La jeunesse africaine est plus instruite, moins embauchée et moins engagée politiquement que ses aînés, selon une étude
Les jeunes africains sont plus instruits que leurs aînés, mais sont également plus susceptibles d’être au chômage, selon le dernier profil panafricain (https://apo-opa.co/47jCBQJ) d’Afrobarometer (https://www.Afrobarometer.org/).
L’étude montre également que la jeunesse africaine est nettement moins engagée que ses aînés dans des activités civiques et politiques susceptibles de susciter des changements, notamment le vote aux élections. Une tendance encourageante est l’augmentation constante des contacts des jeunes avec les dirigeants locaux.
Dans 39 pays africains sondés en 2021/2023, le chômage est la première priorité politique que les 18 à 35 ans souhaitent que leurs gouvernements abordent, suivi par la gestion économique. Sur ces deux questions, une écrasante majorité dans la plupart des pays considère que leur gouvernement n’est pas performant. Comparés aux générations plus âgées, les jeunes font moins confiance aux institutions et leaders gouvernementaux, et sont plus susceptibles de les considérer comme corrompus.
Malgré cela, les jeunes africains sont tout aussi attachés que leurs aînés à la démocratie et opposés aux alternatives non démocratiques, y compris le régime militaire, que leurs aînés. Mais les jeunes sont particulièrement mécontents du fonctionnement de la démocratie dans leur pays et, dans le cas hypothétique où les dirigeants élus abusent de leur pouvoir, ils sont plus susceptibles que leurs aînés d’accepter une intervention militaire.
Résultats clés
Environ deux tiers (64%) des jeunes de 18-35 ans ont au moins fait des études secondaires, contre 35% des personnes âgées de 56 ans et plus (Figure 1).
Mais ces jeunes sont beaucoup plus susceptibles que leurs aînés d’être sans emploi et à la recherche d’un travail.
Le chômage (cité par 37%) arrive en tête des problèmes les plus importants auxquels les jeunes africains (âgés de 18 à 35 ans) souhaitent que leur gouvernement s’attaque, devant la gestion de l’économie (30%) et la santé (26%) (Figure 2).
En moyenne, dans 39 pays, seulement deux jeunes sur 10 (19%) déclarent que leur gouvernement est performant en matière de création d’emplois.
Comme leurs aînés, les jeunes africains soutiennent la démocratie (64%) et rejettent les alternatives autoritaires comme le régime fondé sur un seul homme (80%), le régime de parti unique (78%) et les régime militaire (65%) (Figure 3).
Cependant, six jeunes sur 10 (60%) ne sont pas satisfaits du fonctionnement de la démocratie dans leur pays.
Les jeunes sont également plus ouverts à tolérer une prise de pouvoir par l’armée si les dirigeants élus abusent de leur pouvoir (56% chez les 18-35 ans contre 47% chez les 56 ans et plus) (Figure 4).
Les jeunes sont moins susceptibles que les citoyens plus âgés de voter aux élections (63% vs. 84%), de se réclamer d’un parti politique (37% vs. 45%), d’assister à une rencontre communautaire (43% vs. 54%) et de se joindre à d’autres personnes pour évoquer un problème (39% vs. 45%) (Figure 5).
Bien que faibles, les taux de contacts des jeunes avec les chefs traditionnels, les conseillers communaux, les responsables des partis politiques et les membres du Parlement ont augmenté depuis 2014/2015.