Célébrée cette année sous le thème : « Mettre fin aux mutilations génitales féminines est une décision politique. Tolérance Zéro des institutions régionales et sous régionales », la journée tolérance zéro contre les mutilations génitales féminines a été une occasion pour le programme conjoint Uniccef/Unfpa et le Sénégal, à travers le Ministére de la Femme, de la Famille et du Genre, de se réunir lors d’un atelier, avec tous les acteurs de la lutte pour l’abandon de l’excision , afin d' »impulser une prise de décision forte de la part des Etats en faveur de l’accélération de l’abandon total de la pratique des MGF/E.
Venu représenter le Ministre à cette rencontre organisée sous la houlette de la Direction de la Famille, M. Ciré Lô, Directeur de Cabinet du Ministre, a affirmé la volonté de l’Etat d’atteindre l’abandon total. « ‘Nous allons nous baser sur les défis pour développer une nouvelle stratégie en 2018 et pouvoir faire des avancées d’ici 2030 où nous devons atteindre l’abandon de l’excision », a-t-il indiqué. Et pour lui, « cette journée permet de renforcer la mobilisation autour des pratiques néfastes et nuisibles sur la santé de la femme en général et sur l’excision en particulier ».
« Une journée de plaidoyer qui vise à accélérer l’abandon de ces pratiques qui constituent une violation des droits, car portant atteinte à l’intégrité de la fille », selon Alioune Badara Diouf qui a parlé au nom du comité sénégalais sur les pratiques traditionnelles néfastes à la santé de la mère.
Malgré les nombreux défis, les filles ont aujourd’hui 33% de chance de ne pas subir une MGF, par rapport à 1997, principalement dans les zones où interviennent l’Unicef et l’Unfpa. C’est l’avis de la représentante-résident de l’Unicef, Laylee Moshiri qui a parlé au nom des partenaires. « Les défis restent encore énormes pour le Sénégal où l’excision des filles âgées de 14 à 19 ans a dimunié avec 21%, alors que chez les moins de 15 ans, 14% sont excisées », a jouté Mme Moshiri qui a appelé « à mettre l’accent sur la formation et l’éducation ».
Selon l’enquête démographique et de santé de 2016, la prévalence des MGF/E au Sénégal est de 23 % chez les femmes âgées de 15 à 49 ans. Pour les enfants de moins de 14 ans, elle est de 13%. Cette pratique est surtout circonscrite à certaines régions : Sud 78 %, Nord 28 %, la prévalence demeure plus élevée en milieu rural avec 27 % qu’en milieu urbain (19 %). Ces zones concentrent les ethnies dont cette pratique est trés ancrée dans les normes sociales, notamment au niveau des rites d’initiation, Madingue, 65%, Soninké, 59% et Halpoular, 52%.
Au Sénégal, depuis 1970, l’Etat s’est engagé, aux cotés de la société civile et des organisations féminines, à promouvoir un processus de changement social pour l’adoption de pratiques valorisantes, un meilleur statut des femmeset des filles dans le respect et la dignité des communautés. Un engagement qui a abouti, à ce jour, à des déclarations d’abandon de l’excision de 6537 communautés.
Par mounamak