D’accord, “MRD” est un prénom plus difficile à porter que Lucy. Mais le crâne récemment découvert par des chercheurs américains et européens en Éthiopie a lui aussi tout d’une star: remarquablement conservé, il est l’ancêtre de la plus célèbre des australopithèques, comme vous pouvez le découvrir dans la vidéo en tête de cet article.
Comme l’explique la revue Nature, l’étude de la boîte crânienne a en effet démontré que MRD (petit nom de MRD-VP-11, son identification complète) était âgé de 3,8 millions d’années, soit 300.000 ans de plus que Lucy. Mais ce n’est pas tout: notre nouveau venu est un homme, adulte, aux traits caractéristiques des australopithèques et pourtant…d’une espèce différente de Lucy.
Cette dernière, découverte en 1974, appartient en effet à l’espèce Australopithecus Afarensis, du nom de la région éthiopienne où son squelette a été mis à jour. MRD appartiendrait lui à une espèce moins connue, la plus ancienne des australopithèques: Australopithecus Anamensis. Boîte crânienne plus petite que sa descendante, prognathisme des traits plus prononcés, l’aïeul comporte de nombreux détails qui témoignent d’un hominidé plus primitif que Lucy.
Cette découverte est unique à plus d’un titre: si de nombreux fossiles humains ont été retrouvés ces dernières décennies dans la région, ils ne sont que très fragmentaires, quand MRD et son crâne presque complet permettent d’en dessiner le portrait-robot.
L’étude de MRD a aussi permis de clarifier notre connaissance des premiers hominidés bipèdes. Pendant longtemps il était impossible, faute de fossile dans un état suffisant, de démontrer qu’Astralopithecus Anamensis et Afarensisétaient bien deux espèces à part, et non deux variations d’une même espèce. Aujourd’hui, l’exhumation de ce crâne démontre, d’après les chercheurs qui l’ont mis à jour, que les différences sont telles que les deux branches doivent être différenciées de manière certaine.
Avec LeHuffingtonpost.