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CO-INFECTION VIH ET HEPATITES : Le cocktail de tous les dangers

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Quand  la   cellule infectée  produit de nouveaux virus on  peut être victime  de  co-infection. Une co-infection, est une infection simultanée par plusieurs virus. Les virus sont des organismes de très petite taille qui utilisent une cellule de l’organisme pour se reproduire. Cela arrive  avec les hépatites  et  le  Vih/Sida.  On  assiste  dans ce  cas  à une infection simultanée par le Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) et par le virus de l’hépatite B (VHB). La co-infection VIH-VHC est la co-infection par le Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) et le virus de l’hépatite C (VHC).

Comment ça se passe… ?

Le Syndrome d’ImmunoDéficience Acquise (SIDA)vous  rend vulnérable. Votre  organisme devient sensible à tous les microbes et vous tombez malade très facilement.  Pendant  ce  stade de la maladie le virus se multiplie dans l’organisme, les défenses immunitaires s’affaiblissent, et l’organisme a de plus en plus de mal à lutter contre les maladies et les agents infectieux.  Cette situation ouvre la porte  aux « maladies opportunistes ». Ces dernières profitent de l’affaiblissement du système immunitaire pour s’installer. Les hépatites sont des maladies liées à un virus qui infecte les cellules du foie, induisant une inflammation de ce dernier et une perturbation de son fonctionnement. On distingue hépatite aiguë (infection récente) de l’hépatite chronique (le virus persiste plus de 6 mois après l’infection).

 Si vous êtes infecté par le VIH et que vous développez une hépatite C aiguë, vous aurez moins de chances que cette dernière guérisse spontanément, comme cela est le cas pour 10 à 50 % des cas d’infection à la seule hépatite C. L’infection VIH impacte également la progression de l’hépatite C chronique. Cela  induit une quantité de virus dans l’organisme plus élevée, et donc une plus forte contagiosité, une progression plus rapide de la fibrose du foie vers un stade sévère et donc un risque augmenté de cancer du foie. A  cela  s’ajoute un risque de cirrhose 2 à 5 fois plus élevé. En revanche, l’hépatite C n’a pas d’influence sur l’évolution de l‘infection par le VIH. Comme dans le cas d’une mono-infection par le VHC (c’est-à-dire par le VHC uniquement), d’autres facteurs indépendants aggravent la progression de la fibrose : excès de poids, consommation d’alcool ou encore tabagisme, par exemple.

L’infection VIH impacte également la progression de l’hépatite B chronique, induisant notamment une aggravation générale de l’infection, un risque de passage de la forme aiguë à la forme chronique multiplié par 5. Il  y a en outre une progression plus rapide de la fibrose du foie vers un stade sévère et donc un risque augmenté de cancer du foie. Cependant, l’hépatite B n’a pas d’influence sur l’évolution de l‘infection par le VIH. Comme dans le cas d’une mono-infection par le VHB (c’est-à-dire par le VHB uniquement), d’autres facteurs indépendants aggravent la progression de la fibrose : excès de poids, consommation d’alcool ou encore tabagisme, par exemple.

 Quelle Prévention ?

 La Prévention concerne plusieurs niveaaux  et  plusieurs comportements.  Par  exemple  en  ce qui concerne la transmission sexuelle des virus, le préservatif constitue le seul moyen de contraception. Il permet  de se protéger de la transmission sexuelle du VIH et du VHB. L’efficacité des préservatifs n’est maximale que lorsqu’ils sont utilisés systématiquement et correctement, sans rupture ou glissement. Il  est  nécessaire  de  discuter  avec un médecin ou un pharmacien pour connaître les bons réflexes à adopter. Il est  aussi   important d’informer son  partenaire, pour adapter les  pratiques sexuelles et de limiter le risque de transmission. Un test de dépistage peut également être effectué conjointement avec votre partenaire. Autre  transmission,  celle  entre usagers de drogues. Il existe un véritable risque de transmission du virus entre les usagers de drogues injectables qui partagent du matériel d’injection contaminé. L’accès à du matériel stérile, les traitements de substitution aux substances psychoactives, ou encore l’éducation aux risques liés à l’injection sont autant de méthodes participant à limiter ce mode de contamination.

Le Dépistage, le salut…

Le dépistage  précoce est le véritable salut. Plus  c’est précoce,  mieux  la prise en charge se fera.  Chez  les groupes de population à risque ou à pratiques à risque, le dépistage  est particulièrement recommandé. « Si vous n’avez jamais été dépisté auparavant, il existe également de nombreuses occasions au cours desquelles un tel test vous sera proposé, et de nombreuses structures offrant des tests de dépistage rapides anonymes et gratuits (du VIH), par simple piqûre au bout du doigt. Certains de ces tests nécessiteront cependant une confirmation du résultat par un test classique réalisé en laboratoire.

La vaccination  est nécessaire…

Pour  les  personnes  qui  vivent  avec  le VIH et  sont  co-infecté par le VHB ou le VHC, la vaccination  contre l’hépatite A est faisable. Cette pratique est largement recommandée, elle évitera la possibilité d’une infection par un nouveau virus. Il  est également recommandé de se vacciner si vous vivez avec le VIH et que vous n’êtes pas immunisé contre le VHB. La vaccination vous protègera également de contracter le VHB.

 Le  traitement à suivre…

 Le  traitement doit  être global.  Il  doit  aussi  prendre  en  compte un traitement antiviral qui lutte contre les hépatites en freinant la reproduction des virus, un traitement antirétroviral luttant contre l’infection VIH et renforçant le système immunitaire.  Si nécessaire, en cas de problème de tolérance au traitement ou d’inefficacité, le traitement initial pourra être modifié. Quand  on est co-infecté VIH-VHC, le traitement antirétroviral contre le VIH est prioritaire sur le traitement contre l’hépatite C car un traitement efficace diminue la progression de la fibrose et réduit la mortalité liée à l’hépatite C. Il est cependant possible d’ajouter à ce traitement antirétroviral un traitement luttant directement contre l’infection VHC. Le seul risque à considérer est la toxicité de certains antirétroviraux sur le foie. Le risque de toxicité varie entre les différentes molécules disponibles ; votre traitement sera choisi en tenant compte de ce risque. Le traitement de l’hépatite C aiguë est généralement une bithérapie. Dans le cas d’une hépatite C chronique, le choix d’une bithérapie ou trithérapie varie selon plusieurs facteurs (l’état de votre foie, quelle souche du VHC est la cause  de l’infection, si vous avez déjà été en échec de traitement, etc.) et nécessite systématiquement qu’une équipe médicale multidisciplinaire se concerte. Du fait de la dégradation rapide de l’état du foie en cas de co-infection VIH-VHB, un traitement global des deux infections doit être mis en route dès que possible. Il inclut généralement deux antirétroviraux actifs sur le VHB, c’est-à-dire deux molécules utilisées dans la lutte contre le VIH qui ont aussi un effet contre le VHB. Il est fortement recommandé de ne jamais interrompre de traitement antirétroviral sauf cas exceptionnel qui devra être discuté avec l’équipe médicale.

 

Yandé Diop

 

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