1 million 200 mille poulets de chair sont en souffrance au niveau des fermes agricoles, selon les estimations de Amadou Moctar Mbodj, le président de l’Interprofession avicole du Sénégal. Un autre secteur étouffé par la pandémie à Covid-19. La mévente a causé 10 milliards F CFA de pertes.
C’est ainsi que Samba Ndiobène KA, le ministre de l’Élevage et des Productions animales, a pris des mesures pour que ces productions soient écoulées. Mamadou Ousseynou Sakho, le Secrétaire général dudit ministère explique à Radio Sénégal qu’il s’agit de voir comment faire pour écouler les productions. C’est ainsi précise-t-il que dans l’enveloppe globale destinée à l’alimentation du bétail, 200 millions F CFA sont réservés aux éleveurs « les plus vulnérables » pour les aider à reprendre.
Des difficultés engendrées par la mévente qui sévit dans le secteur. Car explique Mbodj : « L’état d’urgence a été instauré au moment où ils préparaient le ’’Kaju rajab’’, l’appel des Layènes, et d’autres grands événements qui leur permettaient d’écouler leurs productions. Ce qui fait qu’ils n’ont pas vendu leurs poulets. » Les poulaillers encore pleins, par ricochet, les couveuses n’ont pas pu vendre leurs poussins, ajoute-t-il : « C’est toute une chaîne.
Aujourd’hui, nous avons estimé que les pertes dans les trois mois à près de 10 milliards. Il faut dire que plus d’un million de poussins ont été étouffés. Et les producteurs vendent à perte. Jusqu’à présent, il y a un stock important de poulets au niveau des fermes agricoles. »
LE CASSE TÊTE DE L’INFORMEL
80% des acteurs du secteur sont dans l’informel. Ce qui constitue un véritable frein au soutien de la tutelle. D’où le challenge de la formalisation dans l’après-Covid. « C’est une des leçons que nous devons tirer de cette pandémie. L’après Covid-19, on va essayer de travailler avec ces acteurs-là pour qu’ils puissent se formaliser », confie le collaborateur du ministre.
En attendant, c’est la galère pour les petits exploitants par exemple ceux qui ont les poulaillers dans leur terrasse ou au coin de leur maisonnée. De 3 mille F CFA, le prix est passé à 2 mille F CFA. Un manque à gagner pour eux. Certains se sont rabattus dans la vente des œufs, qui est plus rentable, en attendant des lendemains meilleurs.
Pour l’heure, Mbodj se réjouit de l’obtention d’autorisations spéciales de circuler pour les siens, ainsi que de l’accompagnement des ministres de l’Élevage, et du Commerce, et du Bureau opérationnel de suivi (BOSSE) du Plan Sénégal émergent (PSE). Mais, en termes de soutien, ils attendent « la mise en place d’un fonds d’achat de poulets de chair au niveau des fermes, et d’un fonds de soutien aux acteurs impactés par la pandémie. Et d’un fonds de relance de la filière parce qu’elle est presque par terre ».