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«Maba Diakhou BA (1809-1867), un grand héros national du Sénégal» par Amadou Bal BA –

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Méconnu du grand public, presque tombé dans l’oubli et marginalisé pour sa résistance au colonisateur, Maba Diakhou BA est pourtant l’une des plus grandes figures de l’histoire du Sénégal, un héros national. En effet, il avait pour ambition de protéger le cultivateur qui était au bas de l’échelle des castes, et voulait unifier et établir une justice, des règles afin de supprimer l’anarchie entre royaumes voisins et générée par les guerriers. Pour cela, il entreprit d’islamiser les populations animistes afin de les fédérer par une seule religion avec des règles pour tous : «Mettant ses dons au service de la foi, il (Maba) galvanise la résistance et balaye les monarchies décadentes qui s’accommodent de la situation Il insuffle la vigueur régénératrice de l’Islam à des populations fascinées par sa pratique de la religion, son sens de la justice, sa stratégie habile de guerrier infatigable. Le champ de son action s’étend des rives du Sénégal à celles de la Gambie» écrit le professeur Iba Der THIAM.

Les écrits des coloniaux sur l’histoire du Sénégal, et notamment sur Maba Diakhou, sont empreints de calomnies, d’instrumentalisation et de mensonges. C’est l’histoire écrite par le Maître, le vainqueur : «Dans les régions où n’existe pas l’écriture et où par conséquent la mémoire des faits historiques ne peut se conserver que par la tradition, l’histoire proprement dite n’existe pas. Les faits réels se transforment vite en légende et ne sont rapportés avec exactitude que pendant un nombre d’années limitées» écrit J. BOURGEAU, en 1933, dans son étude «Note sur la coutume des Sérères du Sine et du Saloum».

Cependant, et en dépit de leur parti pris, les écrits des coloniaux nécessitant une distanciation, sont parfois des témoignages irremplaçables. Ainsi, Léon FAIDHERBE (1818-1889), gouverneur du Sénégal, dans son ouvrage «Le Sénégal, la France dans l’Afrique Occidentale» daté de 1889, consacre des développements substantiels sur Maba Diakhou BA, un formidable résistant contre la colonisation du Sénégal. En effet, Léon FAIDEHERBE (1818-1889), lui le colonisateur né à Lille, présente Maba comme étant un étranger : «Quant à Macodou (FALL), rallié à Maba, marabout de la Gambie, il envahissait le Saloum et faisait pressentir des projets sur le Baol» écrit-il. L’alliance entre Maba et Lat-Dior DIOP (1842-1886) a fait de lui l’ennemi numéro «contre lequel la colonie avait à se défendre». Maba est décrit par le colonisateur comme un fanatique, un ambitieux et un pillard, un brigand : «Comme El Hadji Omar, et les prêcheurs de guerre sainte, Maba était originaire du Fouta. Comme eux encore, avec des pratiques religieuses faites avec ostentation, parfois des prédications violentes, il avait su réunir, autour de lui, une petite armée de fanatiques, avec laquelle, en 1861, il s’empara du Rip, province du Saloum» écrit Léon FAIDHERBE. Cependant, il reconnaît le charisme et le prestige de Maba : «tLe prestige qu’exerçait Maba sur les populations ignorantes et superstitieuses du Cayor, du Baol et du Sine, que nous voulions protéger contre ces attaques, était considérable» écrit FAIDHERBE. Il ne faudrait pas omettre les écrits d’Emile PINET-LAPRADE (1822-1869), gouverneur de Gorée, puis du Sénégal en 1865, qui a combattu Maba Diakhou, notamment à travers sa «Notice sur les Sérères» et divers rapports relatant ces affrontements. On y trouve de précieux renseignements sur la fameuse bataille de Somb. J. AURAS et Camille GUY ont consacré des développements historiques sur le Saloum. Alexandre SABATIER a établi notamment une bonne chronologie des faits.

Comme l’influence de Maba Diakhou dépassait le cadre territorial du Sénégal actuel, des auteurs anglophones se sont intéressés à sa lutte contre le colonisateur français. C’est le cas de Mme Ginette BA-CURRY, dans son ouvrage de 2011 : «In Search of Maba» (A la recherche de Maba) et celui de A Klein MARTIN, «Islam and Imperialism» bien documenté.
Tamsir Ousmane BA, directeur de l’école de M’Boss, près de Guinguinéo, fils de Mamadou Lana BA et petit-fils de Mamour N’Dary BA, lui-même frère de Maba Diakhou BA, a fait, en 1957, œuvre d’historien. «L’histoire locale avait, jusqu’ici, exclusivement en AOF, l’apanage d’auteurs européens qui, forcément, ne présentaient des faits, même avec la meilleure volonté d’impartialité, que le point de vue français. Nous commençons, désormais, grâce à de telles études telles que celles que nous publions ici (essai historique sur le Rip) à connaître le point de vue africain, non seulement le passé lointain de notre pays, mais sur la période de la conquête. Les témoins oculaires de cette dernière sont morts, mais la tradition est bien vivante de cette époque héroïque. (…) Ce travail n’est pas véritablement une page d’histoire parce que le nombre des faits surpasse celui des dates ; c’est plutôt une conversation destinée à faire connaître à la postérité les difficultés rencontrées pour asseoir au Rip la religion musulmane» écrit-il dans «essai historique sur le Rip (Sénégal)». Tamsir Ousmane BA tire l’essentiel de ses renseignements sur Abdoulaye Insa BA recueillis auprès des générations précédentes qui avait participé à l’action de Maba. Tamsir Ousmane BA a retracé la période légendaire du Rip avant l’Islam, mais aussi l’Islam dans le Rip, sous Maba Diakhou BA. Par ailleurs, Charles BECKER et Victor MARTIN, à travers des entretiens enregistrés en 1974, puis retranscrits en 1976, le témoignage, intitulé «essai sur l’histoire du Saloum et du Rip» d’Abou Bouri BA, chef d’arrondissement à Toubakouta et petit-fils de Mamour N’Dary BA. Dans cet article, instructif, Abdou Bouri BA retrace l’histoire du Saloum et du Badibou, mais aussi la lutte menée par Maba Diakhou BA et ses successeurs.

Des historiens africains se sont intéressés à la résistance de Maba Diakhou BA contre le colonisateur. L’historien, le professeur Iba Der THIAM a consacré un ouvrage complet sur Maba Diakhou, mais une survalorisation du rôle de Lat-Dior. En effet, Lat-Dior, après sa défaite, le 12 janvier 1864, à Loro, expulsé du Cayor, le Bour Sine refusant de l’accueillir, c’est finalement Maba qui lui accorde l’asile. Lat-Dior, accompagné de son conseiller, Demba War SALL et de Youga Fally DIENG, chef des Tiédo, doit se convertir à l’Islam et se raser la tête. Dans sa thèse sur l’Islam au Sénégal, El Hadj Ravane M’BAYE a consacré des développements substantiels sur le sujet. Cheikh Tidjane SY a montré la filiation entre Maba Diakhou et le mouridisme, et il s’est évertué aussi de montrer que le colonialisme, dans sa dimension impérialiste ne pouvait pas tolérer le nationalisme de cet Almamy du Rip. En 1863 après l’expédition au Baol, Maba Diakhou BA fit la proposition à Mame Mor Anta Sally, père de Cheikh Amadou Bamba BA (1850-1927), de venir s’installer au RIP, de devenir un Cadi, un juge islamique et percepteur des enfants de Maba. Il accepta, et c’est ainsi qu’il fonda Porokhane où est enterrée, en 1866, Mame Diarra BOUSSO, son épouse, morte à l’âge de 33 ans. El Hadji Abdoulaye NIASSE, le père d’El Hadji Ibrahima NIASSE, répond à un poste de juge islamique et fonde le village des Niassène.

Maba Diakhou BA, né en 1809, à Taoua, mort le 18 juillet 1867 à Somb, est un marabout du Badibou ou Rip, disciple d’Oumar TALL, devenu almamy du Saloum. C’est un descendant de Coly Tenguella BA, de la dynastie des Déniankobé. Pour Cheikh Tidiane SY son vrai prénom c’est «Amadi» qui reprend le point de vue d’Alexandre SABATIER qui écrit «Cet indigène, comme El Hadji Omar, et tous les prêcheurs de la guerre sainte, dont le nom était Amady BA et qu’on a nommé par abréviation Ma Ba, était d’une famille originaire du Fouta sénégalais». Maba est fils de N’Diogou BA, son père, un marabout originaire du Fouta-Toro, avait quitté le Djolof où il s’était fixé, pour venir s’installer dans le Rip et fonder un village dénommé Taoua. Emile PINET-LAPRADE a contesté les origines aristocratiques de Maba : «Cet homme, originaire du Fouta, n’est point de haute naissance» écrit-il.

Cependant, Tamsir Ousmane BA a établi la généalogie de Maba Diakhou qui se rattache bien aux Peuls Déniankobé de Coly Tenguella BA : «De Koly est descendu Pathé Douloh (en passant par Yéro, Sawalamo (Sawa Lamou) et Boudia) qui, devenu musulman, sous le nom de Ibrahima BA, fut chassé par ses frères. Pathé eut trois enfants : Maba Peinda, sans postérité, et Ndiogou Penda. N’Diogou laissa au monde Maba Diakhou, Mamour N’Dary et d’autres enfants» écrit-il. Alexandre SABATIER avait dégagé cette généalogie «Son grand-père, Ibrahima BA, était un Toucouleur de Bosseiabé qui quitta son pays et vint s’établir en qualité de marabout, dans le Djolof, pour y faire des prosélytes et vendre des amulettes. Son fils, N’Diogou BA, père d’Amady BA, abandonna le Djolof après la mort de son père, qui lui avait laissé des biens assez considérables, et vint fonder, avec sa famille et ses captifs, le village de Taoua, dans le Rip». Pour Iba Der THIAM la famille de Maba était originaire de Guédé. En fait, les ancêtres de Maba étaient originaires de Agnam Godo, dans l’arrondissement d’Agnam Civol, région de Matam ; c’était le fief historique des Satiguis dans le Fouta-Toro. En effet, à la mort de Coly Tenguella, à Diara, il fut remplacé par Yéro Coly Diam, qui lui-même aura comme successeur son frère, Samba Yéro Coly, plus connu sous le nom de Sawa Lamou qui régnera 20 ans. Les descendants de Coly Tenguella régneront, tant bien que mal sur le Fouta-Toro jusqu’en 1812, date à laquelle l’Almamy Abdelkader KANE les aura vaincu, définitivement.

Sa mère, Diakhou DIEYE, est une Sérère native du Djolof. Dans les temps anciens, l’empire du Djolof s’étendait sur le Baol, le Sine et le Saloum. Les Mandingues commerçants et en partie animistes, ont traversé la Gambie et le Saloum, les Ouolofs et les Sérères à la suite de la dislocation de l’empire du Djolof, les Peuls et Foutankais islamisés d’Aly Bana SALL, le père Ely Bana a été assassiné par Coly Tenguella BA, tous vivaient en symbiose dans cette région. Le Sine et le Saloum, divisés historiquement en royaumes distincts, et souvent ennemis, sont un seul et même ensemble géographique.
Comme les enfants de sa génération natif du Badibou, à 7 ans, vers 1816, il entame une formation coranique au Cayor, dans le MBakhol, auprès d’un marabout du village de Lagnar. Pour ses études, «il se signale par son intelligence, son ardeur au travail et ses activités sur les champs de son marabout» écrit Cheikh Tidiane SY, dans sa thèse. A cette époque, le Cayor, un régime despotique, est traversé par des dissensions entre les païens et les musulmans. Un jour, Maba, alors qu’il était dans la propriété de son marabout, vit un guerrier Tiéddo venir piller la récolte de son maître. Une bataille s’engage entre eux et Maba tue ce guerrier du Damel du Cayor. Maba s’en sort avec une amende, il aura la vie sauve, grâce à l’intervention de Goné Latir, la mère de Lat-Dior.

Vers 1829, une fois ses études coraniques terminées, le jeune Maba ne rentre pas au RIP, mais se dirige vers le Djolof. C’est donc au Djolof, qu’il épouse Maty N’DIAYE, une des nièces du Bourba (roi) du Djolof. En raison de son long séjour dans cette contrée, et sur insistance de son frère aînée, il consent à retourner au Badibou. Au Saloum, une région encore dominée par l’animisme, il ouvre une école coranique et acquiert une importante notoriété auprès de l’aristocratie des grandes familles. Mais en raison de la méfiance de la famille royale animiste, il dut émigrer et fonder, avec l’aide d’un mandingue, Maktar Kala DRAME, le village de Sam, communément appelé «Keur Maba».

Une rencontre décisive dans la vie de Maba est celle de 1848 avec El Hadji Omar TALL, après son séjour à la Mecque, lors de passage à Kabakoto. La pierre sur laquelle El Hadji Omar avait fait ses ablutions, à Kabakoto, est devenue un objet de vénération. En effet, El Hadji Omar TALL fait de Maba le chef de la confrérie Tidjiane au Saloum : «Tu seras, dans ce pays, le représentant de l’ordre Tidjane» lui dit-il. Les deux marabouts engagent une retraite spirituelle de trois jours (Kalwa) et au terme de laquelle, El Hadji Omar TALL lui fit cette révélation : «Dans un avenir proche, nous serons des prêcheurs de la guerre sainte, nous serons la terreur des païens. Fais donc la guerre sainte, mais que le Sine soit ta dernière cible. Le Sérère du Sine est idolâtre, mais il est honnête et travailleur. Il est donc à respecter». En effet, les Sérères sont réputés pour être de grands «batailleurs» suivant J CARLUS. Maba engage alors la guerre sainte au Saloum, contre la famille régnante du Saloum, depuis plus de quatre siècles, les MARONE, d’origine mandingue, le roi est tué en 1861. Maba baptise la région en RIP, en hommage au Nioro du RIP du Mali, conquis par El Hadji Omar TALL. Il se proclame Almamy, le commandeur des croyants et installe un pouvoir théocratique. Le colonisateur britannique, en Gambie, Georges Abbas Kooli D’ARCY, lui fournit des armes. La démarche de Maba est révolutionnaire dans une région soumise à l’arbitraire, au paganisme, aux pillages et aux razzias : «Considéré comme un envoyé, avec un pouvoir charismatique, Maba fit de la religion musulmane une force de mobilisation considérable. Il donna à son mouvement une signification essentiellement religieuse, mais il avait, en fait, à lutter contre deux situations bien nettes : la domination Soninké et la pénétration du commerce impérialiste» écrit Cheikh Tidiane SY. En 1862, à la suite d’une révolte au Nuimi (royaume de Barra, Gambie), un traité de paix sera signé avec l’intervention des Britanniques. Maba conforte ainsi son autorité sur l’aristocratie mandingue. En 1862, accompagné de Macodou, et une puissante armée, Samba Laobé FALL s’enfuit et se réfugie au poste militaire français à Kaolack. Macodou est proclamé Bour du Saloum et à sa mort, en 1863, Maba avait déjà conforté son autorité dans cette partie du Sénégal.

En 1848, le colonisateur français jusqu’ici installé sur les cotes sénégalaises commence à organiser la conquête de l’intérieur du pays. En 1859, Gorée et jusqu’à Sierra-Leone sont remis à l’autorité du chef de bataillon de génie, PINET-LAPRADE. A cette époque, les comptoirs français du Cayor, du Sine et du Saloum, sont soumis à des «méfaits, exactions et humiliations» suivant Alexandre SABATIER.

Maba contrariait déjà le colonisateur dont le projet était de mobiliser une main-d’œuvre à bon marché pour la culture de l’arachide. L’année 1864 est marquée par une grande famine en raison des sauterelles qui ont ravagé les récoltes. Conscient de cette menace contre leurs intérêts, FAIDHERBE écrit en mai 1864 à Maba Diakhou «Vous n’êtes pas de ces faux marabouts qui, sous le prétexte de guerre sainte, font la guerre simplement pour piller le pays et s’emparer des femmes et des enfants dans le but de les vendre. Le Saloum était un pays quotidiennement détruit par ses propres chefs. Aujourd’hui, vous en êtes le maître. J’espère que vous allez faire régner la paix, la justice, le travail et que le commerce y sera prospère. Commence par organiser le Saloum avant d’entreprendre la conquête d’autres pays avec lesquels nous avons d’étroites relations d’amitié et que personne ne peut toucher» écrit-il. «Je suis un simple disciple, qui agit dans le dessein de servir Dieu» répond Maba. En octobre 1864, le colonisateur reconnaît Maba en qualité d’Almamy, chef du Badibou et du Saloum, à condition de maintenir les concessions commerciales françaises. Emile PINET-LAPRADE posait une condition l’éviction de Macodou FALL «Je pense que la Révolution accomplie, au nom de la civilisation musulmane contre despotisme aveugle et brutal des Tiéddo serait favorable aux populations Wolof soumises à ce despotisme, et en conséquence, au développement du commerce. Seulement nous ne pourrons pas traiter avec Maba, et il faudrait que cela soit clair pour ces Musulmans que nous resterons neutres si seulement Macodou est expulsé de leurs rangs». Le vrai objectif de Maba est de lutter contre le paganisme, pour faire triompher l’Islam. FAIDHERBE, se fondant sur les bases-arrières de Maba en Gambie, le qualifie «d’étranger». En fait, les motivations religieuses de Maba, un leader intransigeant, ne pouvaient que contrarier le déroulement du commerce du colonisateur : «Suivant le Coran, déclare la guerre aux infidèles qui sont près de toi. Nous avons confiance en Dieu, car Lui est immortel et nous a dit de compter sur Lui. Car, c’est Dieu, et non ses serviteurs, qui apportera le bonheur et le bien-être suprême».

Maba Diakhou BA s’empara, en 1861, du Rip, une province du Saloum, il s’était allié à Macodou FALL, un ancien Damel du Cayor, évincé de son trône par les colons, après sa défaite de Kouré du 29 mai 1861, au profit de Madiodio FALL. Maba prit Kahone et y plaça Madiodio, lequel, grisé par le pouvoir retrouvé, se remit à boire des alcools forts. Maba l’expulsa de son territoire en 1862. Madiodio alla se réfugier au Sine, où il meurt en juin 1863. Une attaque de Maba sera dirigée, le 3 octobre 1862, contre la garnison de Kaolack, où s’était réfugié Samba Laobé FALL, un neveu de Lat-Dior, ce dernier meurt le 6 octobre 1886, à Tivaoune ; ce qui fait de Maba, à partir de cette date, un maître incontesté du Saloum. Les Français n’ayant pas les forces nécessaires pour combattre Maba, sont contraints de conclure un traité avec lui, le 27 décembre 1864, reconnaissant son titre de «chef du Badibou et du Saloum, et Almamy» de ces contrées. L’engagement est pris de «gouverner avec justice et bonté, sans faire de distinction entre les marabouts et les Tiédo». Le traité fondé sur la liberté de commerce, interdisait à Maba, d’attaquer les territoires sénégalais, sous domination française. Cependant, Maba, en homme libre, poursuivra ses conquêtes en attaquant le Baol et le Djolof ; il menaçait le Cayor et le Diambour et voulait établir une jonction des luttes avec l’Almamy du Fouta-Toro et les Maures du Trarza «Lam-Toro, je t’envoie ce messager pour demander de répondre à l’appel de Dieu. Je demande aux gens du Fouta qui ont quelque chose (armes) à me vendre pour aider au triomphe de la religion» écrit-il. Le colonisateur, dans une lettre du 13 août 1865, somme Maba de s’expliquer sur ces incursions «J’ai appris que tu as envahi le Djolof, ce qui me surprend beaucoup, car le traité que tu as signé en décembre dernier te faisait obligation de respecter les droits de tes pairs. Je te demande de me dire pourquoi tu n’as pas tenu ta promesse». Cette comminatoire, avec un tutoiement, a été mal vécue par Maba qui a répondu, sèchement : «Les gens du Djolof captivent des hommes libres, les vendent et leur enlèvent les chevaux, pour razzier le Saloum. Ainsi, ils tuent ou réduisent à l’esclavage tous les musulmans qui veulent revenir chez moi. J’ai envoyé trois messagers au Bour du Djolof qui les laissa toujours faire. Voila pourquoi je suis venu ici. Par ailleurs, je te fais savoir que ni le Djolof, ni le Sine, ni le Saloum ne t’appartiennent. S’ils sont ta propriété, empêche donc les dommages imprescriptibles que les non-musulmans causent aux musulmans. Ne m’envoies plus de messagers au sujet des non-musulmans. Ne te mêle point de cette affaire. Car je ne m’immisce pas dans les affaires du Cayor, que je considère comme ta possession. Si tu surestimes la puissance de ton armée, sache que l’armée de Dieu est plus forte que la tienne» écrit Maba.

Maba voulait donc créer une vaste coalition contre les Français «Il songeait, dès cette époque, à créer sous son égide, une vaste confédération musulmane destiné à arrêter notre expansion et briser, définitivement, notre puissance au Sénégal. L’heure était grave et une nouvelle entrée en campagne fut jugée nécessaire» écrit Alexandre SABATIER. Dans ces conditions, le colonisateur craignant de lutter sur plusieurs fronts, considère que Maba est devenu l’ennemi public n°1 : «En présence d’un pareil danger, il n’était plus possible de conserver de doute sur la nécessité d’agir, vigoureusement, contre Maba» écrit le colonisateur dans les «Annales sénégalaises» de 1854-1885. Le 28 octobre 1865 le colonisateur envoie 2000 cavaliers et 4000 fantassins à la garnison de Kaolack : «Le prestige qu’exerçait Maba sur les populations ignorantes et superstitieuses était considérable. Il fallait frapper leur imagination par la vue de nos colonnes traversant leur pays» écrit le colonisateur. Peinda Thioro, roi de N’Goye et Baye M’Bayar pactisa avec le colon. Cependant, l’attaque contre Maba se solda par un cuisant échec «Un quart de l’effectif des compagnies fut tué ou blessé. Le gouverneur (PINET-LAPRADE), lui-même, reçut un coup de feu à l’épaule gauche» écrit un rapport. «L’ennemi défendait ses positions avec ténacité» écrit Alexandre SABATIER. Par cette expédition de novembre 1865, le traité de paix avec Maba devient caduc. Le colonisateur entreprend une grande opération de communication, en diffusant largement une lettre rédigée en français et en arabe, avec la complicité de Bou El Mogdad, pour discréditer Maba auprès de ses partisans «Personne n’ignore que Maba partit il y a de cela 4 ans des bords de la Gambie en annonçant le projet d’affranchir les vrais musulmans du joug des Tiédos. Il se disait inspiré par le Dieu de Mahomet, mais il n’a pas tardé à prouver qu’il est un imposteur et un brigand» lettre reproduite dans le Moniteur du Sénégal et dépendances de 1865. Le colonisateur sentant ses intérêts compromis, menace Maba «En présence d’un tel danger, il n’est plus besoin d’hésiter» écrit-il.

La stratégie du colonisateur, en ce milieu du XIXème siècle, avec peu de moyens, a été d’appliquer une devise efficace «diviser, pour mieux régner». Maba voulait rétablir Lat-Dior sur son trône, mais n’avait pas assez de ressources. En conséquence, Maba lance un appel au Fouta-Toro pour réunifier toutes les forces sénégalaises opposées au colonialisme : «Peuple du Fouta, tous ceux qui, parmi eux ont quelque chose à vendre, qu’ils me le vendent ; cela servira la religion de notre Dieu qui a promis de protéger tous ceux qui défendent sa religion» écrit-il à l’Almamy du Fouta-Toro. Les Français conscients du danger attaquent la ville de Maka édifiée par Maba et ont tenté, vainement, de l’assassiner dans sa capitale. En février 1866, Emile PINET-LAPRADE, nommé gouverneur du Sénégal, voulant en finir avec Maba, s’allie, plus que jamais avec Coumba N’Doffène DIOUF «Notre longue amitié m’a fait penser à vous pour restaurer cet ancien royaume Sérère. Je vous autorise à entrer dans le pays avec votre armée, d’en chasser les quelques voleurs que vous y trouverez et de fonder des villages à votre convenance» écrit-il au Bour Sine. Cette coalition anti-Maba est étendue au Bourba du Djolof.

En 1865, Maba Diakhou décide d’attaquer d’autres provinces du Saloum, car il constate l’échec des marabouts guerriers, qui sont également ses généraux. Maba Diakhou livre combat à Thikat, et incendie plusieurs villes, dont Kahone, capitale du royaume du Saloum. Après sa victoire à la bataille de Ndiob, il attaque Kaolack avec ses troupes, et se rend maître d’une partie de la province du N’doucoumane, à majorité musulmane. Maba et ses troupes sont victorieuses en allant combattre à Djilor, puis à Mbam. Maba repousse les attaques des princes des royaumes mandingues du Wouli et du Kiang, venus en aide à la noblesse déchue du Rip. Les troupes de Maba assiègent, avec succès, la forteresse de Tounkou, même si Maba est blessé. Maba remporte la bataille de Kwinella, mais perd celle de Koubandar. À Berending, les troupes de Maba tuent le prince mandingue Sadio Yira, qui voulait récupérer le Rip. Maba Diakhou reste ainsi Almamy du Rip. Maba Diakhou BA, ne put se rendre maître de tout le Saloum, car les Thiédo de la couronne défendaient farouchement l’aristocratie et leurs territoires principaux.
Le professeur Iba Der THIAM donne une explication presque fantaisiste, de la mort de Maba Diakhou, qui serait due, à l’imprudence de Lat-Dior. En effet, suivant cet historien, Lat-Dior DIOP voulait venger l’affront que lui avait fait subir le Maad a Sinig Coumba Ndoffène Famak DIOUF, roi du Sine, plus connu sous le nom : Bour Sine Coumba Ndoffène Famak DIOUF, qui avait refusé de l’accueillir pour son exil après la bataille de Loro qu’il avait livrée. En réalité, Maba Diakhou BA qui contrariait fortement les intérêts des Français, est un véritable héros national du Sénégal, dont la figure dépasse largement celle de Lat-Dior, une construction faite bien à posteriori, sous le président Abdou DIOUF. Tant que Maba se bornait à châtier les mœurs décadentes des Tiédos et à islamiser les populations, sans remettre en cause, fondamentalement, les intérêts commerciaux des colons, son succès fut grand et rapide. Emile PINET-LAPRADE présente de manière sommaire l’engagement de Maba pour l’islamisation du Rip : «Le roi du Rip, mécontent de la conduite de Maba, qui se trouvait dans le camp anglais à l’attaque du Badibou, résolut de se défaire de lui et chargea son fils de l’assassiner. Maba, prévenu, fit périr ce messager, prêcha la guerre sainte, marcha contre le roi du Rip, le vainquit et le tua ; de telle sorte qu’à la fin de 1861, il était le maître du Rip» écrit-il. En fait, les causes profondes de cette insurrection de Maba sont rappelées par PINET-LAPRADE, lui-même. Il s’engage à «substituer la Justice au régime arbitraire des Tiédos, à protéger les cultivateurs ; en un mot à gouverner sagement le Saloum». Maba se présente donc comme un réformateur.

Maître du Saloum et d’une partie de la Gambie, Maba a attaqué, au début de l’année 1867, les pirogues de traitants de Joal. Il s’apprêtait à envahir le Sine et le Baol. Les Français brûlent certains villages alliés à Maba (Foura, Diogué et Diouce) et renforce la garnison de Kaolack, pour mieux défendre le Bour Sine, leur allié inconditionnel. Le 20 avril 1867, une partie des soldats français est attaquée par les partisans de Maba, à côté du village de Tioffat. Le 16 juillet 1867, Maba pénètre dans le Sine. Prévenu, Coumba N’Doffène DIOUF demande aux Français des secours en munitions, qui lui avaient été largement accordés, et il a pu lutter, avec un avantage considérable, contre Maba : «Une rencontre le 23 avril 1867, entre les deux parties (Maba et Coumba N’Doffène) eut lieu à Marout. L’armée de Maba eut d’abord le dessus, mais fut d’abord obligé de se retirer quelques jours après en présence des contingents que le roi du Sine était parvenu à réunir. (…). Le Bour Sine, Coumba N’Doffène, mis sur ses gardes, l’attendait avec des forces suffisantes pourvues de munitions qu’il avait demandées à la Colonie» écrit Alexandre SABATIER. Comme, après l’indépendance, dans le cas de Patrice LUMUMBA, ce sont des Africains qui assènent le mauvais coup. Tant que Maba ne s’est pas attaqué directement aux intérêts des Français, les conversions nombreuses à l’Islam, dues à la férocité des guerriers Tiédos, dans certains royaumes ont assuré ses succès : «Mais l’Almamy dut se heurter à un autre écueil quand il voulut étendre son pouvoir dans le Saloum, alors protégé par la France qui y avait en perspective des intérêts commerciaux» écrit Rawane M’BAYE, dans «l’Islam au Sénégal». Maba fait donc partie de cette longue liste de marabouts nationalistes liquidés par le colonisateur, parce qu’ils ont refusé de se soumettre : El Hadji Omar Tall (1862), Mamadou Lamine, Maba voulait faire régner l’ordre dans un Etat islamique vaste miné par des dissensions de groupes ethnique différents (Peuls, Sarakolés, Mandingues, Ouolofs, Sérères). Mais son principal ennemi restait le Bour Sine, fidèle allié du colon. Le 23 avril 1867, après un affrontement non décisif, Maba brûle des villages à Marout, et se retire.

Le grand combat aura lieu le 18 juillet 1867, de 5 heures à 18 heures, à Somb, entre Diakhao et Marout, département de Fatick, au Sine-Saloum. Maba, son neveu, et ses principaux lieutenants furent tués. Il y a eu, de part et d’autre, des pertes considérables. Le Bour Sine a été lui-même blessé. Dans le Moniteur du 6 août 1867, le colonisateur n’était pas certain de la mort de Maba : «Maba lui-même aurait été tué. (…). Ces nouvelles, sauf celle concernant la mort de Maba, paraissent certaines». En fait, Maba avait reçu quatre balles aux reins : «Le soleil avait amorcé, depuis plus d’une demi-heure, sa marche descendante lorsque Maba, frappé d’une balle en pleine poitrine, roula de son cheval et s’affaissa de tout son long» écrit le professeur Iba Der THIAM. C’est le Moniteur du 20 août 1867 qui confirme la mort de Maba, avec précision : «Le corps de Maba a été retrouvé sur le champ de bataille, étendu sur une natte et quatre peaux de mouton. Le roi du Sine fit approcher plusieurs personnes qui avaient demeuré longtemps chez Maba et toutes le reconnurent parfaitement. On lui coupa la tête et une jambe que le roi envoya à Joal afin qu’elles fussent portées en témoignage au Commandant de Joal ; mais l’état dans lequel arrivèrent ces dépouilles ne permit pas de constater l’identité du personnage ; Cependant, un ancien captif de Maba, libéré depuis quelques temps et habitant à Joal, a prétendu reconnaître la jambe à une profonde cicatrice qui était encore visible et aux traces d’un éléphantiasis, maladie dont était effectivement atteint ce marabout». Ce qui met fin à six années de résistance de Maba contre le colonisateur. «Ainsi, périt Maba Diakhou BA, Almamy du Saloum et du Badibou, marabout brave et puissant, dont les menées faillirent compromettre notre autorité dans tout le bas Sénégal» écrit Amadou DUGUAY dans «la bataille de Guîlé». «Jamais sang aussi noble n’avait coulé avec autant de foi et de générosité sur cette terre rebelle du Sine» écrira le professeur Iba Der THIAM.

Présenté, tardivement sous Abdou DIOUF, comme un héros national du Sénégal, bénéficiant pourtant de l’asile et de la protection de Maba Diakhou, a abandonné, en plein combat son protecteur et bienfaiteur. Iba Der affirme que c’est Maba Diakhou, avant de mourir qui aurait demandé à Lat-Dior de s’enfuir «J’ai demandé au Tout-puissant de te rétablir, à nouveau, sur le trône du Cayor. Il m’a fait savoir que ce vœu sera exaucé. Tu ne dois pas mourir à Somb. Retire immédiatement ta cavalerie et retourne au Cayor, c’est là que ta destinée s’accomplira» lui aurait dit Maba. Mais cette version est contredite par de nombreux témoignages faisant état d’un acte de pure lâcheté : «Lat-Dior N’Goné Latyr abandonna son marabout et allié, et s’enfuit avec les Cayoriens, au beau milieu même du combat» écrit Amadou DUGUAY dans «la bataille de Guîlé». «Lat-Dior, qui assistait à la bataille, avait fait défection vers le milieu de la journée et s’est enfui vers le Rip» écrit la revue Les Annales sénégalaises de 1854-1885. «Lat-Dior, qui assistait à la bataille, voyant que la victoire allait au Bour Sine, s’était enfui avant la fin du combat» écrit Alexandre SABATIER. Lat-Dior avait une grande obsession : retrouver coûte que coûte son trône. Lat-Dior aspirait à succéder à Maba Diakhou, mais sa fuite en plein combat, l’a discrédité auprès des marabouts. En 1870, Lat-Dior redevient Damel-Teigne du Cayor et du Baol, et les Guelwars du Saloum reprennent les provinces annexées.
Maba trouve la mort alors que son œuvre n’était pas encore consolidée. Aussi, pendant quelques décennies, sa succession étant marquée par des conflits fratricides au sein de sa famille, son souvenir s’efface. Ainsi, tout d’abord, Mamour N’Dary, un frère de Maba, envisageait de poursuivre le Jihad. Ensuite, Maktar Kala DRAME, opposé à Mamour N’Dary, a livré quelques combats. L’expédition de Mamour N’dary, contre le Bour Sine, du 28 avril 1869 se solda par un échec. Ce qui le contraignit de rester dans les limites du Rip. Pour renforcer leurs positions, les Français concluèrent le 13 septembre 1877, avec Sémou FAYE, un traité de protectorat sur le Sine.

Par ailleurs, Saër Faty, fils aîné de Maba, peu conciliant avec les Français, s’exile en Gambie, où il va mourir. Enfin le Bour Sine réclame sa souveraineté sur le Badibou. Ajoutons à cela que Abou BA, un frère de Maba, est mis à mort par Mamour N’Dary, suite à un différend avec lui. Plusieurs personnes sont mortes à la suite de troubles provoquées par cette mort, considérée comme une vengeance. Le 14 mai 1887, un traité de protectorat, ratifié en 1891 par le président Sadi CARNOT, est conclu entre la France notamment avec le Saloum, du Niom, du Badibou, du Niani et le Rip, sous l’autorité de Oumar Khodia, Mamour N’Dary et Biram Cissé, devenus collaborateurs des colonisateurs. Mais en raison de graves dissensions familiales, pendant longtemps, le colonisateur n’avaient pas pu maîtriser ces provinces turbulentes. Ibrahima BA en sera le chef incontesté de 1914 à 1957.

En dépit de ces dissensions, ces guerres de Maba «constituaient des protestations contre la domination coloniale, une résistance face aux exactions des puissants» écrit Rawane M’BAYE. C’est pour cela que progressivement, Maba est réhabilité dans la mémoire des Sénégalais. Le mausolée de Maba Diakhou figure dans la liste des sites et monuments historiques classés au Sénégal. En effet, en 1972, une construction très modeste, sous l’égide de l’imam de Fandan, Serigne Abdou KANDI, la tombe de Maba est protégée des intempéries. Un symposium se tiendra, en 2017, sur l’histoire de Maba Diakhou BA, un héros national.

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Paris, 22 décembre 2019, par Amadou Bal BA – http://baamadou.over-blog.fr/

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