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«Henri BEYLE dit Stendhal (1783-1842), un romancier réaliste, anticlérical et républicain, le plus italien des écrivains français» par Amadou Bal BA

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«Un roman est un miroir qui se promène sur une grande route», écrit Henri BEYLE dit Stendhal, dans le «Rouge et le Noir». Maître du roman réaliste, Stendhal insiste sur la ressemblance quasi symétrique entre le monde réel qui inspire le romancier réaliste et la ligne de conduite de sa contribution littéraire. «Stendhal plonge sa plume dans la vie, et la vie n’est jamais très sérieuse ; elle a ses pirouettes, et souvent le soir fait la nique au matin», écrit Régis DEBRAY, dans «le génie français». En effet, en éminent tenant du romantisme, le réalisme stendhalien, abandonnant le classicisme, brise les continuités, se complait dans le fragment, la parataxe, l’ellipse ou le détail, et reste maître de l’implicite, avec une capacité illimitée de sens. Le romantisme possède des traits qui échappent aux cadres du temps et aux catégories de l’histoire. «Le romantisme, c’est la nature privilégiée par rapport à la culture, le sentiment préféré à la raison, l’individu à la société. C’est l’affectivité l’emportant sur la logique, la spontanéité valorisée davantage que l’organisation. C’est la confusion volontaire du rêve et de la réalité», écrit Claude ROY. Aussi, Stendhal, dans son éclectisme linguistique, navigue dans différents registres tel que le comique, le tragique, l’hyperbole ou l’antithèse, en opposant, en comparant le grotesque au sublime. Attaché à la droiture, à la franchise au courage, la devise de Stendhal est «la vérité toute nue». Son style simple et sec, dépourvu d’artifices littéraires, d’amphigouris, mais puissant, vise à appeler un chat un chat. «On peut lui reprocher la pauvreté de sa syntaxe, l’insuffisance de sa palette, mais on le prend difficilement en flagrant délit de boursoufflure et d’emphase, péché mignon du romantisme», écrit Adolphe PAUPE.

Le beylisme n’est pas une philosophie avec des constructions savantes, mais une attitude, un système pratique et personnel de vie. Pour être philosophe, il ne s’agit pas de prêcher de hautes sublimités morales, une poésie obscure et mal écrite, il faut être clair, sec et sans illusions. Aussi, ses idées sont simples, mais percutantes : «une triomphante lucidité, une rigueur aiguë, des idées lapidaires, qui doivent leur étrange séduction à cette clarté sèche, précise et brève», écrit Paul ARBELET. «J’écris des considérations sur des événements bien petits, mais qui, précisément à cause de leur taille microscopique, ont besoin d’être contés très distinctement. Quelle patience il vous faudra, ô mon lecteur», dit Stendhal dans «Henri Brulard». Écrivain du cœur, des valeurs humanistes, Stendhal tranche avec la sècheresse du cœur de ses prédécesseurs «Je m’impatiente de tant de grandes poses et de draperies. L’âme manque. Quand Chateaubriand est modeste, c’est de manière à me faire croire qu’il est orgueilleux. On ne sait pas s’il n’a jamais aimé quelque chose ou quelqu’un, tant son âme se fait vide avec affectation.», écrit Stendhal.

Esprit raffiné, doté de l’énergie, d’une exaltation hors du commun de l’individualisme, Stendhal, un écrivain du temps et de l’histoire, est très sélectif, élitiste et exigeant. «Je n’écris que pour cent lecteurs, et de ces êtres malheureux, aimables, charmants, points hypocrites, points moraux, auxquels je voudrais plaire ; j’en connais à peine un ou deux», écrit-il dans «De l’Amour». Contemporain d’Honoré BALZAC (1799-1850) aux côtés d’un monument de la littérature française, Victor HUGO (1802-1882), Stendhal incarne le génie des lettres : «Henri Beyle est à mes yeux un type d’esprit bien plus qu’un homme de Lettres. Il est trop particulièrement soi pour être réductible à un homme de Lettres», dit Paul VALERY. On décèle chez lui une grande admiration de Napoléon «Les grands écrivains du XIXe siècle français ont été presque tous vivement frappés que cet empereur assez réussi ait été un homme de lettres manqué. Stendhal ne cesse de regarder planer dans le ciel d’Italie l’aigle de Fabrice, de Julien Sorel et de l’Empereur», écrit Claude ROY, dans «Les soleils du romantisme».

De son vrai nom, Marie-Henri BEYLE, dit Stendhal, est né le 13 janvier 1783, à Grenoble, dans la vieille ville, à la rue des Vieux Jésuites, devenue rue Jean-Jacques Rousseau, une commune qu’il semblait parfois peu apprécier. «Tout ce qui est bas et plat dans le genre bourgeois me rappelle Grenoble, tout ce qui me rappelle Grenoble me fait horreur, non, horreur est trop noble, mal au cœur. Grenoble est pour moi comme le souvenir d’une abominable indigestion», écrit-il dans «La vie d’Henry Brulard».En d’autres moments, il parle de sa ville natale avec beaucoup de poésie «Douceur des beaux jours de juillet, à Grenoble, que j’aime, chaque année, venir vous respirer ! Une infinie suavité emplit la ville, surtout aux fins des après-midi, quand les tilleuls en fleurs et les fameux orangers de Lesdiguières, sortis des serres aux premières chaleurs, versent leurs ondes lourdes de parfums», écrit-il. Son père est Chérubin Joseph BEYLE (1747-1819), un avocat au Parlement. Sa mère, Henriette Adélaïde Charlotte GAGON (1757-1790) meurt alors qu’il n’a que sept ans. «Mon ami, ceci vient de Dieu », lui dira, pour le consoler, l’abbé Pierre-Joseph REY. Stendhal a deux sœurs, Pauline (1786-1857), sa préférée et Zénaïde (1788-1866). Auparavant, il avait eu un frère aîné qui n’avait vécu que quelques jours, qui s’appelle, comme lui, Henri BEYLE, né le 16 janvier 1782 et mort le 21 janvier 1782. En 1817, à 34 ans, Henri BEYLE, devenu écrivain et diplomate, choisit alors comme nom de plume le pseudonyme de Stendhal inspiré par la ville allemande de Stendal qu’il avait découverte lors de la bataille de Wagram.

A la mort de sa mère, son père, un royaliste modéré, refusant qu’il joue avec d’autres enfants, le confie un percepteur, l’abbé Jean-François RAILLANE (1756-1840), un religieux animé d’une grande bigoterie, avec des lectures peu instructives, une atmosphère conservatrice et bienpensante. En raison de cette éducation de dressage, où seuls les livres de l’Église sont autorisés, Stendhal est en révolte contre sa famille, la religion, un moyen de gouverner exploitant la crédulité des hommes, et, par suite, la Royauté : «Je haïssais l’abbé, je haïssais mon père, je haïssais encore plus la religion, au nom de laquelle ils me tyrannisaient», écrit Stendhal, dans «la vie de Henri Brulard». C’est son grand-père maternel, Henri GAGNON (1728-1813), un médecin, admirateur de Voltaire (Voir mon article, Médiapart, 10 mai 2022), disposant d’une grande bibliothèque et une belle demeure avec vue sur la montagne, qui l’initie au siècle des Lumières. Stendhal, en écolier très studieux, un lecteur sans préjugé, il fréquentait notamment Tacite, Lamartine, Chateaubriand, et Rousseau : «Tes lectures, si elles sont choisies, t’intéresseront bientôt jusqu’à l’adoration, et elles t’introduiront à la vraie philosophie. Source inépuisable de jouissances suprêmes, c’est elle qui nous donne la force de l’âme et la capacité nécessaire pour sentir et adorer le génie», écrit Stendhal. Solidaire du peuple, cette masse non éduquée, souvent mue par des instincts, devrait être éduquée. «Quiconque ne sait pas lui-même achever son éducation, reste et doit rester dans la classe commune», écrit-il.

Avec l’appui de son grand-père, Stendhal est admis à l’École centrale de Grenoble en 1796, et y étudie les sciences, les mathématiques où il se distinguera, en littérature, logique et grammaire. Arrivé à Paris le 10 novembre 1799, au lendemain du 18 Brumaire ou coup d’État de Napoléon, pour devenir polytechnicien, finalement, Stendhal s’engage dans l’armée et part pour l’Italie, un pays, pour lui, de ravissement, de musique et de bonheur. Napoléon se déclare Premier consul et garde un fort pouvoir jusqu’en 1804. À cette date, Napoléon force les choses et se déclare lui-même Empereur après avoir supprimé la liberté de la presse. Revenu à Paris, en 1800, Stendhal trouve une place dans l’Administration, au ministère de la Guerre et démissionne en 1802. Il tombe amoureux de Victorine MOUNIER et se passionne pour la littérature. Stendhal est ainsi enrôlé pour la campagne en Allemagne en octobre 1806 comme adjoint aux commissaires des guerres. Il reste deux ans à Brunswick, faisant fonction d’intendant, puis nommé intendant en novembre 1808. Nommé le 15 février 1810, comme auditeur au Conseil d’État, il part en Russie en juillet 1812 pour porter à Napoléon le portefeuille du Conseil d’État. En 1814, Napoléon est exilé, la Restauration met fin à ses fonctions administratives, il retourne en Italie. Refusant d’être un écrivain professionnel, Stendhal s’installe à Milan, et écrit pour tuer le temps «J’écris pour me désennuyer le matin», dit-il. Dans son ambition littéraire, et par souci d’avoir des ressources, de 1830 à 1836, il accepte un poste dans la diplomatie, de Consul à Trieste, et devient le chef de file du romantisme, ou «l’art de présenter aux peuples les œuvres littéraires qui, dans l’état actuel de leurs habitudes et de leurs croyances, sont susceptibles de leur donner le plus de plaisir possible», écrit-il, en 1825, dans «Racine et Shakespeare». En 1836, le 26 mars, la demande de congé de Stendhal est acceptée ; il quitte l’Italie et revient en France, une période pour sa création littéraire. Il retourne à son poste en 1839, et sera de nouveau en congé à partir de septembre 1841. Malade, il meurt à Paris, le 22 mars 1842.

Stendhal, passionné, sensible et ambitieux, a réalisé des études de ses voyages, mais aussi de nombreuses autobiographies, dont celle de Napoléon. Homme de contradictions et de contrastes, sanguin, sensuel, sentimental, passionné et sybarite, son traité de l’amour, est une description détaillée et minutieuse de la passion romantique. Épicurien pur, son moi est une tension permanente entre les sensations agréables et désagréables. Sa morale est donc d’aller chaque matin à la chasse du bonheur, pour satisfaire ses nobles sensations. Observateur du cœur humain, il estime que «L’amour est un miracle de la civilisation», écrit-il. Stendhal est à la recherche du bonheur ««Je ne veux désormais que collectionner les moments de bonheur», écrit-il. C’est pour cela qu’il aime l’Italie, le pays des jouissances (Musique, peinture, théâtre, amour), sans préjugés. Aussi, anticléricale, sa religion est celle de l’énergie et de la Beauté, une promesse du bonheur. Comme Chateaubriand ou Rousseau, il a réalisé son autobiographie, à travers «Les mémoires de Henri Brulard» ou «Le journal des souvenirs d’égotisme», de façon détachée et ironique, avec un clin d’œil au roman. «On peut connaître de tout, excepté de soi-même», écrit-il dans «Souvenirs d’égotisme».

Âme sensible et moraliste, plusieurs thèmes structurent l’exceptionnelle et exigeante contribution littéraire de Stendhal, notamment la quête du moi, la passion, l’amour, la vengeance, la haine, l’orgueil, la mort, l’ambition, la vanité, la gloire, le rire, la joie, la tristesse, le voyage et l’histoire, le pouvoir arbitraire, la cupidité ou la bassesse, la grandeur d’âme : «La tâche de l’écrivain est celle d’inventer l’homme intérieur en sachant que l’intériorité est constamment stimulée par les événements extérieurs. Romantique révolté, Stendhal dépasse le vraisemblable classique lié aux conventions sociales, invoque un saint réel qui est plus complexe que le réalisme de Balzac, et déploie une imagination qui n’est pas l’envol du fantastique, mais la capacité logique de penser la vie et de la penser encore plus riche que la vie réelle», écrit Patrizia LOMBARDO, dans «La littérature comme connaissance de soi». La contribution littéraire de Stendhal «ne comprend que les sentiments, les traits de caractère, les vicissitudes de la passion, bref la vie de l’âme», écrit Hippolyte TAINE (1828-1893). Cependant, pour Emile ZOLA, Stendhal «n’écrit pas un roman pour analyser un coin de réalité, êtres et choses; il écrit un roman pour appliquer ses théories sur l’amour, pour appliquer le système de Condillac sur la formation des idées.», dit-il.

Finalement, Stendhal est classé dans les écrivains dits de gauche, en écrivant une littérature contre le conservatisme : «La France est radicale», disait Maurice BARRES. En effet, Stendhal occupe une place singulière dans l’histoire littéraire de France, une certaine conception de la vocation et du rôle d’un intellectuel. Il incarne face à la fade humanité bourgeoise, une grande audace dans l’engagement littéraire : «Il y joue, dans le domaine où l’écrivain peut être déterminant, un rôle de premier plan. Le monde réel, le monde historique nourrit ses pensées et ses écrits entièrement. Il apparaît dans un monde en bouleversement, au milieu de cette Révolution où la bourgeoisie pour renverser l’ancien régime et instituer le sien, a ébranlé non seulement les institutions qui s’opposaient au développement de ses intérêts. Le reflet de ce grand bouleversement ne se limite pas aux quelques années de la République, mais va se poursuivre par des voies complexes, porté à travers l’Europe par les armes d’une nouvelle tyrannie, s’emparant des esprits les plus divers. Il incarne à l’époque où il apparaît un véritable tournant à la fois dans la conception du roman, dans la conception de l’écriture, et par conséquent dans la conception de ce qu’est l’écrivain, de son rôle», écrit, en 1954, Louis ARAGON (Voir mon article Médiapart, 16 avril 2023), dans «La lumière de Stendhal». En effet, à travers son réalisme, une sensibilité politique et littéraire de résistance, Stendhal fustige l’ordre ancien, en vue de l’émergence d’une République des Lettres. Le monde littéraire, c’est la vérité, contre le mensonge des possédants et la bigoterie de l’Église complaisante et complice. Compte tenu de sa vaste et savante contribution littéraire, je m’en tiendrai d’une part, au «Le Rouge et le Noir», une fresque historique et sociale du XIXe siècle, et «La Chartreuse de Parme», dénonçant les manigances d’un despotisme policier, médiocre et mesquin. Stendhal ambitionne de faire découvrir au lecteur «La vérité ! l’âpre vérité ! les petits faits vrais». Son roman réaliste a pour objet de dire les faits : «Il y a une manière d’émouvoir qui est de montrer les faits, les choses, sans en dire l’effet, qui peut être employé par une âme sensible», écrit-il.

I – Stendhal et son roman, «Le rouge et le noir», une œuvre de l’ambition, de l’amour passionnel, de la noirceur et de la désespérance, et le procès du despotisme de la Restauration

Le «Rouge et le noir», publié le 13 novembre 1830, relate l’ascension sociale d’un jeune arriviste, Julien Sorel. Fils d’un charpentier détenteur d’une scierie, jeune homme instruit et sensible, Julien Sorel rêve de sortir de sa condition, en endossant le Rouge de l’uniforme militaire, ou bien le Noir de l’uniforme clérical ; l’armée et le clergé sont les deux moyens pour un jeune homme de petite naissance de s’élever. Dans ce roman psychologique de premier ordre, avec des vues historiques et sociales profondes, son héros, Julien Sorel, parti de très bas, successivement précepteur des enfants de M. de Rénal, dont il séduit la femme, secrétaire du comte de La Môle, dont il séduit la fille Mathilde, se voit en passe d’arriver à une haute situation par son mariage, rendu nécessaire, avec cette dernière. Une lettre de Mme de Rénal empêche, néanmoins, cette union. Julien tire alors un coup de pistolet à sa première maîtresse ; mais, bien qu’il n’ait fait que la blesser, il est condamné à mort, et sans avoir rien fait pour défendre sa vie. Stendhal montre à l’œuvre, dans la personne de Julien Sorel, une âme supérieure, énergique, que l’ambition et les obstacles dépouillent peu à peu de tous les scrupules et qu’une singulière malchance empêche seule d’arriver au succès. Julien Sorel, c’est Henri BEYLE, mal à l’aise dans l’Histoire, mais un héros, calculateur et hypocrite, mais acharné dans sa conquête effrénée du bonheur, de la réussite sociale.
Stendhal, à cette époque, avait une longue carrière d’essayiste et de polémiste, un des esprits les plus originaux, mais n’était pas encore consacré par la gloire qu’on lui connaîtra par la suite, son premier roman, «Armance», n’avait pas été un grand succès.

Comme l’a révélé Jean PREVOST (1901-1944), le «Rouge et le Noir» s’inspire d’un drame passionnel ayant défrayé la chronique, dans le nord de l’Isère, à Brangues. En effet, le 23 juillet 1827, un ancien séminariste, Antonin BERTHET a tiré, en pleine messe, sur Mme MICHOUD de la TOUR, épouse du maire. Antoine BERTHET, un fils d’artisan à la santé fragile, ex-séminariste, qui devient le précepteur des enfants et l’amant de la mère, chassé, trouve une place dans une famille noble qu’il doit quitter après avoir séduit la fille. Intelligent et ambitieux, amer, jaloux, il se venge en tirant un coup de pistolet lors d’une messe sur madame MICHOUD de la TOUR, qui survit à sa blessure. Condamné à mort à l’issue d’un procès mémorable, Antonin BERTHET est exécuté à l’âge de 25 ans. Julien Sorel, c’est l’ardeur et la pureté, «tel était l’effet de la force, et si j’ose parler ainsi, de la grandeur des mouvements de passion qui bouleversaient l’âme de ce jeune ambitieux. Chez cet être singulier (Julien Sorel), c’était tous les jours tempête», écrit Stendhal. L’enfance, l’éducation, le préceptorat, la liaison amoureuse avec la mère de ses élèves, le séminaire, le passage dans une maison noble, le crime final, toute l’histoire de Julien Sorel est là. Son apparence frêle, sa pâleur «contrastant avec de grands yeux noirs qui portent l’empreinte de la fatigue et de la maladie», c’est bien Antonin BERTHET qui devient Julien Sorel.

Julien Sorel est un personnage énergique comme Napoléon : «Julien, debout sur un grand rocher, regardait le ciel. Quelque épervier parti des grandes roches au-dessus de lui était aperçu par lui. L’œil de Julien suivait machinalement l’oiseau de proie. Ses mouvements tranquilles et puissants le frappaient, il enviait cet isolement. C’était la destinée de Napoléon, serait-ce un jour la sienne ?», écrit-il. En effet, Julien Sorel a engagé la lutte de la pauvreté contre la richesse, du mérite contre le rang. Le rouge symbolise la violence de la passion de Julien Sorel, le danger, l’énergie, la passion, l’action, l’ambition et la détermination. Le noir incarne la couleur du deuil, mais aussi celle de l’absolu qui aboutit à la mort, le mystère, l’inconnu, les choses secrètes, le pouvoir, le contrôle. Mme Rénal, une femme douce et pieuse, en dépit des rigidités des conventions sociales de sa caste, tombe amoureuse du jeune percepteur de ses enfants, une relation complexe oscillant entre passion et conflit.

Julien Sorel incarne le nouveau régime politique qui vient de détruire l’ancien. En effet, esprit précurseur, «Le Rouge et le Noir», avec un sous-titre, «Chroniques de 1830», un roman prophétique, Stendhal a bien anticipé la chute de la Restauration. Après l’effondrement de l’Empire, le règne ecclésiastique allait succéder au règne militaire, donc l’hypocrisie et le mensonge «les sacristies et les salons remplaçant les champs de bataille, l’hypocrisie allait être Parme toute-puissante des parvenus». Par conséquent, c’est un roman réaliste, du vrai, aux allures historiques, témoin des guerres de l’Empire, le contraste entre l’ancien et le nouveau régime, mais aussi la vie de la société sous la Restauration. En effet, après sa défaite à Waterloo, Napoléon est exilé, et c’est la Restauration, de 1815 à 1830, le retour au pouvoir de Louis XVIII (1755-1824) qui tente de tenir compte des acquis de 1789 en laissant plus de libertés au peuple. Il règne jusqu’en 1824 puis est suivi au pouvoir par Charles X (1757-1836), au pouvoir de 1824 à 1830 qui, lui, veut rétablir la monarchie absolue. Cette nouvelle radicalisation du pouvoir entraîne une nouvelle Révolution du 27 au 29 juillet 1830 ou les Trois Glorieuses. Par conséquent, «le Rouge et le Noir» est un roman de vérité politique «Ma prétention est de peindre la France telle qu’elle est en 1830. La vérité, l’âpre vérité», dit-il le 22 juillet 1830. Par la suite, ce sera le règne de 1830 à 1848, de Louis-Philippe (1773-1850), un roi-bourgeois, qui élargit le corps électoral, mais va devenir, par la suite, très répressif ; ce qui provoquera la Révolution de 1848. Finalement, la contribution littéraire de Stendhal témoigne d’une certaine morale de l’Histoire de France troublée ; il a six ans l’année de la prise de la Bastille et dix en 1793, quand, à sa plus grande joie, la Convention coupe la tête à Louis XVI.

Républicain, alors que ses parents sont royalistes, Stendhal vit durant la partie la plus mouvementée de l’histoire de France et y participe pour ce qui est de l’épopée napoléonienne, et sera le témoin de la Révolution de juillet 1830. «Lorsque la politique intervient dans une conversation agréable, elle fait l’effet d’un coup de pistolet dans un concert. La chambre actuelle nous conduit à cet état lamentable de la République. Voilà le véritable choléra morbus. Notre société tend à anéantir tout ce qui s’élève au-dessus du médiocre. Grâce à ce régime, les Français vers la fin du XIXe siècle s’abrutiront complètement», dit Stendhal.

Stendhal, en homme solitaire et incompris, ressemble à bien des égards à son héros rusé et trouble, sensible et impassible, Julien Sorel qui porte une haine envers son père, la religion et la monarchie. L’égoïsme, l’ambition et la volonté d’être au premier plan sont au cœur de ce roman sombre et tragique. Julien Sorel tente de sortir de sa pauvreté par tous les moyens et développe un mépris conséquent pour les bourgeois chez qui il ne se sent pas à sa place. Il adopte naturellement les idées napoléoniennes, chacun pouvant parvenir à une grandeur politique à force de travail et de persévérance, mais le héros doit s’en cacher ; il vit chez des bourgeois monarchistes. En définitive, Stendhal, homme engagé et de protestation, fait de son roman, «Le Rouge et le Noir», un puissant réquisitoire contre la Restauration, le pouvoir conservateur et arbitraire, ainsi que la cupidité de l’Église complice du pouvoir royal. C’est une remarquable confrontation entre les esprits élevés à la bassesse humaine, un roman d’apprentissage. «Révolution politique et romantique, dont le héros tragique et solitaire aurait pour nom Julien Sorel. Un fils spirituel de Bonaparte que son créateur, ancien administrateur anonyme de l’Aigle, promène comme un ludion dans les diverses couches de la société. À charge pour lui de se faufiler parmi les hommes en noir de l’Église, les bourgeois mesquins, les nobles exsangues et paranoïaques. Bien qu’assombri par l’obsession de l’échec, le beylisme – du nom d’Henry Beyle – est une morale de l’action et de l’ambition trouble», écrit François-Guillaume LORRAIN.

Le «Rouge et le noir» est également un roman d’amour, de cristallisation «Ce que j’appelle cristallisation c’est l’opération de l’esprit qui tire de tout ce qui se présente la découverte que l’objet aimé a de nouvelles perfections», écrit Stendhal dans «De l’amour». La cristallisation est la période de l’apparition de l’amour qui naît, lorsqu’on ne rejette pas l’idée d’entretenir une relation avec l’autre. La cristallisation se nourrit du doute sur la possibilité d’une relation puis sur la peur de perdre l’autre. La conception de l’amour que décrit Stendhal est fondée sur de passions ardentes et dévorantes. Si l’amour n’est pas interdit ou impossible, il a un faible impact dans la création littéraire. C’est une description, en matière sentimentale, d’une société politique, celle du XIXe siècle et de ses mœurs étriquées, corsetées. Par conséquent, Stendhal, FLAUBERT, dans Mme Bovary, brosse un romantisme au cœur sec, un amour débouchant sur une tragédie, une exaltation du sentiment, des passions, du moi en souffrance, le goût pour la solitude, pour l’histoire. Le bonheur résiderait-il donc dans la simplicité ?
Roman audacieux, «le Rouge et le Noir» a été bien accueilli par d’éminents critiques littéraires. «Le monde de Beyle ne comprend que les sentiments, les traits de caractère, les vicissitudes de passion, bref, la vie de l’âme. Plus nous avançons dans la démocratie, plus le chef-d’œuvre de Stendhal devient actuel», écrit Hippolyte TAINE (1828-1883), historien et philosophe. Stendhal, en républicain, est révolté contre l’ordre monarchique : «Tout ce que nous savons de Beyle pousse à expliquer Sorel infiniment plus par les peines de cœur que par son machiavélisme de chef de gare», écrit, en 1955, Roger NIMIER (1925-1962). Le « Rouge et le Noir » appartient à la classe des romans intemporels : «Les personnages sont vivants ; on les voit avec une netteté d’hallucination. Julien Sorel est un personnage de notre époque. Il hésite entre la carrière de soldat et de celle de prêtre, entre l’uniforme et la soutane. Parce qu’il est un jeune homme de la Restauration, encore enchanté du prestige de Napoléon», écrit, en septembre 1923, «La Chronique des lettres françaises».

II – La chartreuse de Parme, une dénonciation du despotisme, de la médiocrité et des mesquineries

«La Chartreuse de Parme», roman d’apprentissage, écrit en 52 jours, en 1839, relatant Bonaparte, Waterloo, les royaumes italiens et leurs luttes intestines, une comédie humaine, au sujet de l’itinéraire spirituel d’un jeune aristocrate italien, Fabrice del Dongo, «héros fort peu héros», un antihéros. À l’origine, à Parme, en 1832, Stendhal avait trouvé un manuscrit du XVIe siècle relatant une histoire scandaleuse d’une famille, celle de Vanossa Farnèse, un mélange de raffinement et de fureur, la brutalité primesautière des passions, le goût du risque, un amour farouche de l’art. Par ailleurs, Stendhal, attaché à la vérité, déteste l’histoire officielle, celle des courtisans, qui flatte, trompe et ment. Ce manuscrit relève donc de la vérité littéraire, à l’état brut, sans artifice. En effet, à Rome, vers 1450, la voluptueuse, Vannossa Farnèse, qui fut la femme la plus fantasque et la plus séduisante du temps, avait inspiré une ardente passion au cardinal Roderic Lenzuoli. Vanessa élevait un fils de son frère, Alexandre, aussi voluptueux qu’elle. Le jeune Alexandre, qui avait enlevé une très belle femme, est mis en prison et sévèrement gardé, mais parvient à s’échapper grâce à une corde que lui procure un complice. Dans cette Italie autrichienne et papaline, Alexandre devient donc le personnage de Fabrice, dans la Chartreuse de Parme, mais avec part d’autobiographie chimérique de Stendhal, modernisant ainsi ce roman. Cette inspiration réaliste nous rappelle cette formule dans le Rouge et le Noir : «Le roman est un miroir qui se promène sur une grande route».

Des armées napoléoniennes aux intrigues de la cour de Parme, Fabrice connaît des amours déçues, trouve son paradis en prison, fait preuve de toutes les vertus et de toutes les lâchetés. Le héros, Fabrice, connaît une enfance médiocre et fastidieuse entre des occupations infructueuses et des jeux triviaux ; il cherche la gloire dans l’action militaire, vit la fameuse bataille de Waterloo. Il y rencontre une vivandière sympathique ; blessé, reçu cordialement par une famille étrangère de retour, il sera calomnié par son frère ; sa tante et son amant l’aident et le protègent. Il rencontre une comédienne dont l’amant, jaloux, le défie ; cette rixe finira par la mort de ce dernier. Ainsi, il est emprisonné à la tour Farnèse, curieusement un bonheur de vivre en prison, une passion et une insouciance égotiste. En effet, en prison, Fabrice rencontre celle qui deviendra son grand amour, Clélia, fille du gouverneur de la citadelle. Son ultime objectif dans sa prison sera de voir sa Clélia et de discuter avec elle. Leur amour grandissant se trouve condamné après l’évasion ingénieuse de Fabrice à cause du vœu fait à la Madone. Clélia Conti se marie, forcée, et Fabrice devient archevêque.

Entre une belle écriture classique, un lyrisme et une tragédie, ce roman est un miroir promené le long des chemins italiens ; et puise son charme dans les «paysages sublimes» de la Lombardie et dans la mémoire d’une Renaissance fantasmée, celle du Corrège et de l’Arioste. C’est «le plus beau roman du monde ne peut être que celui-ci» dit Italo CALVINO (1923-1985), auteur du «Baron Perché».
La prison, un lieu reculé, privé de lumière, est le symbole de l’absolutisme et le despotisme écrasant de la Monarchie «On est ici comme dans les montagnes solitaires», dit Fabrice. Cependant, l’amour de Fabrice pour Clélia, est un puissant hymne à la création, à la vie, au rêve à l’inaccessibilité, à la poésie, à l’esthétique du sublime, à l’immensité et à la force du Beau et à la consolation mystique pour l’inaccessible. Stendhal nous fait plonger dans un idéal de bonheur, dans une immobilité contemplative du haut des tourelles de la prison.

Les romans de Stendhal ont une grande part autobiographique. Aussi, il décrit de façon rapide et expéditive ses personnages «Stendhal ne s’intéresse plus à ses héros. Si le plan du livre l’oblige à les faire vivre, il se débarrasse d’eux au plus court et les dépêche en de brefs épilogues. Sa sensibilité d’écrivain n’étant que sa sensibilité de jeune homme miraculeusement préservée au-delà des temps, il n’a pu et voulu saisir que les chaleurs d’émotion de la jeunesse, ses finesses de souffrance. Entre ses héros règne une communauté plus intime que celle de l’âge et du moment», écrit Léon BLUM.

Homme attaché au bonheur de chaque instant, il n’a pas voulu penser à la mort «Puisque la mort est inévitable, oublions-là.», écrit-il dans «La vie de Rossini». Stendhal est mort d’une apoplexie le 28 mars 1842 à Paris, dans le 2e arrondissement. «Je mets un billet de loterie, dont le gros lot se résume à ceci : être lu en 1935», avait prédit Stendhal. Enterré au cimetière de Montmartre, dans le 18e, dans la plus grande indifférence, il est gravé sur sa tombe l’épitaphe qu’il avait demandée : «Scrisse, amo, visse», qui place sa vie (visse) sous le double signe de l’écriture (scrisse) et de l’amour (amo)». Aussi, certains journaux conservateurs ou monarchistes, n’ont pas manqué de flétrir le républicain qu’était Stendhal. «après avoir été plus vanté que lu, plus lu que goûté, plus décrié que jugé, plus cité que connu ; il a vécu, si cela peut se dire, dans une sorte de célébrité clandestine, pour mourir d’une mort obscure et inaperçue. La littérature contemporaine, il faut bien l’avouer, n’a trouvé devant la tombe d’un de ses membres les plus distingués, que le silence ou des paroles pires que le silence. Beyle mort, tout a été dit pour lui. Ses dépouilles n’ont point leurs cortèges à se grossir de ces regrets qui aiment l’éclat et viennent chercher sous le pli du drap funèbre un reflet du lustre qu’avait jeté le vivant», en 1843, Henri BUISSIERE.

Quelle postérité pour Stendhal ?

«Je vois dans nos livres autant de billets de loterie ; ils n’ont réellement pas plus de valeur. La postérité, en oubliant les uns, et réimprimant les autres, déclarera les billets gagnants», écrit-il, en 1822, dans «De l’amour». Léon BLUM (Voir mon article, Médiapart, 24 décembre 2020) lui a rendu hommage en 1914. La vraie leçon de Stendhal, c’est l’éveil à la vie, l’ambition, les émotions, les souffrances, dans l’énergie. Le beylisme, par sa tonicité, est une drogue incitant à l’action. Stendhal «est. dans l’histoire littéraire, des personnages qui déroutent les procédés ordinaires de la critique et qu’on se sent envie de traiter comme des personnages de roman. Stendhal appartient à cette famille d’esprits rebelles et singuliers, pour lesquels le goût prend un caractère tout personnel, et qui ont tour à tour souffert ou profité d’une sorte de partialité inévitable. Notre admiration pour lui fut de celles qu’on partage avec un orgueilleux silence, comme un trésor ou comme un secret. Nous l’avons aimé ; son influence est passée dans notre vie. La lecture infatigable du Rouge et Noir et de la Chartreuse fut vraiment une leçon d’énergie, ou si l’enseignement qu’en tiraient les fidèles ne tendait pas à l’inverse de l’action.», écrit-il dans «Stendhal et le Beylisme». Stendhal est resté lui-même, un stendhalien «Il était imperméable. Nous subissons tous une multitude d’influences ; Stendhal ne peut pas en subir une. Il résiste de tout son cœur et de tous les points de son corps. C’est passion de révolte et manie d’antipathie», écrit en 1900, Emile FAGUET (1847-1916). Stendhal n’avait pas que des admirateurs. Certains auteurs l’ont accusé d’être dénué de toute imagination «Ayant relu encore assez récemment ou essayé de relire ses romans tant préconisés, romans toujours manques, malgré de jolies parties, et somme toute détestables, il m’est impossible d’en passer par l’admiration qu’on professe aujourd’hui», écrit Charles-Augustin SAINTE-BEUVE (1804-1869). Le plus bel hommage à Stendhal est la préface de Paul BOURGET (1852-1935), en 1923, pour le Rouge et le Noir «On écrirait un chapitre bien curieux de l’histoire littéraire sur ce que j’appellerai, faute d’un meilleur terme, la vitalité des romans. On aperçoit ainsi qu’à la distance des années, les romans, célèbres un moment, se distribuent en trois classes. Premier groupe : ceux qui n’existent plus que comme des curiosités de bibliothèque. Second groupe : ceux qui offrent un intérêt plus particulier de documents. Troisième groupe : les quelques romans qui gardent toute leur actualité à travers les générations, et, comme je disais, une actualité agissante. A ce groupe paraît se rattacher le Rouge et le Noir de Stendhal. L’œuvre de Beyle serait un bibelot. La Chartreuse serait sinon tombée dans l’oubli, du moins qu’elle resterait dans une demi-obscurité, n’était son frère aîné. Je vois, en revanche, avec une netteté d’hallucination, tous les personnages du Rouge et Noir. la création peut être la plus étonnante que la littérature d’imagination nous ait donnée dans ces cent dernières années.», écrit-il. Un très bel hommage lui a été rendu par Claude ROY «Stendhal est actuel comme le radium, qui d’ailleurs ne l’est pas. On perd son temps à l’imiter, parce qu’il n’a jamais consenti de s’imiter lui-même. A quelque page qu’on l’ouvre, par quelque angle de prise de vue qu’on l’étudie, il n’est pas un modèle, mais un incitateur. Il pose sur tout un regard à la fois innocent et malicieux, un regard de sagacité, de fraîcheur et de bravoure. Stendhal a toujours été tellement en avant, qu’il le reste, même si l’extrême pointe de la «vogue» intellectuelle semble l’oublier», écrit-il.

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Paris, le 10 septembre 2024, par Amadou Bal BA

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