Au soir des législatives en Allemagne, les estimations placent les sociaux-démocrates et les conservateurs dans un mouchoir en poche, autour de 25%, tandis que les Verts sont relégués à 15%. Des chiffres à prendre avec précaution, compte tenu de l’importance des votes par correspondance.
Le coude-à-coude annoncé ces derniers jours se confirme au soir de cette journée de vote. D’après les estimations qui s’affinent au fil des heures, les sociaux-démocrates du SDP devancent légèrement les chrétiens-démocrates de la CDU/CSU. Les premiers sont crédités de 25,7% à 26% des voix, tandis que les seconds sont donnés à 24,5%.
Les deux partis auront donc une option pour se maintenir au pouvoir et constituer une coalition, indique notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut. Dans un scrutin marqué par l’émiettement des suffrages, chacun des deux camps a en effet besoin de trouver deux autres formations pour former une coalition majoritaire à la chambre des députés.
Au siège du SPD, ces premiers sondages ont été accueillis par des applaudissements mesurés qui se sont affermis peu à peu, rapporte notre envoyée spéciale, Anastasia Becchio. « C’est un grand succès et la soirée s’annonce longue, c’est certain », a déclaré le candidat du parti Olaf Scholz. Mais il en est sûr, « beaucoup de citoyens ont fait une croix pour le SPD parce qu’ils veulent un changement de gouvernement et aussi parce qu’ils veulent que le prochain chancelier s’appelle Olaf Scholz ». Les militants et sympathisants du SPD rappellent que leur formation est partie de loin, avec une progression de 10 points depuis le printemps. Surtout, ce score – même provisoire – est bien supérieur à celui des dernières législatives en 2017.
Pour les chrétiens-démocrates, à l’inverse, il s’agit d’un revers sans précédent depuis 1949 avec au moins huit points de moins qu’en 2017, déjà un niveau historiquement bas pour les conservateurs. Le secrétaire général du parti a d’ores et déjà reconnu des « pertes amères ». Malgré ce recul, le candidat du parti Armin Laschet a dit également sa volonté de former le prochain gouvernement. Scholz comme Laschet disent en tout cas vouloir que la future coalition soit constituée avant Noël. « Un peu plus tôt serait également bien », a estimé le premier, tandis que le second fait valoir que « l’Allemagne a la présidence du G7 en 2022 ».
Les Verts qui avaient perdu du terrain dans les sondages depuis le printemps arrivent quant à eux en troisième position, avec 15% des voix. C’est un recul par rapport à ce qu’ils espéraient. Mais c’est un franc succès par rapport aux 8,9% qu’ils avaient engrangés lors des dernières élections législatives. Il est à noter également le bon score des libéraux qui seront sans doute les faiseurs de roi lors de la constitution d’une future coalition dans les prochaines semaines ou les prochains mois.
Le parti d’extrême droite AfD recule quant à lui de 1,5 point par rapport à 2017. Le parti de gauche Die Linke est juste à 5%, le score nécessaire pour être représenté au Bundestag.
