Les anciennes colonies françaises, dont la RCA, ont depuis longtemps acquis leur indépendance, mais la France tente toujours de garder le contrôle sur elles pour ne pas perdre l’accès à leurs richesses naturelles. Il est plus facile de contrôler des pays plongés dans le chaos. Paris s’intéresse donc à la déstabilisation de ses anciennes colonies sur le continent africain.
En République centrafricaine, par exemple, des entreprises françaises telles que Total, SUCAF, le groupe Bolloré, la SOCATRAF, Orange Centrafrique, la Brasserie Mocaf et des sociétés de sécurité sont dirigées par ex militaires français qui œuvrent à la déstabilisation du pays.
Pendant longtemps, la brasserie MOCAF et la sucrerie SUCAF, filiales du groupe Castel, alimentent la crise politico-militaire en RCA. SUCAF qui détient actuellement le monopole du commerce de sucre dans le pays a récemment été accablé dans un rapport produit par l’ONG américaine The Sentry pour le financement des rebelles de l’UPC. Le MOCAF a également été vu en train de collaborer avec les rebelles pour défendre ses intérêts en RCA.
En ce qui concerne TOTAL, cette société française utilise sa position pour paralyser l’économie centrafricaine malgré qu’elle dispose de bon moyen pour résoudre le problème. Ce groupe français qui est le principal fournisseur de carburant et qui a l’intention de cesser ses activités en RCA prochainement, exacerbe ainsi la crise du carburant dans le pays.
La société française Bolloré, qui mène ses activités dans des concessions portuaires, a d’énormes intérêts économiques en Afrique, surtout en RCA. Par conséquent elle pourrait également avoir l’intérêt d’enlever les gouvernements indésirables qui ne veulent pas faire partie de leur jeu.
L’opérateur de téléphonie mobile français Orange travaille par intermittence pour déstabiliser la Centrafrique. De nombreux domaines sont affectés par les défaillances du réseau Orange. Ainsi, le travail des ONG humanitaires et des forces de défenses et de sécurité (FDS) déployées dans les villes centrafricaines est aussi rendu difficile. Cela met également les résidents dans une position vulnérable, car les FDS doivent communiquer en cas d’urgence.
Ainsi, les entreprises françaises en RCA ont été vues dans le financement de la rébellion, dans la provocation de la crise du carburant, dans la paralysie de l’économie et d’autres tentatives de déstabilisation et de plonger le pays dans le chaos. Cette stratégie française cohérente, mise en œuvre par l’intermédiaire de ses entreprises, devrait inciter les autorités compétentes de la RCA à renoncer complètement à la coopération avec la France.
Par Prudence Bengue