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Cinq recommandations aux 05 candidats pour un Sénégal Vert et Durable, par Khady Camara

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La promotrice des Vacances Vertes, Khady Camara a fait un plaidoyer pour interpeler les 05 Candidats à l’élection présidentielle du 24 Février 2019. A cet effet, Mme Camara a invité le futur président à inscrire l’environnement au cœur de la politique de la nation. 

Les changements climatiques sont aujourd’hui à l’origine de multiples catastrophes naturelles et industrielles aux conséquences terribles, notamment en perte de vies humaines, de dégâts matériels, économiques et écologiques, de renforcement des inégalités sociales.  Dès lors, il faudra à la fois s’y adapter et investir des efforts conséquents pour en diminuer les causes et prévenir les risques.

Notre cher pays, le Sénégal, malgré un écosystème riche en ressources naturelles, avec un avenir fossile favorisé par les découvertes de pétrole et de gaz, fait face à ces menaces et défis énormes, que nous devons impérativement relever pour sauvegarder notre environnement et assurer le développement durable.

Aussi, force est de reconnaître, que le gouvernement du Sénégal, depuis l’indépendance a entrepris des efforts dans ce cadre, surtout sur le plan juridique et institutionnel, renforcés par la mise en œuvre de divers projets et programmes sectoriels en faveur de l’environnement. Cette dynamique a été renforcée ces dernières années avec la promotion d’une approche globale du développement durable, dans un contexte marqué par l’adoption des accords sur le climat et le financement vert.

Cependant, la réalité marquée par des dégâts environnementaux récurrents, renseigne sur l’inefficacité et l’insuffisance de ces mesures, aggravées par l’insouciance des populations et la faiblesse de la société civile dans le secteur.

L’environnement est dégradé, il se dégrade encore et notre mode de vie actuel est en cause, alors que « Les générations qui ont dégradé l’environnement, ne sont pas celles qui payerons le prix »

Ce constat majeur exige donc un changement de modèle ou de paradigme et un sens patriotique, afin de lutter énergiquement contre la dégradation de notre environnement et surtout préparer les générations futures à faire face à leurs besoins de développement. C’est le fondement de notre de notre engagement et notre action citoyenne.

Dès lors, il est urgent, face à cette situation, de s’adresser aux candidats et surtout de demander au futur Président de la République, d’inscrire l’environnement au cœur de la politique de la nation, qu’il devra déterminer en vertu de ses pouvoirs constitutionnels.

A cet effet, nous encourageons fortement les cinq candidats à l’élection présidentielle du 24 Février 2018, à prendre davantage en compte l’environnement et l’écologie dans leurs programmes de campagne et à édifier davantage, les citoyens sur les mesures prioritaires qu’ils envisagent mettre en œuvre pour la sauvegarde écologique et le développement durable, une fois élu à la magistrature suprême.

Ainsi, nous suggérons que le modèle de développement de notre pays qu’ils proposent intègre cinq (5) axes majeurs pour aboutir à une société saine, prospère et équitable et durable.

Aussi nous leur invitons, dans cette perspective, de se prononcer au moins sur les cinq préoccupations majeures relatives à l’érosion côtière, à la gestion des déchets, à la fermeture de la centrale à charbon de Bargny, à l’éducation environnementale et au développement durable, et à la gouvernance des ressources naturelles, minières et pétrolières et gazières.

I. SUR L’EROSION COTIERE

L’érosion côtière, la perte graduelle de matériaux qui entraine le recul de la côte et l’abaissement des plages, affecte aujourd’hui presque tout le littoral sénégalais. Des villes historiques comme Bargny et Saint Louis sont menacées de disparition.

Les efforts déployés marqués par un déficit de réponses structurelles globales et surtout de financement, sont en deçà des menaces encourues et des souffrances des populations affectées par l’avancée de la mer, la houle…

Action prioritaire / Recommandation I : Mettre en œuvre une politique holistique de protection du littoral avec l’installation de digues de protection, de brises lames, déplacement, l’indemnisation et recasement dignes et équitables des populations impactées (refugiés climatiques).

II. SUR LA FERMETURE IRREVERSIBLE DES CENTRALES A CHARBON DE BARGNY

A l’heure où le monde entier s’accorde pour lutter contre les gaz à effet de serre en se détachant de plus en en plus des énergies fossiles, le Sénégal ne devrait pas favoriser cette énergie très polluante. Les centrales à charbon de Bargny en constituent une mauvaise illustration, qui expose les populations locales à des problèmes de santé publique aux conséquences immesurables.

Action prioritaire / Recommandation 2 : Prendre un raccourci énergétique au lieu de suivre au pas des antis-modèle avec la mise place d’une politique de décarbonisation, qui consiste à passer de l’utilisation de combustibles fossiles tels que le pétrole, le charbon ou le gaz pour les remplacer par des énergies renouvelables.

III. SUR LA GESTION DES DECHETS :

A l’heure où l’on est submergé par la pollution dans notre pays, particulièrement dans la capitale Dakar, on sent une incapacité d’avoir des réponses durables pour le cas de la décharge de Mbeubeuss qui constitue une véritable bombe écologique. Et l’exemple de Mbeubeuss, bien que gravissime, n’est que l’arbre qui cache la forêt, du fait qu’il existe à l’intérieur du pays de nombreuses décharges sauvages d’ordures avec, entres autres conséquences, la pollution de l’air qui a des effets très néfaste ssur les populations. Il y’a plus qu’urgence à désamorcer cette bombe sanitaire avant qu’elle n’explose.

L’exemple de Mbeubeuss n’est que la résultante d’une réalité nationale plus complexe et déplorable. En effet, les services publics de collecte et de traitement des déchets sont largement insuffisants et inégalement répartis au niveau local, avec un manque criard de personnel et de moyens logistiques pour assurer le nettoiement et le traitement des déchets.

Action prioritaire / Recommandation 3 : Mettre en place sur le territoire national des systèmes modernes de collecte, de tri et de traitement efficace des déchets au niveau des familles, des quartiers, des marchés et des écoles, à travers surtout, la fermeture sans délai de la décharge de Mbeubeuss, l’élimination des dépôts d’ordures sauvages, la promotion des centres d’enfouissement techniques, la vulgarisation de bio digesteurs et du recyclage sur toute l’étendue du territoire.

IV. EDUCATION A L’ENVIRONNEMENT ET AU DEVELOPPEMENT DURABLE

Notre pays ne dispose pas encore d’un programme phare d’éducation environnementale, malgré les différentes initiatives publiques et privées en faveur de la protection de l’environnement. Les populations ignorent largement les défis et enjeux liés à la protection de l’environnement, et adoptent encore des comportements nuisibles à notre bien-être et cadre de vie.

Ces constats largement déplorés sont confirmés par les résultats et leçons tirés des deux éditions des Vacances Vertes, un projet pour promouvoir l’éducation et la culture environnementale auprès des populations afin de les amener à avoir des comportements éco citoyens, que nous avons organisées à Dakar en 2017 et à Kaolack en 2018.

Action prioritaire / Recommandation 4 : Elaborer et de mettre en œuvre dans une démarche inclusive et participative, avec les différents acteurs, y compris les élus locaux, les autorités religieuses et coutumières, les médias, la société civile, le secteur privé, un programme national d’éducation environnementale

V/ SUR LA BONNE GOUVERNANCE DES RESSOURCES NATURELLES, MINIERES, PETROLIERES ET GAZIERES ET LA REPARTITION EQUITABLE DES REVENUS DE LEUR EXPLOITATION

La gestion de l’environnement exige un financement conséquent pour sauvegarder nos ressources forestières et écologiques, mais aussi pour atténuer les risques et menaces liés aux changements climatiques. Malheureusement le secteur de l’environnement connait un déficit de financement au niveau central et constitue encore le parent pauvre dans le budget des collectivités territoriales, malgré la volonté des élus locaux.

Aussi, dans un contexte marqué par la découverte et l’exploitation du pétrole et du gaz, il est impérieux d’assurer une gouvernance de ces ressources et une répartition équitables des revenus qui en découlent pour réduire les inégalités, sauvegarder la protection des communautés impactées et surtout assurer le développement durable.

Action prioritaire / Recommandation 5 : Assurer une gestion rigoureuse, responsable des ressources naturelles, minéralières et gazières et assurer une répartition équitable des ressources pour lutter contre les inégalités sociales, conformément à l’Objectif de Développement Durable 10, populations impactées, veiller de façon systématique à éviter le paradoxe de l’abondance et la malédiction des ressources pétrolières ou minières et assurer le financement conséquent de la protection de l’environnement et surtout de façon décisive, sauvegarder les intérêts des générations futures, par la création d’un fonds spécial dédiée à elles.

En définitive, nous visons la transition écologique et de surcroit énergétique pour le bien être pour tous, l’intégration de la préservation de l’environnement dans l’éducation nationale, car sans une prise de conscience des populations, qui doit impérativement passer par la promotion et la valorisation des projets en faveur de l’éducation à l’environnement et au développement durable au Sénégal, nous n’atteindrons jamais cette transition qui nous est si chère.

NB : Tous nos remerciements à la coalition IDY 2019 et le Parti pour l’unité et le rassemblement d’avoir signé le pacte d’engagement.

Par ailleurs nous lacons un appel solennel aux coalitions Benno Bokk Yakkar, Sonko Président et Madické 2019 de signer le pacte d’engagement pour un Sénégal Vert et Durable.

 

Madame KHADY CAMARA, Promotrice des Vacances Vertes

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