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Libre échange: Macky veut créer des champions nationaux

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Les Africains “ne pourront’’ profiter de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) que si les Etats bâtissent des champions nationaux, régionaux ou sous-régionaux. C’est ce qu’a soutenu le président de la République, Macky Sall, hier, lors de la cérémonie d’ouverture du forum régional du commerce pour l’Afrique de l’Ouest et du centre, qui se tient à Dakar du 24 au 25 juin

e développement du continent africain se doit, selon le chef de l’Etat, d’être à un “niveau jamais égalé’’. Macky Sall, qui présidait, hier à Dakar, la cérémonie d’ouverture du forum régional du commerce pour l’Afrique de l’Ouest et du centre, rappelle que l’Afrique a été souvent qualifiée par des superlatifs “peu flatteurs’’. “On peut, aujourd’hui, se féliciter d’avoir mis en place les jalons majeurs dans cet espace commercial intégré à l’échelle du continent. (…) Il est clair que les Africains ne pourront profiter de cette zone que si nous ne bâtissons des champions nationaux, régionaux ou sous-régionaux. L’étroitesse de nos marchés, la qualité de notre industrie, sont telles que si nous voulons que cette zone profite à l’Afrique, il nous faut porter ces champions nationaux du privé africain. Et les Etats devront aider dans cette perspective’’, déclare le Président sénégalais. Par rapport aux Petites et moyennes entreprises (Pme) qu’il considère comme les “socles par excellence’’ des filets sociaux dans les pays africains, le Président Sall pense qu’elles doivent recevoir une “attention spéciale’’. Ceci, dans le cadre de la promotion des exportations intra-africaines, à même de générer une plateforme d’éclosion des talents et d’expansion pour les opérateurs économiques de l’Afrique.

 Et pour la réussite de la mise en œuvre du marché commun, Macky Sall estime qu’il urge d’opérer des ruptures. D’abord au niveau des Etats, ensuite des Communautés économiques régionales et enfin du continent. “Pour ce qui concerne les Etats, nous devons poursuivre les réformes pour la dématérialisation des procédures. Il faut travailler à renforcer les infrastructures de communication. Si on n’a pas de chemins de fer, les ports ne fonctionnent pas, les frontières ne sont pas fluidifiées, ce sont là des défis à notre portée. Avec la Zlecaf, il faudra changer le paradigme et ancrer résolument les activités économiques et leur régime de régulation vers des standards de compétitivité’’, renchérit-t-il. Le chef de l’Etat sénégalais signale que l’objectif consiste à faire de la Zlecaf, un “puissant vecteur’’ d’intégration économique, politique, conformément à la vision de l’agenda 20-63 de l’Union africaine (Ua). “Vaincre les barrières tarifaires et non tarifaires est un défi à notre portée. Le lancement de la Zlec constitue un saut qualitatif et une nouvelle dynamique apportée à l’intégration africaine, notamment, par la prise en charge effective des aspirations et des attentes de nos populations, en particulier, les jeunes et les femmes. Tous ces acteurs souhaitent ardemment être au cœur des processus qui engagent leur destinée. La Zlec ne sera une réalité que si elle est portée par les Africains, dans un élan consensuel’’, fait-il savoir. A côté des couches sociales, le Président Sall admet qu’il y a les acteurs privés africains qui sont également “incontournables’’ dans ce processus. “Je voudrais réaffirmer, pour ma part, mon engagement à soutenir le Secteur privé sénégalais dans la quête de nouveaux espaces d’opportunités d’affaires, tout en invitant à s’approprier toutes les composantes de la Zlecaf et à nouer des partenariats susceptibles d’asseoir les bases d’un commerce prenant en compte les intérêts collectifs du continent’’, conclut-il. La monnaie unique non incluse pour le moment Sur les 55 Etats membres de l’Union africaine, 52 pays ont signé l’accord de libre-échange et 24 l’ont ratifié. Le nombre d’Etats ayant déposé leurs instruments de ratification est également de 24, à ce jour. Malgré le taux de ratification moyen de l’accord de libre-échange, le représentant du président du Niger au forum régional du commerce pour l’Afrique de l’Ouest et du centre, qui se tient à Dakar du 24 au 25 juin, rappelle que l’accord reflète le désir de l’Afrique de créer ses opportunités et solutions, face au commerce intra régional. Le ministre conseiller Alma Oumarou reconnait que la Zlec a des défis et enjeux pour des économies faiblement industrialisées. Et sa mise en œuvre nécessite des politiques agricoles, industriels qui sont en mesure de tenir compte des besoins du secteur privé, surtout en matière de facilitation des affaires. Toutefois, M. Oumarou signale que l’accord de libre-échange continental n’inclut pas l’aspect monétaire. Il porte sur le commerce de marchandises, des services et plus tard sur la propriété industrielle. Même si la monnaie est également une préoccupation des chefs d’Etat, notamment au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). Aujourd’hui, les pays africains sont engagés, au niveau de leurs communautés économiques régionales (Cer), à avoir une monnaie commune. Au sein de la Cedeao, le Président du Niger et celui du Ghana sont en charge de la question. “’Dans un premier temps, la Zlec doit partir des Cer dont 5 sont reconnues. Pour la monnaie, aussi, il faut passer par étape, en ayant d’abord, une monnaie commune régionale et, pour la Cedeao, l’objectif c’est 2020. Les discussions sont en cours. Pour le moment, l’aspect monnaie ne fait pas partie de l’accord. Mais, elle l’intègre. Parce que la monnaie, c’est le commerce. Dès qu’on parle de liberté de commerce, il faut qu’il ait une liberté dans la monnaie. Ce qui va réduire les risques, le taux de change, les tracasseries, etc., comme l’a fait l’Union européenne’’, précise-t-il.

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