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Les Zimbabwéens dans la rue pour demander le départ de Mugabe

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Des milliers de Zimbabwéens sont descendus samedi dans les rues d’Harare pour demander le départ du président Robert Mugabe, progressivement lâché par ses plus fidèles alliés, une mobilisation appuyée par l’armée qui a pris cette semaine le contrôle du pays.

“Trop c’est trop, Mugabe doit partir ‘’, “Repose en paix Mugabe”, “Non à la dynastie Mugabe”, pouvait-on lire sur des pancartes brandies par des manifestants euphoriques, des Noirs mais aussi, fait rare, des Blancs.

Ces manifestations anti-Mugabe, qui ont débuté samedi matin pacifiquement, clôturent une semaine de crise politique inédite au Zimbabwe, où l’armée a pris le contrôle du pays et assigné à résidence le chef de l’Etat, au pouvoir depuis 1980.

L’intervention de l’armée représente un tournant dans le long règne de Robert Mugabe, marqué par la répression de toute opposition et une grave crise économique. Environ 90% de la population active est au chômage.

Abandonné par ses alliés les plus précieux, Robert Mugabe se retrouve seul : après l’armée et les anciens combattants, les sections régionales du parti présidentiel de la Zanu-PF l’ont à leur tour lâché vendredi soir et demandé son départ.

“J’ai 30 ans. Imaginez-vous. Je n’ai jamais travaillé, et cela, à cause du régime Mugabe. Donc on demande du changement”, a expliqué Kelvin Shonhiwa, un manifestant qui agitait un drapeau du Zimbabwe.

Stephanus Krynauw, un fermier blanc expulsé dans le cadre de la réforme agraire très controversée de Robert Mugabe lancée en 2000, était aussi de la partie : “Ça fait longtemps qu’un truc pareil n’est jamais arrivé, être ensemble”, la majorité noire et la minorité blanche issue des descendants de colons britanniques.

Les manifestants ont répondu à l’appel des anciens combattants du Zimbabwe – acteurs incontournables de la vie politique – et de mouvements de la société civile, dont le mouvement ThisFlag du pasteur Ewan Mawarire, un des acteurs clé d’une fronde anti-Mugabe réprimée en 2016 par les forces de sécurité.

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