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Les violences faites aux femmes… en musique

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Billie Holiday, Les Amazones d’Afrique, Rihanna, Queen Latifah, Missy Elliot, autant d’artistes femmes ayant levé l’omerta sur les violences faites aux femmes… en musique.

L’affaire Weintein aura libéré la parole de nombreuses femmes. De Salma Hayek, dernièrement, à Lupita Nyong’o, en passant par Angelina Jolie, elles sont près de 80 personnalités féminines issues de l’industrie du cinéma à avoir révélé publiquement les agressions et harcèlements sexuels qu’elles auraient subi par le célèbre producteur américain.

Une succession de témoignages ayant encouragé nombre d’anonymes à lever le voile sur un fléau qui touche environ 600 000 femmes pour 200 000 hommes chaque année en France, selon une enquête publiée en 2016 pat l’Institut national d’études démographiques (INED) intitulée « Violence et rapports de genre » (Virage) ». C’est à coups de hashtag #balancetonporc du côté de l’hexagone, et #metoo, une campagne née outre-Atlantique sous l’impulsion de l’activiste africaine-américaine, Tarana Burke, que le mouvement de libération de la parole féminine a pris de l’ampleur. Si l’industrie du cinéma hollywoodien est reconnue pour sa misogynie ambiante, le secteur de la musique, dominé par les hommes, n’est pas en reste.

Bien avant les actrices, rappeuses et chanteuses pop ou de jazz, ont élevé la voix en vers, mélopées ou punchlines, pour dénoncer la violence verbale et/ou physique faite à l’encontre des femmes. Retour en musique sur cinq morceaux courage.

Rihanna feat Eminem-  » Love the Way You Lie »

Février 2009, une photo de Rihanna fait le tour du web. Publié par le site américain TMZ, ce cliché choc montre le visage tuméfié de la chanteuse, agressée par son partenaire de l’époque, le chanteur Chris Brown. Quelques mois plus tard, la Barbadienne – qui a alors 22 ans – décide de prendre le micro aux côtés d’Eminem. « Le clip vise à mettre en évidence les dangers d’une relation abusive », avait-elle confié en 2010 au Billboard.

Amazone d’Afrique – “I Play the Kora”

Rokia Koné,  Mamani Keita, Nneka, Kandia Kouyate et Mariam Doumbia sont membres du collectif Les Amazones d’Afrique. Un combo 100% féminin fondé en 2015 pour défendre la cause des femmes en Afrique (lutte contre l’excision, les violences et agressions). Dans un élan de solidarité féminine, ces artistes guerrières – majoritairement maliennes – rappellent à leurs homologues masculins leur statut d’être humain, de femme, de mère, de sœur et d’épouse, pour en finir avec ces violences. Et chantent tout haut, au rythme du chekéré, qu’elles ne sont pas des victimes !

« Je suis ta sœur, aime-moi / Je suis ta femme, tu n’as pas le droit de me batte ».

Queen Latifah – “U.N.I.T.Y”

« Unité » (féminine) scande la rappeuse américaine à chaque vers. En 1993, déjà, Queen Latifah dénonçait le sexisme de rue et des blocks. Et évoque même avant l’heure le misogynoir qui sévit au sein de la communauté afro. “Every time I hear a brother call a girl a bitch or a ho /Trying to make a sister feel low » (…) “Who you calling a bitch? » (Tous les jours j’entends un frère appeler une fille “p..e” ou “s….e”/ Essayant de rabaisser une sœur (…) qui appelles-tu « s…. » ?). Le poids des mots et des images aussi. Lesquelles montrent une Queen Latifah se faire violenter par son partenaire. Celle qui révélait publiquement en 2009 avoir été victime, plus tôt dans sa jeunesse, d’abus sexuel par son baby-sitter, et qui s’était tue jusque-là, tirait déjà la sonnette d’alarme sur le fléau des agressions et du harcèlement sexuels à l’encontre des femmes.

 

Missy Elliott feat Lil Kim – « Throw Your Hands »

Victime de viol alors qu’elle n’est qu’une enfant, Missy Eliott – comme beaucoup de ses homologues – a mis du temps avant de briser le silence. A l’instar de son acolyte Queen Latifah, elle fait état de la misogynie environnante des sociétés et des quartiers et exprime sa colère envers ceux qui en sont à l’origine. « Now see I got something to say. That’s right I got a problem. I got a problem wit’ all ya’ll muthafuckers out there, That got a problem wit’ us callin’ ourselves a bitch! (Maintenant j’ai quelque chose à dire. Oui, j’ai un problème. J’ai un problème avec tous ces « c…..s » dehors, qui nous amènent à nous traiter nous-mêmes de « s…..s ».

 

Billie Holiday – « Aint Nobody Business If I Do »

Si Billie Holiday peine ici à jeter l’opprobre sur son partenaire qui la battait pourtant – amoureuse inconditionnelle qu’elle était – elle révèle entre les lignes la maltraitance physique dont elle a été victime. « He beats me, too / what can I do?” (Il me frappe, que puis-je bien faire”). Nous sommes en 1922 !

 

sources: itc

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