« Les intérêts étudiants sont trop importants pour être soumis aux impératifs de la prochaine échéance électorale »
Le M23 constate que la mort de l’étudiant Mouhamadou Fallou Sène a été le prix du sang pour la satisfaction de ses légitimes revendications à l’université Gaston Berger de Saint-Louis. « Notre jeunesse, nos étudiants particulièrement, viennent de perdre l’un des leurs, nos gendarmes viennent de souffrir dans leur chair les conséquences des affrontements pour la défense de l’effectivité du droit à la bourse et aux œuvres sociales universitaires. Le drame réside dans le fait qu’il y ait malheureusement peu de chance que les leçons soient tirées. Il reste inadmissible que les années se succèdent et que le retard des bourses perdure et aboutisse à mort d’homme », s’insurge ce mouvement patriotique, appelant à ce que les responsabilités soient situées et des sanctions prises.
« La question de l’accès des filles et des fils de notre pays au droit à l’enseignement supérieur et aux conditions d’études décentes est une question qui ne concerne pas que l’exécutif, c’est une question nationale, exigeant une concertation c’est-à-dire un échange pour construire une solution concrète et surtout féconde. Il n’y a pas d’autre voie pour des accords durables parce qu’élaborées en commun à temps prévenant ainsi la récurrence annuelle des conflits. Soutenir le mouvement syndical étudiant pour nous, c’est soutenir son unité et son indépendance pour la défense de ses intérêts matériels et moraux. Les intérêts étudiants sont trop importants pour être soumis aux impératifs de la prochaine échéance électorale », maintient ensuite le bureau national.
Et d’ajouter : « Le retour au syndicalisme étudiant est pour ainsi dire la seule ligne de défense contre l’introduction frauduleuse de mots d’ordres politiques à fortiori de politiciens. Le débat politique a largement sa place dans l’espace universitaire, mais chaque courant politique devrait assumer ses positions en leur nom propre. Mais le mouvement revendicatif étudiant ne saurait porter au risque de disparaitre le mot d’ordre d’un courant politique. Rien n’est plus urgent que la satisfaction des revendications académiques et sociales des étudiants : notamment l’orientation de tous les bacheliers ; la bourse pour tous les étudiants des familles – ayants droits, des repas de qualité. La mise à disposition à temps du budget de chaque université et l’autonomie de gestion financière sans préjudice pour le principe de l’unicité de caisse. »
Le mouvement des Forces vives de la Nation encourage le gouvernement à poursuivre dans le même sens de mesures prises pour un apaisement du climat social dans les universités. Après tout, plaide-t-on, faire justice pour Fallou Sène, dernier martyr du combat étudiant, est un élément constitutif incontournable et indépassable d’un retour durable de la paix dans nos universités.
