Guinée : la junte détaille les étapes menant à la restitution du pouvoir aux civils
Le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, Mory Condé, a détaillé vendredi dix « étapes clés » devant mener à la restitution du pouvoir à des civils élus, sans donner de calendrier ni fixer d’échéance. Il a tenu ces propos à l’ouverture du Cadre de concertation inclusif, un nouveau forum censé faciliter la transition politique après le coup d’État militaire de septembre 2021.
Selon le calendrier décliné par le ministre de l’Administration du territoire, Mory Condé, la restitution du pouvoir aux civils doit passer par plusieurs étapes. « Le recensement de la population, le recensement administratif à caractère d’état civil et l’élaboration d’une nouvelle Constitution, son adoption par voix référendaire, l’organisation des élections locales, l’organisation des élections régionales, l’organisation des élections législatives, l’organisation de l’élection présidentielle – le premier et le deuxième tour – et ensuite l’installation du président élu pour mettre fin à la transition ».
Pour l’Anad, une plateforme de plus de 60 partis politiques qui a déjà pris ses distances par rapport au cadre de concertation inclusif lancé vendredi dernier par le gouvernement, le CNRD joue la montre.
« Nous rappelons que nous avions, dans les cas des consultations qui avaient été faites au Palais du peuple, tous les acteurs, rappelle Cellou Baldé, membre du Bureau Politique National de l’UFDG. Les membres de la société civile avaient déposé des mémos dans lesquels des chronogrammes détaillés étaient prévus, étaient suggérés et donc si nous nous retrouvons dans un cadre de dialogue, nous pouvons mettre en place une commission technique qui va s’occuper de la question du chronogramme, mais aujourd’hui pour nous, le CNRD ne fait que faire une fuite en avant pour perdre davantage du temps et pour faire les yeux doux à la Cédéao ».
Faire les yeux doux à la Cédéao qui menace la Guinée de sanctions, notamment économiques et financières, après le 25 avril prochain si la junte ne respecte pas son ultimatum sur le calendrier de restitution du pouvoir aux civils.