Souvent, les avocats de la défense dans un procès pénal se soutiennent. Ils forment un seul bloc pour faire libérer leurs clients. Mais, tel n’est pas le cas dans le procès de la caisse d’avance de la mairie de Dakar. Selon Aliou Diouf du journal Libération, Il y a une divergence notoire entre les conseils des percepteurs de la mairie de Dakar et ceux des autres prévenus. Et, ils n’hésitent pas à se charger.
Les avocats des percepteurs, lors de leur réplique d’hier, ont enfoncé encore une fois Khalifa Sall en rejetant toute la responsabilité sur lui. Ils ont déclaré clairement que leurs clients alimentaient une caisse d’avance et ne payaient pas des fonds politiques.
« Personne ne vous dit que les fonds sont politiques en raison du mécanisme qui a été mis en place », a défié Me Mamadou Gueye Mbow.
Il ajoute : « Le maire, en tant qu’ordonnateur, a également une obligation de contrôle. C’est lui seul qui est responsable de la légalité, de la régularité et de l’exactitude des certifications qu’il délivre. S’il a été établi que les mentions dans les factures, cela engage la responsabilité de celui qui les a certifiés pour qu’on puisse décaisser l’argent. Si nous disons que nous avons payé une caisse d’avance, c’est parce que c’est la réalité ».
Aux avocats qui dénoncent la non suspension des deux percepteurs, Me Mbow leur dit : « Pourquoi ne pas s’offusquer que le maire continue à exercer ses fonctions ? Il continue toujours de signer des mandats du fond de sa cellule alors qu’il est poursuivi pour des faits très graves. »
D’après l’avocat, on cherche à imputer à leurs clients des obligations qui ne leurs incombent pas. Mais, il ne sera jamais démontré qu’ils ont manqué à leur obligation de contrôle. « Ils ont été trompés », tranche Me Mbow.
Abondant dans le même sens, Me Moussa Sarr croit que Khalifa Sall et les autres sont responsables des actes pour lesquels ils sont attraits devant le tribunal.
« La responsabilité pénale est personnelle, elle n’est pas individuelle. Comment on peut demander une globalisation processuelle ? Que chacun assume ses actes », martèle-t-il. Non sans dire que si Mamadou Oumar Bocoum a été promis, c’est parce qu’il a bien travaillé.