La région de l’or rencontre beaucoup de difficultés sur le plan sanitaire cela en dépit que Kédougou soit le territoire de richesse par essence du Sénégal. En effet cette partie orientale du pays son érection en région a été effective en 2008, et depuis elle n’a qu’un centre de santé qui fait office d’hôpital. Très prisée par les pays voisins à cause de l’or ancrée sous terre, cette région est très exposée au Vihh Sida avec une prévalence de 1,7%.
Moussa Ndiaye médecin chef de district nous conte les problèmes de la région : « La situation de la prévalence c’est qu’on travaille toujours avec les résultats de l’Eds 5 qui indiquait 1,7 au niveau de la région.Au niveau de Kédougou, la file active c’est-à-dire les patients qui viennent régulièrement prendre leurs vaccins ils sont au nombre de 155 maintenant, il y a certains qui ont été diagnostiqués mais qui ne viennent plus qu’on a perdu de vue ».
Interpellé dans le cadre de la caravane initiée par le Conseil national de lutte contre le Sida en partenariat avec l’Association des journalistes en santé population et développement (Ajspd), le médecin chef de district a noté : « au niveau de Salémata, on a une cohorte de 50 personnes qui sont suivies régulièrement. Là où on a quelque soucis c’est au niveau de Saraya avec le décès de l’assistant social, il y a eu une petite rupture ce qui a fait que les patients ne venaient plus pour prendre leur médicaments ».
Pour les Professionnels de sexe (Ps), Moussa Ndiaye souligne que « c’est des personnes qui bougent au gré des mouvements de populations, les gens bougent selon où on trouve de l’or. Il n’y a pas des outils qui nous permettent de faire le link et s’ils quittent une zone pour aller dans une autre zone, ils sont enregistrés comme de nouveaux cas c’est ce qui fait que quand on fait le cumul au niveau régional, on se retrouve avec des chiffres qui ne reflètent pas tellement la réalité ».
Il indique aussi que ces problèmes sont les mêmes pour les personnes vivant avec le Vih, en effet si Saraya a des difficultés pour maitriser sa cohorte c’est parce que c’est des populations très mobiles dés fois on les dépiste on les met sous traitement et après on ne les voit plus ils repartent au Mali, en Guinée.
« La région de Kédougou n’a pas de charge virale »
Il note en outre que pour le dépistage, on arrive à les toucher car on les rencontre jusque dans les sites maintenant c’est le suivi qui pose problème. Parce que c’est des personnes qui n’ont pas d’adresse fixe ni de téléphone mobile on n’arrive pas à les joindre car il n’y a pas de couverture réseau.
D’après le médecin si on veut améliorer la prise en charge, il faut miser sur les ressources humaines qui prennent en charge ces patients notamment en affectant dans chaque poste de santé, un assistant social.
Malgré l’exposition des populations au Vih Sida avec la promiscuité des habitations et la ruée vers les sites traditionnels d’exploitation de l’or, Kédougou ne peut pas faire des tests Sida et donner les résultats. « On est dans une région où on n’a pas de charge virale on est obligé d’acheminer les prélèvements jusqu’à Tambacounda ou ailleurs. Pour les patients, il faut faire un prélèvement groupé pour cela un patient qui n’a pas de rendez-vous pour lui faire un prélèvement il faudrait une bonne communication et on a besoin de les appuyer pour payer le transport », a expliqué le médecin.
Une situation qui ne reste pas sans conséquence car le médecin chef de district renseigne que l’année dernière « pour les autres 90, l’année dernière on ne l’avait pas atteint parce qu’on n’a pas pu mettre 90% des personnes dépistées sous traitement parce qu’après dépistage, elles ne reviennent plus. On a 9 nationalités certains viennent chercher du travail si on leur signale une maladie incurable ou qui les rend infirme, ils préfèrent rentrer chez eux».
Suzanne SY