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INCLUSION DES FEMMES DANS LE SECTEUR DES HYDROCARBURES : le plaidoyer de la Présidente de Woman In Mining/ Sénégal

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Aida  Diop  Ndiaye  est  Présidente  de  Woman In Mining  Sénégal (WIN).  Cette  association   cherche l’inclusion des femmes dans  le  secteur  minier et  regroupe  des  ingénieures  pétrolier,  minier    des  juristes  fiscalistes,  des   cadres  de  haut   niveau.  Plus  de 40 compétences  clés  à  faire  valoir. En  marge  d’un atelier de Formation sur les Normes et impacts Environnementaux et Sociaux de l’Exploitation des Hydrocarbures au Sénégal organisé par  Oxfam, elle a  répondu à  nos questions. La dimension  genre semble ne pas  être  pris en compte dans le  secteur  des hydrocarbures pourtant, les femmes sont les plus impactées. Entretien…..

Pouvez-vous  nous  faire  l’Etat  des  lieux  de  la  présence  des  femmes  dans  le  secteur  des  hydrocarbures   et  la  représentativité  dans  les  instances  de  gouvernance  mais également, leur  présence  sur  les  plateformes  pétrolières ????

    Notre  pays  a  eu  à  faire  la  révision  du  code  pétrolier  qui  est  adopté  récemment. Malheureusement  le  constat  est  qu’il  n’existe  pas  de  disposition  qui  prend  en compte  la  dimension  genre  dans  ce  code .  Même  si,  on  nous  avait  appelé  à  contribuer,  le  délai  qui  nous  été  imparti  n’était  pas  suffisant  pour étudier  la  question.  Ceci,  contrairement  au  code  minier  dont  l’article  109  prend  en  compte  l’aspect  genre  et  diversité

  Les  femmes sont   plus  impactées  par  la  question  des  hydrocarbures.  Aujourd’hui,  on  sent  qu’elles  ne  sont  pas  très  impliquées…. ?

  Dans  le  secteur  extractif  on peut  répartir  les  femmes  en  quatre  groupes .  Il  s’agit  des  femmes  communautaires  qui  sont  plus  ou  moins  impactés  par  les  projets  pétroliers  et  gazier.  Il  y  a aussi  les  femmes  professionnelles.  Ces  dernières  sont  employées  dans  le  secteur.  S’y  ajoutent,  en  plus   des  jeunes  filles,  les  femmes  entrepreneurs au niveau  communautaire  où  de  manière  générale.

Les  premières  citées  ont  leurs  activités  génératrices  liées  à  la  production  halieutique  qui  pourrait  être  ralentie  par l’exploitation  des  hydrocarbures.   Ceci  pourrait  renforcer  leurs  vulnérabilités. D’où  la  nécessité  d’anticiper   sur  des  mécanismes  qui,  leurs  permettraient  de  se  reconvertir  où  trouver  des   alternatives.

 Pour  les  femmes  professionnelles,  malheureusement  au  Sénégal  on  n’a  pas  de   statistiques  officielles,  quantitatifs  comme  qualitatifs  qui  nous  permettent  d’avoir  un  taux  de  participations   dans  les  secteurs.  Les  quelques  données  émanent  du  rapport  ITIE de  2017.  Sur  25  entreprises  qui  sont  dans  le  secteur,  seulement 19 ont  publié  leurs  données.  Les analyses  prouvent  qu’il y a  8%  de  femmes  dans  le  milieu  professionnel,  12%  dans  le  milieu  artisanal  dont  les  8%  font  le  travail  le  plus  pénible.   Pour  vous  dire   qu’aujourd’hui  il  est  plus  que  urgent  d’instaurer  des  mécanismes  pour  voir  comment  impliquer  les  femmes  dans  le  secteur.  Il  s’agit  de  prendre  en  compte  l’exigence  de  la  norme  ITIE, les  objectifs  du  millénaire  pour  le  développement  ( ODD)    et  la  Constitution  sur  la  prise en  compte  du  genre.

En  terme  de  représentativité  dans  les  instances  de  gouvernances,  le  constat  est,  que  ça  soit  dans  le  groupe  multipartite  de  l’ITIE   surtout  dans  la  partie société  civile ,  la  loi  sur  le  contenu  local,  Cos/pétrogaz  elles  ne  sont  pas  bien  représentées.   Le  souhait  est  qu’elles  soient  impliquées  pour  porter  la  voix  de  leurs  paires.  Il  faudrait  pour  se  faire,  agir  à  la  base,  c’est  à  dire  chez les  jeunes  filles. Il  faut  les  préparer  et  les  inciter  à  s’inscrire  dans  la  dynamique  de  comprendre  ce  qui  se  passe  dans  le secteur.  Il  n’est  plus  question  de  leadership,  les  paradigmes  ont  changé,  et  les  femmes  partout  dans le  monde ont  développé une  expertise  féminine. Elles  ont  des  compétences  à  faire  valoir. Prenons simplement  l’exemple  de  l’entité que  je  dirige ( NDLR : Woman In Mining) qui  regroupe des  ingénieures  pétrolier,  minier    des  juristes  fiscalistes,  des   cadres  de  haut   niveau.  Plus  de 40 compétences  clés.

Pour  combler  le  gap  de  ces  manquements  quelles  doivent  être  les  perspectives… ????

Les  politiques  de  recrutement  des  compagnies  doivent  être  sensibles  aux  genres.  Comme  dans  le  code  minier,  la  législation  doit  prendre  cet  aspect  en  considération.   Le  recrutement  peut  aussi  être  une  manière  de  régler  le  problème  de  la présence  des  femmes  dans  ce  secteur  mais  aussi  dans  les  secteurs  de  gouvernance…..

Yandé DIOP

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