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GROSSESSE ET PARACETAMOL : Attention ASTHME probant pour l’enfant

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A Chaque fois que nous avons une douleur, le premier  reflexe est de prendre  un médicament  qui soulage. Et dans la ribambelle de médicaments antalgiques qui existe, le paracétamol est prisé.  Seulement son utilisation est-elle possible tout au long de la grossesse. Si les études ont montré qu’il n’entraîne aucun risque de malformations fœtales, est-il pour autant sans danger pour l’enfant à naître ? De récents travaux semblent montrer qu’il influencerait le développement de certains troubles.

Grossesse et traitement de la douleur

Comment traiter la douleur chez les femmes enceintes ? Une telle question est une situation médicale courante, à laquelle sont confrontés les femmes et leurs médecins. Beaucoup de femmes craignent de prendre des médicaments au cours de la grossesse, et préfèrent souffrir plutôt que d’essayer de soulager leurs douleurs.

Or, la douleur sévère chronique non traitée est associée à un risque d’hypertension artérielle, d’anxiété et de dépression, des symptômes très néfastes pour le déroulement d’une grossesse. Parmi les médicaments antalgiques, lesquels peuvent être utilisés au cours de la grossesse ? L’aspirine, le plus ancien remède contre la douleur, est déconseillé pendant la grossesse et formellement contre-indiqué à partir de 24 semaines d’aménorrhée, car il entraîne des risques de saignements chez la mère et le fœtus, ainsi que des problèmes circulatoires.

L’aspirine peut être prescrite à des doses faibles au cours de la grossesse, en particulier pour réduire le risque de fausse-couche. Mais ce médicament n’est pas antalgique à cette posologie. Il faut des doses plus importantes (> 500 mg/jour) pour soulager les douleurs.

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont déconseillés au début de la grossesse et formellement contre-indiqués à partir du 6ème mois de grossesse. Ils peuvent en effet provoquer des complications gravissimes pour le fœtus : la mort fœtale in utero ou à la naissance, une insuffisance rénale et/ou cardiopulmonaire. Ces effets peuvent survenir même après une seule prise de médicament.

Il faut aussi noter que les antalgiques opiacés (morphine et dérivés) peuvent être prescrits sous contrôle médical régulier et avec une surveillance rapprochée de la grossesse. Ces médicaments sont réservés à des contextes cliniques particuliers (douleurs très intenses chez des femmes souffrant de pathologies importantes).

Pour soulager les douleurs ponctuelles ou chroniques, reste alors l’alternative du paracétamol, médicament antalgique le plus utilisé dans le monde. Actuellement, le paracétamol est autorisé tout au long de la grossesse, aux posologies habituelles de l’adulte (1 g toutes les 6 heures). Plusieurs études ont mis en évidence son efficacité et l’absence de malformations fœtales. Toutefois, d’autres travaux semblent pointer du doigt ce médicament, qui pourrait provoquer des anomalies dans le développement de l’enfant.

Un effet sur le développement cérébral de l’enfant

De récentes études semblent, en effet, incriminer la prise de paracétamol au cours de la grossesse dans le développement de troubles comportementaux chez l’enfant. Ainsi, une étude anglaise a porté sur 7 796 femmes enceintes, interrogées à la 18ème et à la 32ème semaine de grossesse sur leur prise de paracétamol au cours des trois derniers mois. D’éventuels troubles du comportement ont été dépistés chez les enfants à l’âge de 7 ans.Les résultats montrent que la consommation de paracétamol au cours de la grossesse est associée à une probabilité supérieure de problèmes comportementaux à la naissance, de signes d’hyperactivité et de troubles émotionnels chez l’enfant.

Cette étude semble indiquer un lien entre l’utilisation du paracétamol pendant la grossesse et la survenue de troubles comportementaux dans l’enfance. Le paracétamol pourrait perturber le développement cérébral de l’enfant, provoquant ces troubles. Ces résultats nécessitent des investigations complémentaires, d’autant plus qu’aucune donnée sur l’indication, la posologie et la durée du traitement n’a été prise en compte dans l’étude.

Une augmentation du risque d’asthme

Parallèlement, les résultats de 13 études menées sur le paracétamol, impliquant plus d’un million de personnes, ont été compilés et semblent indiquer que l’exposition prénatale au paracétamol pourrait accroître le risque d’asthme chez l’enfant.

Les enfants, nés d’une mère ayant pris du paracétamol durant la grossesse, ont un risque supérieur de développer un asthme, surtout si l’exposition à cette substance a eu lieu au premier trimestre. Une surveillance particulière de ces enfants pourrait être nécessaire, en particulier s’ils présentent d’autres facteurs de risque d’asthme (antécédents familiaux, allergies).

Des études complémentaires sont désormais nécessaires pour approfondir les effets éventuels du paracétamol sur l’enfant à naître. Actuellement, ce médicament antalgique est le seul autorisé tout au long de la grossesse, pour soulager les douleurs faibles à modérées. Si ses effets néfastes se confirment, les autorités de santé publique pourraient être amenées à revoir leurs recommandations sur la prise en charge de la douleur chez la femme enceinte.

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