Le Sénégal va transformer désormais ses déchets. Si les autres ont réussi le pari de le faire, nous le ferons nous-aussi. Ce n’est qu’une question de volonté et de politique hardie. C’est la conviction tranchée d’Abdou Karim Fofana samedi, à l’Assemblée nationale, en marge du vote du projet de budget du ministre de l’Urbanisme, de l’Hygiène publique et du Logement. «Nous allons commencer à travailler sur cette question pour aller dans le sens de la transformation de ces déchets solides», confie le ministre de l’Urbanisme, de l’Hygiène publique et du Logement. Selon lui, depuis 1960, la seule constance dans la gestion des déchets solides, a consisté à la collecte et la décharge. Mais ce temps est révolu. Le Sénégal doit franchir un nouveau cap. A l’instar de plusieurs pays du monde. Tant dans les déchets, il y a à boire et à manger. «Des centres de trans- formation sont prévus dans toutes les 45 départements que compte le pays. Et pour commencer, la décharge de Mbeubeuss est la première cible de cette ambition du Président de la République. Un vaste programme de 300 millions de dollars en collaboration avec la Banque mondiale, afin de résoudre cette question d’emplois, est en gestation.
Aujourd’hui, il y a 1700 à 1800 Sénégalais qui s’y adonnent à des activités de recyclage pour un chiffre d’affaires journalier de 17 millions soit à peu près 6,5 milliards l’année. Nous allons travailler à faire la re- structuration de Mbeubeuss pour éradiquer tous les risques environnementaux et chercher à moderniser notre gestion des déchets en laissant des activités comme la valorisation de façon à ne pas perdre tous ces emplois qui sont autour de la gestion des déchets et de façon à dynamiser notre économie», a-t-il ajouté. A l’en croire, la transformation des déchets solides de Mbeubeuss va créer des emplois. Outre les questions des déchets solides parfois visibles sur des kilomètres à travers les rues de la capitale et de certaines villes du pays tout comme l’occupation anarchique, Abdou Karim Fofana ne compte pas baisser les bras. En dépit des «jugements» dont il fait souvent l’objet, il dit être en mission «commandée» par le Chef de l’Etat et tant que ce dernier ne lui demande pas d’arrêter il va continuer la campagne de déguerpissement et de dés- engorgement de la capitale et des voles à fort densité économique.
Critères pour un logement social
«Le programme va continuer. Les zones occupées illégale- ment, vont être dégagées. Les récalcitrants vont être traqués. Et à ce jour, je vous informe que 30 personnes ont été interpellées depuis le début des opérations», a révélé le ministre de l’Urbanisme même si la député de Saint-Louis , Aminata Guèye Faye, dénonce le sentimentalisme politico-religieux dans la gestion des cas de déguerpisse- ment alors que +50% de Sénégalais n’auraient pas accès au logement, selon Mamadou La- mine Diallo. Et si le leader de Tekki et non moins député de l’opposition estime c’est une goute déjà dans un océan en dénonçant un copinage, Abdou Karim Sall lui, voit les choses autrement. Pour lui, tout le mode d’attributions est transparent. Il est d’autant plus catégorique que tout a fait sur la base d’une sélection rigoureuse. Pôles névralgiques autour de Dakar, le ministre de l’Urbanisme a révélé que 60% des 100 000 logements sociaux annuel promis, seront dressés sur l’axe Dakar-Mbour- Thiès. Aussi, les députés l’ont interpellé sur la question du loyer notamment, à Dakar où des agents immobiliers, pour le pro- fit facile et se souciant guère de la situation précaire des locataires, réclament 3 mois de loyers. Cependant, Abdou Karim Fofana a rassuré que cette situation, à l’étude depuis, va changer. «Je voudrais vous rassurer que dans les jours à venir, un projet de loi vous sera soumis pour revoir la caution du loyer et réglementer le secteur de la location», a-t-il annoncé.
