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LE RAPPORT D’ENQUETE ETAIT EFFARANT SELON LE PARQUET

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Quels sont les arguments développés par le maitre des poursuites avant d’en arriver à de telles conclusions ? A sa prise de parole, Serigne Gueye, respectant les règles de bonne séance, a salué tous ceux qui sont présents dans la salle : les juges, les avocats des différentes parties et le public.

Il explique les raisons pour lesquelles, à la suite de l’ordonnance de renvoi, il a attrait huit prévenus. Il dit représenter la société, le citoyen lamda, le dakarois lamda qui attend de lui qu’il lui dise les faits, quelque soit leur gravité. Ainsi, il dit s’adresser au Tribunal en des termes que ces mandants comprendront.

Ces précisions faites, le procureur dégaine et tire sur les avocats de la défense qui n’ont jamais voulu entrer dans le fonds de la caisse. « Nous débattrons du faux de la caisse d’avance », martèle-t-il en faisant des gestes qui font rire le public.

Il reprend son calme, réajuste sa toge avant d’expliquer ce qui l’a poussé à déclencher les poursuites. C’est sur la base du rapport de l’Inspecteur général d’Etat (IGE) qu’on lui a transmis au début du mois de février 2015.

Dans ce rapport, l’IGE dénonçait le décaissement et l’utilisation des 30 millions de francs Cfa tirés de la caisse d’avance de la mairie de Dakar. Ainsi, les recommandations de l’IGE estimaient que des investigations plus poussées devraient être faites.

Sur ce, Serigne Bassirou Gueye a fait ouvrir une information judiciaire sur les conditions de sa création et l’utilisation des fonds.

« Jusque-là, je n’avais pas encore de suspect. Parce que si j’avais suspecté, j’aurais demandé qu’on arrête les personnes suspectées », précisé ce dernier. Qui, dit-il, a donné un soi-transmis à la Division des investigations criminelles (DIC) pour ouvrir une enquête. C’est ainsi que la DIC a fait un « travail remarquable en termes de qualité » avant de lui envoyer son rapport d’enquête.

« Ce que j’avais lu dans le rapport d’enquête était effarant. J’ai appris que 1,8 milliard de francs CFA des deniers publics a été décaissé et dépensé sans justification. Devant le doyen des juges, les personnes entendues ont reconnu les faits et ils ont été placés sous mandat de dépôt. A la barre, il n’y a pas eu de variation », a rappelé le maitre des poursuites pour dire que les factures qui ont permis au décaissement des sommes sont doublement fausses. « Le faux est consommé de manière intellectuelle et moderne ». Et le simple fait de prendre un document administratif et d’y apposer une signature est passible d’une peine de justice de 3 à 7 ans.

« Je pourrais m’arrêter-là pour vous dire que j’en ai terminé. Car si on se limitait à cette instruction, les prévenus pourrait écoper une peine allant de 3 à 7 ans de prison ferme », a tranché le représentant du ministère public. Qui indique que les faits de l’espèce sont constants et ni Khalifa Sall encore moins les autres prévenus ne peuvent les nier.

 

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