L’Afrique qui est l’un des principaux fournisseurs de matières premières minérales à travers le monde, manque d’une couverture cartographique géologique précise qui pourrait fournir une meilleure base pour la connaissance des ressources du sous-sol. Raison pour laquelle, des géologues de 13 pays francophones africains se réunissent au Sénégal pour une formation d’un mois sur les techniques et méthodes de cartographie géologiques.
Le Sénégal, à travers la Direction de la prospection et de la promotion minière, du ministère des Mines abrite pour une quatrième fois pour un mois (du 19 février au 19 mars 2019), une session de formation du groupe de travail 1 du Projet PanafGéo sur la « Cartographie Géoscientifique ». Cette formation conduite par une équipe franco-sénégalaise de géoscientifiques, respectivement affiliés à l’Ucad, l’Ist, le Service géologique français (Brgm) et de 12 consortiums européens, a pour but de former les homologues de 13 pays francophones africains aux standards internationaux de techniques et méthodes de cartographie géologiques. Après cette formation d’un mois, au cours de laquelle ils mettront en pratique les différentes étapes d’élaboration d’une carte géologique, les participants seront capables d’organiser, de conduire et de réaliser ou faire réaliser un programme de cartographie géologique. Pour Ibrahima Gueye Secrétaire général du ministère des Mines et de la Géologie, cette formation concerne certains modules, comme la cartographie géoscientifique et devrait permettre à nos services géologiques de renforcer davantage leurs capacités en prospection minière à travers des ressources humaines de qualité. Ce qui permettra, précise-t-il, « à notre pays de mieux maitriser ses ressources du sous-sol ». C’est-à-dire de pouvoir estimer autant que possible les potentiels que recèlent notre sous-sol afin de mieux les mettre en exergue et de faciliter l’extraction des ressources. « Une fois maitrisées, ces capacités peuvent permettre à ceux qui dirigent le secteur de pouvoir mieux négocier les contrats miniers et de mieux mettre en exergue ces richesses minérales », a-t-il déclaré. Avant d’expliquer : « La cartographie géoscientifique représente pour les services géologiques africains un intérêt énorme. Sa production reste une base pour l’administration publique en particulier pour la prise de décisions lors de la planification des travaux de génie civil et de la formation des politique en matière d’énergie, de ressources minérales et de l’aménagement du territoire ».
Pour Éric Boyer, géologue au Service géologique français (Brgm), cette formation est « primordiale pour la connaissance du sous-sol » d’un pays. « La carte géologique est un document de base pour ensuite faciliter toute prospection minière ou étude de risque naturel. Pour les ressources en eau, c’est l’outil fondamental », a-t-il fait savoir. Cette formation se fera pour quelques jours à Dakar et va se poursuivre dans la région de Kédougou pour trois semaines pour arpenter le terrain.