«M. Ousmane SONKO : le DSK sénégalais, sa stratégie d’impunité, victimaire, complotiste, insurrectionnelle et sa logique de confrontation» par Amadou Bal BA –
La conférence de presse du 25 février 2021 de M. Ousmane SONKO, opposant accusé par sa masseuse Mme Adji SARR, de viol avec menace d’une arme, a été surréaliste.
M. Ousmane SONKO avait initialement refusé de déférer à une convocation d’un officier de police judiciaire, parce que député, il bénéficie d’une immunité parlementaire. Soit !
Maintenant que l’immunité parlementaire vient d’être levée ce vendredi 26 février 2021, M. Ousmane SONKO a pris les devants pour se dédire. En accord avec lui-même, les accusations de sa masseuse, qu’il reconnaît avoir fréquentée pour soigner son mal de dos, ne seraient qu’un complot politique, pour le détruire en sa qualité d’opposant politique.
Pourtant, Mme Adji SARR, sa masseuse, persiste et signe dans ses accusations de viol avec menace d’une arme. Le conflit n’est donc pas politique mais, apparemment, un scandale sexuel, digne de l’affaire D.S.K, concernant M. Ousmane SONKO, en raison de ses fréquentations de lieux peu recommandables, pour une personne aspirant, légitimement, à de hautes responsabilités. Maitre Abdoulaye WADE, un ami qui lui veut du bien, pourtant avait recommandé à M. SONKO, dans ses relations de faire preuve de prudence, et à l’occasion de ses voyages, de se faire toujours accompagner par son épouse. Par conséquent, les faits sont têtus ; c’est un conflit strictement privé entre M. Ousmane SONKO et sa masseuse. Une affaire, avec toute vraisemblance, purement de mœurs ; c’est sa parole contre celle de sa masseuse. Il doit se défendre, naturellement.
Ministre de la parole, dans ses incantations, lors de sa conférence de presse du 25 février 2021, M. SONKO a fait fort. S’inspirant de la méthode d’un barbouze et ancien président du Service d’Action Civique, Charles PASQUA (1927-2015), M. SONKO a entrepris de noyer le poisson ; il tente, vainement, de déplacer le problème, en créant à côté un autre buzz : «Quand on est emmerdé par une affaire, il faut susciter une affaire dans l’affaire, et si nécessaire une autre affaire dans l’affaire de l’affaire, jusqu’à ce que personne n’y comprenne plus rien» avait dit Charles PASQUA.
Dans sa manœuvre particulièrement habile de diversion, M. Ousmane SONKO accuse le président Macky SALL de faire de l’ethnicité, les forces de l’ordre auraient demandé aux manifestants interpellés leurs origines. Or, il n’a échappé à personne, et à la suite de la victoire massive du président Macky SALL dès le 1er tour, le 24 février 2019, qu’une partie de l’opposition avait stigmatisé le vote massif des Foutankais, à travers le concept de «Neddo Ko Bandoum». Ce concept de solidarité et d’amour filial (Niit M’Bokkaam, comme le diraient nos parents Ouolof), particulièrement noble, est devenu carrément raciste, indiquant que Macky SALL, d’ascendance peule mais de cultures Sérère et Ouolof, serait, en raison seulement de ses origines ethniques, indigne de diriger le Sénégal. Les opposants vont même jusqu’à recenser les membres du gouvernement d’ascendance peule. Or, justement, parmi les soutiens de M. Ousmane SONKO, les Sénégalais connaissent bien l’odieux Assane DIOUF, celui qui insulte publiquement et copieusement le chef de l’Etat sénégalais, M. Macky SALL. On se souvient en 1962, du prétendu coup d’Etat de Mamadou DIA, mis en prison pendant 12 ans avec la grave complicité de certaines forces maraboutiques, les délires ethniques. Depuis lors, les arguments ethnicistes à l’encontre de Macky SALL développés par certains opposants, sont publics et nauséabonds. On pourra les recenser et les rappeler à ceux qui ont la mémoire qui flanche. Ainsi, lors de sa rencontre dans les villages wolof, à Sédo Sébbé, dans la commune de Nabadji Civol, Ousmane SONKO, à propos de la construction d’une route menant au village du président de Macky SALL, a accusé le chef de l’Etat d’un prétendu népotisme : “On parlait de Neddo ko Bandoum, maintenant, il faudra parler de neddo ko village moum” avait dit M. SONKO, en décembre 2018.
Fidèle à lui-même, juge et partie, et dans son argumentaire complotiste, M. SONKO a estimé que les juges sont nuls et aux ordres, les diverses procédures sont viciées, et la commission pour la levée de son immunité parlementaire serait irrégulièrement constituée, M. Macky SALL, encore lui, serait un dictateur voulant installer une monarchie au Sénégal, et que donc il ne déférera à aucune convocation et il est prêt à la confrontation. Dans certains pays africains les opposants ne peuvent pas tenir ce genre de conférences pour défier l’Etat. Ouf ! Rien que cela. Excusez du peu !
Dans ce conflit entre notre DSK sénégalais et sa masseuse, M. Ousmane SONKO a choisi, délibérément, parce que seulement opposant, de revendiquer l’impunité, et de se mettre ainsi au-dessus des lois républicaines. M. Ousmane SONKO a décidé d’entrer dans une logique de «résistance à l’oppression», dit-il ; une démarche, en fait, insurrectionnelle incendiaire et de vandalisme ainsi que d’intimidation.
Mais le Sénégal est un Etat de droit, et la force, s’il y avait, restera à la Loi.
M. Ousmane SONKO crie à «l’assassinat politique», mais le contentieux électoral de 2019 est bien fini depuis longtemps. Il aurait bien fait de se défendre contre sa masseuse, afin de laver son honneur.
Le rôle d’un opposant est de, non seulement s’opposer, mais aussi et surtout, en fonction de l’intérêt national, de proposer une alternative crédible susceptible de convaincre une majorité de citoyens. Ici, dans sa curieuse façon de soigner son mal de dos et sa posture insurrectionnelle, M. Ousmane SONKO s’est lui-même discrédité, probablement en raison d’un comportement libidineux et insurrectionnel.
Finalement, M. Ousmane SONKO est-il vraiment à la hauteur des espoirs que certains ont placés en lui ?
Dans cette vacuité, ce vide sidéral de ses propositions politiques, je crains fort que le programme de M. Ousmane SONKO en direction des jeunes ne se réduise seulement qu’à cette promesse «demain massage gratuit pour tous, avec finition à votre convenance ! ».
Paris, le 26 février 2021 par Amadou Bal BA – http://baamadou.over-blog.fr/