Il y a des avocats qui n’ont pas encore rencontré leur client. L’autre grande partie des robes noires qui se sont constituées dans ce qui est convenu d’appeler l’affaire Aliou Ndao et Cie, atteste n’avoir pas reçu le bon dossier et ceux qui l’ont reçu se sont retrouvés avec des pages sur lesquelles, l’encre a craché. Autre fait saillant, les avocats de l’imam présumé terroriste, souhaitent la comparution du commandant Issa Diack, chef d’escadron qui dirigeait la brigade de recherche au moment de l’arrestation et le commissaire Ibrahima Diop, Directeur de la division des investigations criminelles.
Une demande rejetée par le juge au motif qu’à l’état actuel de la procédure, il n’est pas opportun de les convoquer.
« Nous voulons les entendre juste à titre de renseignement parce que ce sont eux qui ont imputé un certains nombre de faits à Imam et nous avons des questions à leur poser devant la chambre », a d’emblée expliqué Me Moussa Sarr. Une demande de la défense qui surprend le procureur : « ça surprend d’entendre le représentant de imam formuler une telle demande. A la limite s’il portait sur un point. C’est suffisant de qualificatifs, les autres juridictions statut sur la base de procédures de commandant de brigade. S’il s’agit d’entendre le commissaire, c’est fantaisiste et mérite d’être rejeté », a dit le procureur Ndiaye.
« Nous sommes étonnés alors qu’on demande seulement que le parquet puisse s’opposer à une telle demande, nous n’avons pas encore abordé le fond et nous avons des questions à poser à des enquêteurs dont les procès verbaux ont été repris par le parquet », réplique Me Masokhna Kane.
Pour Me Mounir Balal, il s’agit d’une affaire d’une spécialité, du fait de la quantité des préventions, d’une affaire spéciale. « Si l’on veut faire du Sénégal, un état de droit, si l’Etat veut remédier au fléau du 21ième siècle qui est le terrorisme, il est temps qu’on permettent à la défense de réussir une première . Il a , en plus de la comparution de ces derniers, demandé de faire venir les scellés. Mieux, nous exigeons cela », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Je suis déjà inquiet. Un dossier sur votre table, Me le juge fait trois fois le mien, je me demande où est la balance ».
Une expression qui indispose le juge qui a tenu à rappeler à l’avocat : « Dans ce tribunal, on exige rien, par rapport au dossier, il a été mis à votre disposition ».