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Homosexualité: Oxfam, seul contre tous

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Dans sa diversité, la société civile sénégalaise fait bloc. Contrairement à ce que pourraient penser certains, ses responsables que nous avons réussi à joindre prennent entièrement le contre-pied d’Oxfam, concernant sa feuille de route relative à la gestion de la question de l’homosexualité. Bachir Kanouté, Coordonnateur de Enda Ecopop, ne fait pas dans la langue de bois. “Il faut savoir, affirme-t-il avec force, que dans tout contexte, il y a des valeurs et principes qui sont immuables. Le Sénégal ne peut échapper à cette règle. Nous avons des valeurs et principes qui sont le soubassement de notre volonté de vivre ensemble. Que ça soit une organisation britannique, chinoise ou américaine, il faut respecter ces valeurs pour intervenir dans ce pays. Dire que c’est au nom de l’égalité ou d’une minorité, ça ne peut pas marcher’’. Se disant “meurtri’’ par le débat autour de cette question de l’orientation sexuelle prônée par Oxfam, il confie : “Si ça se révèle que le personnel a des difficultés à cause de cette question, je dis non. Il faut arrêter.

Dans un pays qui se respecte, une organisation ne peut pas fouler au pied comme ça des croyances très fortes, juste à cause d’activités ou de l’argent. C’est inadmissible.’’ Pour sa part, le directeur exécutif de l’Ong 3D se veut formel. Comme pour son collègue, il pense qu’il est hors de question que des organisations internationales, quelles qu’elles soient, puissent venir au Sénégal leur donner des injonctions. A l’instar de certains responsables de la société civile, il n’a pas perdu du temps pour réunir ses pairs afin de se déterminer sur cette lancinante question. Refusant catégoriquement de violer le secret de leur réunion d’hier, il a finalement décidé, sur notre instance, à lâcher quelques mots au nom de l’organisation qu’il dirige. “Ce qui est clair et non négociable, c’est que, quelle que soit la situation, un employeur ou un partenaire ne peut donner à un agent des injonctions allant à l’encontre de ses valeurs culturelles et/ou religieuses. Aussi, pour nous, seul le critère de la compétence doit présider au recrutement des uns et des autres. Non un statut social quelconque’’.

 Coordonnateur du Forum civil, Birahim Seck, joint par téléphone, abonde dans le même sens. Son propos est surtout axé sur les vertus d’Elimane qu’il dit avoir côtoyé depuis des années. “Ce que je peux assurer, c’est que c’est un grand travailleur, un homme de conviction et de principes’’, souligne le coordonnateur de la section sénégalaise de Transparency. De l’avis de Bassirou Kanouté, la prise en charge de cette problématique de l’homosexualité incombe à toutes les composantes de la société. Il cite, en premier lieu, les familles qui, selon lui, doivent veiller sur l’éducation de leurs progénitures. Ensuite, l’Etat qui doit aussi jouer son rôle de régulateur et de protecteur, en veillant à ce que ces valeurs qui fondent notre croyance ne soient pas bafouées par des organisations quelles qu’elles soient. Enfin, il pense que ça mérite une levée de boucliers très forte au niveau de la société civile, pour que certaines choses ne prospèrent pas au Sénégal. Un projet de déclaration et une conférence de presse sont en gestation, selon Moundiaye Cissé, pour décliner la position des organisations ayant participé, hier, à la réunion initiée par l’Ong 3D. Moundiaye Cissé de signaler que d’autres initiatives plus larges sont également en cours, pour harmoniser toutes les positions.

Mor Amar  »Enquête »

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