Les choses semblent se corser pour le patron de la banque africaine de développement. En effet dans un communiqué qui brille par son ambiguïté, le bureau du Conseil des gouverneurs de la Banque africaine de développement (BAD) maintient sa position initiale en rejetant une fois de plus les allégations portées contre le patron de l’institution par des lanceurs d’alerte. Cependant, Mme Nialé Kaba et Cie acceptent toute de même une « revue indépendante » du rapport du Comité d’éthique du Conseil d’administration.
En effet, le Conseil des gouverneurs réunis le jeudi 4 juin 2020 indique, que dans le but de réconcilier les différents points de vue de ses membres en vue de la résolution de cette affaire, le bureau autorise une revue indépendante du rapport du comité d’éthique du conseil d’administration portant sur les allégations contre le président du groupe de la banque Africaine de développement, et les éléments que ce dernier a fourni à sa décharge, ceci dans le but d’assurer dit-il, une procédure en bonne et due forme en la matière.
Mme Nialé Kaba la ministre ivoirienne du plan et du développement, présidente du Conseil des gouverneurs de la Bad et ses collègues ne désarment pas. Ils exigent en outre que la revue indépendante soit menée par une personne neutre, intègre, de haut calibre ayant une expérience incontestable et une réputation internationale avérée, dans un délai de deux à quatre semaines maximum, en tenant compte du calendrier électoral du groupe de la banque.
Il faut relever par ailleurs qu’à l’issue de leur conclave le bureau du conseil des gouverneurs a convenu que sur une période de trois à six mois suivant la revue indépendante du rapport du comité d’éthique, un examen complet de la mise en œuvre de la politique de dénonciation d’abus et de traitement des griefs de la banque devra être fait.
Cela souligne Mme Kaba, dans le but d’assurer que la politique mise en place est correctement appliquée et le cas échéant la réviser, afin éviter à l’avenir de pareilles situations.
Des experts interrogés sur ce point estiment, en effet qu’une revue du rapport du comité d’éthique n’est rien d’autre qu’un audit qui n’est pas poussé et dont les conclusions peuvent contredire le rapport du comité d’éthique.
Dans un tel scénario, le sort de Akinwumi Adesina serait scellé avant même la tenue des élections et par conséquent épargnerait une confrontation entre gouverneurs.