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Cameroun : un deuxième journaliste assassiné

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Un deuxième journaliste camerounais a été assassiné, début février, a appris Anadolu de sources concordantes, mercredi, un assassinat qui intervient 11 jours après la découverte du corps sans vie de Martinez Zogo, directeur de la radio privée « Amplitude FM », dans la banlieue de Yaoundé.

Le nouvel assassinat concerne l’animateur radio, Jean-Jacques Ola Bébé, par ailleurs prêtre de l’église orthodoxe du Cameroun.

« Le révérend Père Jean-Jacques Ola Bébé, prêtre de l’église orthodoxe du Cameroun, journaliste, animateur radio a été assassiné dans la nuit du 2 février aux environs de 22h au quartier Emombo à Yaoundé, pas très loin de son domicile », a indiqué, mercredi, Mo’ Radio, la chaine où exerçait le journaliste, contactée par Anadolu.

Le décès tragique du journaliste a été confirmé par sa famille.

« Au soir du 1er février, mon époux est rentré à la maison vers 17 heures (heure locale) et il m’a dit qu’il a remarqué qu’il était suivi par des individus inconnus, et qu’il devrait quitter la maison pour un moment. Très tôt dans la matinée du 2 février, j’ai reçu un appel m’informant que mon mari est décédé. Quand je suis allé voir son cadavre, la mousse sortait de sa bouche et il avait des blessures sur lui », a rapporté à Anadolu, mercredi, Myriame Ola, épouse du défunt.

Ce prêtre exorciste de l’église orthodoxe, qui avait côtoyé Martinez Zogo, avait enquêté sur son assassinat.

Jean Jacques Ola Bébé avait fait des sorties virulentes sur Facebook après l’assassinat de Martinez Zogo directeur de la radio privée à Yaoundé « Amplitude FM », retrouvé mort le 22 janvier, cinq jours après avoir été enlevé devant un poste de gendarmerie à Yaoundé.

« Je connais les assassins de Martinez Zogo. Je peux indiquer d’où vient le crime mais j’ai peur d’être embarqué dans une « Prado » par des inconnus. Je ne peux pas en dire plus parce que j’ai peur pour ma vie », avait-il relaté le 31 janvier sur sa page Facebook et lors de son passage à l’émission intitulée « boîte noire » à « Mo’ Radio 87.7 FM », une radio émettant dans la capitale camerounaise.

En réaction à ce nouvel assassinat, l’ONU a indiqué qu’elle était « profondément préoccupée par la sécurité des journalistes au Cameroun après l’assassinat d’un deuxième journaliste dans le pays en deux semaines ».

Le journaliste camerounais Jean-Jacques Ola Bebe, présentateur radio et prêtre orthodoxe, a été retrouvé mort le 2 février près de son domicile dans le quartier de Mimboman, dans la capitale camerounaise Yaoundé, « apparemment abattu par des inconnus », a rapporté l’ONU.

La présidence camerounaise avait pour sa part ordonné l’ouverture d’une enquête sur le meurtre de Martinez Zogo, ce qui a permis l’arrestation de plusieurs personnes, dont un homme d’affaires camerounais ean-Pierre Amougou Belinga.

« Nous demandons aux autorités de veiller à ce que le meurtre d’Ola Bebe fasse également l’objet d’une enquête indépendante, efficace et impartiale et que les responsables de ces meurtres, à tous les niveaux, soient tenus pour responsables », a recommandé l’ONU.

Les Nations Unies ont, par ailleurs, appelé les autorités camerounaises à « prendre toutes les mesures nécessaires pour créer un environnement propice au travail des journalistes sans crainte de représailles, et pour faire respecter le droit à la liberté d’expression tel qu’il est garanti par le droit international relatif aux droits humains, et également énoncé dans la Constitution du Cameroun. Une presse libre, indépendante et diversifiée est essentielle pour que les citoyens soient informés et en mesure de demander des comptes aux institutions publiques ».

Bien qu’il soit l’un des paysages médiatiques les plus riches d’Afrique, « le Cameroun n’en est pas moins l’un des pays les plus dangereux d’Afrique pour les journalistes. Les professionnels de l’information y évoluent dans un environnement hostile et précaire », selon le rapport 2022 de Reporters Sans Frontières (RSF).

Cette ONG avait souligné dans ce rapport que « le danger est permanent pour les journalistes camerounais, exposés aux attaques verbales et physiques, aux arrestations, aux procédures-bâillons et aux risques d’assassinat ».

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