Le coronavirus, au-delà des milliers de morts dans le monde, afflige de grosses pertes à tous les secteurs. La culture est touchée en plein cœur, en particulier la musique. Couvre-feu, confinement, interdiction de rassemblements, restriction des transports interurbains et fermetures des frontières terrestre, aérienne et maritime au Sénégal ont appauvri l’industrie musicale de tout événement. Les artistes, ne peuvent que se contenter de plier orchestre et agenda. Ce qui engendre de grosses pertes selon le président de l’association de la musique sénégalaise Daniel Gomes. Dans cette entretien accordé à Thieydakar.net, M. Gomes explique que 42% des acteurs ont enregistré une perte totale de 6 milliards de Fcfa qui pourrait se traduire par 24 milliards en terme de préjudice si la situation devait perdurer jusqu’à la fin de l’année.
Comment l’industrie musicale vit-elle le confinement?
Comme de coutume, les acteurs de la musique ne se font pas prier pour défendre des causes nobles et sensibiliser les populations sur des situations qui interpellent la conscience collective. Ils ne font pas abstraction de la pandémie actuelle. Cela peut se constater sur l’ensemble des réseaux sociaux qui n’ont jamais bénéficié d’une audience aussi large. Les artistes ont su profiter de ce mode de communication pour booster les fruits de leur créativité.
Face à l’interdiction des rassemblements les artistes ne se produisent plus. A combien s’élèvent les pertes enregistrées par l’industrie musicale?
Nous alertions sur les conséquences de la baisse, voire absence, d’activités dues à cette mesure. Si elle est salutaire pour la santé publique, il n’en demeure pas moins qu’elle met à nu, de manière brutale, toute la misère de notre secteur habitué à faire rêver son public.
Nous avons lancé le 23 mars dernier 2020, avec la Sodav (société des droits d’auteur et des droits voisins) et nos partenaires de la culture, un questionnaire en ligne à l’intention des acteurs du spectacle afin de collecter des informations chiffrées sur l’impact causé par l’arrêt de travail dû à la pandémie.
Les premières statistiques relevées à ce jour font état d’environ 6 milliards de perte qui pourrait se traduire par 24 milliards en terme de préjudice si la situation devait perdurer jusqu’à la fin de l’année. Imaginez que cette étude porte sur 42% des acteurs et ça laisse entrevoir avec effroi la panique intérieure que vivent 58% de travailleurs du secteur qui ne sont pas considérés travailleurs.
Y’a t-il des alternatives pour permettre aux musiciens de gagner de l’argent?
Non. Cependant, les musiciens continuent de jouer gratuitement en live sur les réseaux sociaux pour pouvoir encore exister. Il serait bon que ces plateformes pensent à les rémunérer pendant toute la durée de la crise
Aussi pour les artistes qui ont eu a annulé leur événements comment ont-ils pour ne pas perdre l’argent déjà investi dans la communication de l’événement?
Pour la plupart, ils ont leurs yeux pour pleurer vu qu’ils ne bénéficiaient d’aucun filet de protection. Il est heureux que le Chef de l’Etat ait mentionné la prise en compte du secteur culturel dans la répartition du fonds de riposte Force Covid-19.
Cela ne compensera certainement pas tous les préjudices subis, mais une gestion transparente et efficace de ce fond peut aider à faire passer la pilule amère engendrée par cette situation désastreuse.
A combien s’élève les pertes pour un artistes comme Youssou Ndour ou Wally Seck?
Les chiffres avancés plus haut couvrent les acteurs et l’industrie musicale formalisée. En ce qui concerne les têtes d’affiches, il faudrait s’en référer à leurs déclarations qui ne nous ont pas été communiquées.
