Indépendance Catalogne: réactions de la communauté internationale
Suite à la déclaration d’indépendance de la Catalogne en milieu de semaine et la colère de Madrid face à cette situation, plusieurs pays, dont la France, l’Allemagne et les Etats-Unis, entre autres le Sénégal, ont exprimé leur soutien à l’unité de l’Espagne et au gouvernement du Premier ministre Mariano Rajoy qui a d’ailleurs annoncé vendredi, en début de soirée la destitution du président catalan, Carles Puigdemont, ainsi que la dissolution du Parlement de Catalogne et l’organisation d’élections régionales le 21 décembre prochain.
Voici quelques réactions de la communauté internationale…
L’Allemagne a été le premier pays à réagir suite à l’indépendance auto-proclamée de la Catalogne indiquant ne pas la reconnaître. « Le gouvernement allemand voit l’aggravation de la situation en Catalogne avec inquiétude. « La souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Espagne sont et restent inviolables, ainsi nous ne pouvons reconnaitre une telle déclaration d’indépendance » , a affirmé Steffen Seibert, porte-parole de la chancelière allemande. « Le gouvernement soutient la position claire du Premier ministre espagnol dans sa volonté de garantir et restaurer l’ordre constitutionnel. Berlin espère ainsi que toutes les parties en présence privilégient le dialogue afin que la situation se détende », a-t-il poursuivi.
Mariano Rajoy, Chef du gouvernement espagnol a lui aussi immédiatement réagi au vote de l’indépendance de la Catalogne en promettant de « restaurer la légalité » dans la région.
Du côté Britannique, le Royaume-Uni a déclaré « ne pas reconnaitre et ne reconnaîtra pas la déclaration unilatérale d’indépendance faite par le parlement régional catalan », par le biais du porte-parole de son gouvernement. « Elle est basée sur un vote qui a été déclaré illégal par les tribunaux espagnols. Nous continuons à vouloir voir l’Etat de droit maintenu, la Constitution espagnole respectée, et l’unité préservée », ajoute-t-il.
Pour Paris, c’est non aussi
Le Président de la Commission européenne Jean-Claude a déclaré que « l’Union européenne n’a pas besoin d’autres fissures, d’autres fractures », nous n’avons pas à nous insérer dans ce débat hispano-espagnol mais je ne voudrais pas que demain l’Union européenne se compose de 95 Etats membres ».
La France de son côté via son Président, Emmanuel Macron a assuré que le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy avait son « plein soutien pour faire respecter l’Etat de droit en Espagne ». « J’ai un interlocuteur en Espagne, c’est le Premier ministre Rajoy (…) Il y a un Etat de droit en Espagne, avec des règles constitutionnelles. Il veut les faire respecter et il a mon plein soutien », a souligné Macron. Même son de cloche chez le Ministre des Affaires étrangéres , Jean-Yves Le Drian qui, lui aussi à reconnaître la déclaration d’indépendance de la Catalogne ». L’ancien Premier ministre Manuel Valls, natif de Barcelone, a lui aussi dénoncé le vote du Parlement de Catalogne. « Nous ne pouvons accepter le coup de force des indépendantistes catalans. Pour l’Europe, l’Espagne, la Catalogne, nous sommes avec le gouvernement espagnol », a-t-il indiqué sur son compte Twitter.
L’Italie, dans un communiqué du Ministre des Affaires étrangères, Angelino Alfano, a confié « ne pas reconnaître et ne reconnaîtra pas la déclaration unilatérale d’indépendance » qu’il qualifié « d’acte gravissime et hors du cadre de la loi ».
En Belgique, le premier ministre, Charles Michel, a préféré prôner le dialogue. « Une crise politique peut seulement se résoudre à travers le dialogue. Nous plaidons pour une solution pacifique qui respecte l’ordre national et international », a-t-il écrit sur Twitter.
Les Etats-Unis ont également soutenu « l’unité » de l’Espagne. « La Catalogne fait partie intégrante de l’Espagne, et les Etats-Unis soutiennent les mesures constitutionnelles du gouvernement espagnol visant à maintenir l’Espagne forte et unie », a précisé la porte-parole du département d’Etat, Heather Nauert. « Les Etats-Unis jouissent d’une grande amitié et d’un partenariat durable avec notre allié de l’Otan, l’Espagne », ajoute la porte-parole, soulignant que les Etats-Unis et l’Espagne « coopèrent étroitement pour faire progresser [leurs] priorités économiques et de sécurité communes ».
Au Canada, la Chambre des Communes Andrew Leslie, secrétaire parlementaire de la Ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland a estimé reconnaitre une « Espagne unie. « Un dialogue entre l’Espagne et la Catalogne au sein du cadre constitutionnel demeure la meilleure voie à suivre », a-t-il déclaré.
Le Sénégal, à l’instar d’autre pays africains, a aussi réagi au problème espagnol, par le biais de son Ministre des Affaires étrangères, Sidiki Kaba et exprime son soutien à l’Espagne. « J’ai suivi cette proclamation d’indépendance. Ce que je peux dire, c’est que le Sénégal reste attaché à la légalité constitutionnelle, ainsi qu’à l’unité nationale et à l’intégrité territoriale de l’Espagne », a déclaré Me Sidiki Kaba à travers un communiqué.
Une des rares voix à soutenir les indépendantistes est venue de l’île française de Corse, dominée par les autonomistes. Le président de l’Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, dirigeant de Corsica Libera, mouvement indépendantiste, a salué la « naissance de la République de Catalogne » vendredi dans un communiqué publié sur son compte Twitter.
Par mounamak