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«La démocratie exemplaire sénégalaise piégée à la suite d’une condamnation de M. Ousmane SONKO pour corruption de la jeunesse» par Amadou Bal BA –

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Le 1er juin 2023, le verdict, dans le scandale sexuel des salons de massage, est tombé : M. Ousmane SONKO est acquitté du viol, mais condamné à 2 ans fermes pour «corruption de la jeunesse» sur le fondement de l’article 324 alinéa 2 du Code pénal et à 20 millions de Francs CFA de dommages et intérêts (30 000 euros). «Je n’ai rien à foutre. Il m’a violée ; c’est ça la vérité ? C’est lui qui a gagné ; j’ai perdu» dit Mme Adji SARR, la plaignante. Mme N’Dèye Khady NDIAYE, la patronne du salon de massage, a également été condamnée à des dommages et intérêts à verser à Mme Adji SARR, qui avait moins de 21 ans au moment des faits.

Le jeudi matin, 1er juin 2023, à l’annonce de cette décision de justice, l’université Cheikh Anta DIOP et le CESTI (école de journalisme) ont subi d’importants dégâts matériels. Une partie de l’intérieur du pays a été secouée par des violences urbaines. Dans un communiqué du 3 juin 2023, l’université Gaston Berger, vient d’annoncer que «toutes les activités pédagogiques sont suspendues jusqu’à nouvel ordre». Depuis 1988, une année blanche, et à la suite de la COVID-19, et des troubles depuis 2021, les années scolaires et universitaires sont gravement perturbées et décalées, un niveau des élèves et étudiants ne cessant de baisser. Cette guérilla urbaine de M. SONKO voulant se soustraire à la justice, ne fera qu’enfoncer le système éducatif sénégalais dans une profonde crise, sans précédent. M. SONKO, notre DSK sénégalais, parlant souvent au nom de la jeunesse, en est en fait son plus grand fossoyeur ; dans son grand machiavélisme, et s’étant soigneusement mis à l’abri, M. SONKO, jouissif et dans sa recherche d’impunité, envoie les jeunes au casse-pipe, à sa place. Le Ministre de l’Education nationale a montré des images insoutenables, en plus des saccages de bâtiments, les dossiers des étudiants à l’université Cheikh Anta DIOP ont été brûlés, comme jadis, la documentation et les archives de Gaston Berger, à Saint-Louis. A la veille du 1er juin 2023, l’opposition avait envoyé un commando de casseurs à l’université Cheikh Anta DIOP, et à leur tête, Abdoulaye TOURE qui a été arrêté. C’est lui coordonnait les actions de sabotage et de saccage et donnait l’adresse des maisons de Ministres ou personnalités, en vue éventuellement de les brûler.

En cette veille de la fête de la Tabaski, la cible privilégiée, ce sont les bergers Peuls venus dans les grandes villes pour vendre leurs moutons. Les affrontements ont déjà fait quinze morts, dont un à Usine Ben Talli, le 3 juin 2023, à la suite d’une bagarre mortelle autour d’un butin. Ainsi, Mouhama Al Amin TOURE, auteur de casses, de vols, sur l’axe Castor, est le frère de Gnagne Demba TOURE, un militant du PASTEF, parti de M. SONKO. En effet, de nombreux voyous, ou militants ont profité de l’aubaine pour commettre des méfaits, souvent au préjudice de magasins français que M. SONKO cible, stigmatise sans arrêt. Le mouvement de Guy Marius SAGNA, un député et allié de M. SONKO, jusqu’à une période récente de se dénommait «Frapp-France dégage» ; en effet, M. SAGNA conteste violemment la présence française en Afrique, notamment au Mali, la fin du CFA et des accords de coopération avec la France. «Trop de sang a coulé depuis deux ans, il est essentiel que toutes les parties prenantes de la nation unissent immédiatement leurs efforts pour retrouver la paix. Attention, nous devrons préserver notre jeunesse, c’est notre première richesse. J’aime le Sénégal» écrit dans un communiqué, le footballeur international, M. Sadio MANE.

Le gouvernement sénégalais, débordé au début, a repris le contrôle de la situation ; l’armée sénégalaise est positionnée aux points stratégiques du pays. Apparemment le calme est revenu, provisoirement, au Sénégal après les violentes manifestations du jeudi 1er juin 2023 qui ont suivi le verdict. Cependant c’est une atmosphère lourde, pleine de menaces règne au Sénégal ; et la bataille de l’opinion publique a démarré, comme d’ailleurs la campagne des présidentielles du 25 février 2024, mais uniquement sur fond de ce scandale sexuel impliquant notre DSK sénégalais. Dans un communiqué la Commission de la CEDEAO dit suivre «avec inquiétude, l’éruption de la violence au Sénégal, à la suite du verdict du tribunal concernant l’affaire Ousmane Sonko – Adji Sarr. La CEDEAO condamne, fermement, les violences qui ont visé les forces de sécurité, les biens publics, les propriétés privées et troublé l’ordre public. Elle déplore la perte en vies humaines et appelle à la retenue et au règlement des différends par des moyens pacifiques. La CEDEAO reste saisie de l’évolution des évènements au Sénégal. Elle appelle tous à défendre la réputation louable du pays, en tant que bastion de paix et de stabilité».

M. SONKO, bunkerisé chez lui, voulant échapper à une décision de justice, évoque des pratiques «dignes de pires dictatures», et appelle à une «résistance constitutionnelle jusqu’au départ du président Macky Sall». Par conséquent, dans le déni de ses responsabilités pénales, et narguant la justice, M. SONKO, dans sa rhétorique guerrière et provocatrice, tout en se mettant à l’abri, demande donc aux jeunes d’aller mourir pour lui, pour une histoire de fesses. En effet, pour les partisans de M. SONKO, s’investissant en juges et parties, estiment que leur leader, ayant été acquitté du chef d’inculpation de viol, la condamnation pour «corruption de la jeunesse» serait un abus de droit ; pour eux, M. SONKO aurait dû être acquitté de tous les chefs d’inculpation et «blanchi», si je puis utiliser ce mot. Pour la majorité présidentielle, les opposants, comme les citoyens, ne sont pas au-dessus des lois et doivent répondre, devant la justice de leurs actes délictueux . Aussi, le juge dispose du pouvoir légal de requalifier, souverainement, les faits, en disant donc ainsi le droit. En effet, l’article 324 alinéa 2 du Code pénal «punit tous ceux qui auront porté atteinte aux mœurs en excitant ou facilitant habituellement la débauche ou la corruption de la jeunesse de l’un ou l’autre sexe au-dessous de l’âge de 21 ans». Par conséquent, Le juge pénal, en toute indépendance, a rigoureusement établi que M. SONKO a commis des actes indécents, obscènes, pervers et vicieux à l’encontre de Mme Adji SARR qui avait moins de 21 ans, au moment des faits, notamment «la finition» dans ce salon de massage ou la sodomie. En effet, Mme Adji SARR a décrit les sévices sexuels de M. SONKO par ses assauts par «devant et derrière», qui l’ont faite souffrir, au point de ne pas pouvoir marcher. Dans ses fantasmes et sa perversité, pour Mme Adji SARR, le DSK sénégalais, pourtant un polygame, Ibadou, donc prétendu rigoriste musulman, l’aurait sodomisée à plusieurs reprises et n’aurait pas éjaculé sur elle, mais dans le jacuzzi. «Après son acte, il m’a dit qu’il devait certainement être la personne que je détestais le plus au monde. Je suis Ibadou, je ne peux faire cela avec mes épouses» dit Mme Adji SARR, dans une confession publiée sur le site en ligne de LERAL, édition du mardi 19 avril 2022, à 21 H 35, durée de 7 minutes.

En raison de ces trouves graves de l’ordre public interne, l’Internet a été restreint au Sénégal, afin de ne pas alimenter les psychoses ou rumeurs ; il est nécessaire de recourir au VNP pour se connecter.

M. Ousmane SONKO qui avait initié une caravane pour aller de la Casamance à Dakar, ramené de force à Dakar, est reclus chez lui et pourrait donc être arrêté à tout moment après sa condamnation le rendant inéligible aux présidentielles du 25 février 2024. Cependant, le président Macky SALL tarde à faire exécuter la décision de justice, donnant ainsi l’impression d’hésiter ; ce qui renforce le camp d’en face dans ses violences et provocations. Ce qui est très surprenant, c’est que les membres du gouvernement, ou les ténors de la majorité présidentielle, n’ont pas osé venir défendre la décision de justice devant les médias. Chacun redoutant que sa maison ne soit brûlée. Dans ce le diktat de la rue, une partie de l’opposition, dont M. SONKO, pense que le président Macky SALL serait irrésolu ou «trouillard» ou un «faible» ; il suffira de hausser le ton, comme en 2021, pour s’imposer aux présidentielles du 25 février 2024. En dépit de ces moments tragiques force restera à la Loi, dans le respect de l’unité nationale et des principes républicains. Cependant, cette situation est un piège pour la démocratie sénégalaise. Les opposants ne sont pas au-dessus des lois et peuvent et jugés comme les autres citoyens.

M. SONKO a une stratégie bien claire et lisible : tenter, une fois, d’enfermer le président Macky SALL dans la logique des troubles de 2021, en opposant la rue au pouvoir politique, dans une rhétorique guerrière, afin de rallier la jeunesse, l’opinion publique interne et internationale. M. SONKO, dans sa stratégie d’affrontement, voulant marcher sur des cadavres pour prendre le pouvoir, place ainsi le président Macky SALL dans un dilemme explosif :

  • Si M. SONKO, dans sa logique victimaire, est arrêté et mis en prison sur la base de cette décision de justice, la violence reprendra et continuera. En effet, en dépit du fait que la condamnation est liée à un scandale sexuel, «un opposant en prison est toujours un prisonnier politique» avait François MITTERRAND à Abdou DIOUF à propos de l’arrestation de maître Abdoulaye WADE. Le gouvernement devrait reconquérir l’opinion publique.

  • Si M. SONKO reste bunkerisé chez lui et impuni à la suite de sa condamnation, le président Macky SALL aura perdu la face, et donc probablement les présidentielles du 25 février 2024. A la suite des troubles de l’ordre public interne en février 2021, le président Macky SALL, alors qu’il a un bilan de Pharaon des temps modernes, avait perdu la bataille de l’opinion publique et donc les élections locales et législatives. En effet, suivant Antonio GRAMSCI (voir mon article du 20 juin 2018), l’hégémonie culturelle et idéologique est à la base de la conquête ou de la conservation du pouvoir. L’opposition, usant d’une grande liberté d’expression dans cette démocratie exemplaire, est dans sa rhétorique guerrière de «cassage de gueule et de menaces de ses adversaires, tout en criant au passage à la «dictature» ; et le gouvernement timoré, sans un parti organisé et offensif, est sur la défensive. Tout un monde à l’envers ! L’opposition occupe le terrain par des mensonges et des menaces, fait de l’intoxication à haute dose ; même s’il s’agissait de faits erronés «Calomnie, calomnie, il en restera toujours quelque chose», comme le dirait Beaumarchais. Vu de l’étranger, M. SONKO, dans son ministère de la parole, en dépit des faits têtus et avérés, n’est pas considéré comme un pervers ou délinquant sexuel, comme une «victime» politique. En effet, la plupart des vidéos, de violences urbaines, que diffusent en juin 2023, l’opposition, datent en fait de 2021.

Par conséquent, tout se joue maintenant, non pas dans les urnes, mais à propos d’un scandale sexuel qui a pris en otage la démonstration sénégalaise. Maintenant que la décision de justice est rendue, les élections présidentielles sénégalaises ne devraient rester l’otage des salons de massage et leur «finition». La campagne devrait démarrer, sur des bases saines, projet contre-projet, et le peuple sénégalais souverain, investie de sa démocratie exemplaire et enviée de tous, tranchera, le moment venu, le 25 février 2024.

Un gendarme a été tué par balle à Diamniado annonce «Dakar Actu» du 3 juin 2023. En effet, M. SONKO, un grand «Saye Saye», condamné, le 1er juin 2023, pour «corruption de la jeunesse» mais aussi pour diffamation, le 8 mai 2023, à une peine de six mois de prison avec sursis et 200 millions de FCA (30 5400 €), pour diffamation et injure publique, dans l’affaire qui l’oppose au ministre Mame Mbaye NIANG, parle de «résistance constitutionnelle» ou de «dictature» ou «d’aller chercher le président Macky SALL», incitant à la haine raciale contre les Peuls Français ; les jeunes, les esprits faibles ou les voyous, à se faire tuer pour lui ou à tout saccager. En effet, toutes ces déclarations incendiaires, constituant un appel à l’insurrection et au renversement de l’ordre démocratique, ont provoqué des troubles graves de l’ordre public, notamment dans les universités ; et des biens publics ou privés ou des dossiers d’étudiants ont été brûlés. Il appartient au président Macky SALL et à lui seul, un stratège discret et maître des horloges, de reprendre l’initiative. A mon modeste avis, le président Macky SALL, garant de l’unité nationale, de l’indépendance de la justice et du devenir de la démocratie exemplaire du Sénégal et de la cohésion nationale, devrait sortir rapidement de sa réserve ; il y a le feu au lac !

Paris, le 3 juin 2023, par Amadou Bal BA – http://baamadou.over-blog.fr/

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