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Avec de fausses ordonnances, il se procurait des médicaments pour les revendre dans la sous-région

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Abdou B. est tombé dans la nasse des enquêteurs à la suite d’une plainte d’un pharmacien. Le ressortissant guinéen se présentait dans les officines avec des ordonnances qui comportaient le cachet du plaignant pour acquérir des médicaments destinés à un réseau clandestin de vente de médicaments. Jugé coupable de faux et usage de faux, Abou B. a été condamné à deux mois ferme et à 500.000 francs d’amende ce jeudi 17 novembre 2022. 
Abdou B., 27 ans, se présentait dans les pharmacies avec de fausses ordonnances pour acquérir des médicaments subventionnés par l’État du Sénégal et qui sont excessivement chers dans les pays de la sous-région. Le mis en cause et ses complices apposaient le cachet d’un pharmacien sur les documents frauduleux. À la suite de la plainte de la victime, les enquêteurs ont interpellé Abdou B. dans une pharmacie, sise à Yeumbeul. Il était accompagné du nommé Abdoulaye S. qui a été également appréhendé. L’enquête a révélé que les mis en cause faisaient partie d’un réseau de vente illicite de médicaments. Poursuivis pour usurpation de fonction, mise en danger, faux et usage de faux, le duo a été jugé hier, par le tribunal des flagrants délits de Dakar. Pour sa défense, Abou B. a déclaré qu’il a été commissionné par son grand-frère. « Je n’ai pas fait l’école. Je ne comprenais rien. J’ai fait deux mois au Sénégal. Je vends des sachets d’eau », a-t-il expliqué, tout en indiquant que son frère qui s’est volatisé, est installé au Sénégal depuis des années. Livreur, demeurant à la Patte d’Oie, Abdoulaye S. a confié qu’il n’avait aucune connaissance des agissements délictuels de son co-prévenu. « Le jour de notre arrestation, il m’avait demandé de le déposer à Yeumbeul. Je n’ai même pas mis les pieds dans la pharmacie. Je l’attendais dehors », dit-il. Toutefois, le jeune homme de 23 ans a avoué avoir conduit son co-prévenu dans d’autres officines, situées à Pikine, Ouakam et Liberté 6. Devant les enquêteurs, il a même dit que son complice présumé se montrait très généreux à son endroit. Car il lui payait 10.000 francs la course. Le parquet a requis l’application de la loi. Selon Me Michel Ndong, les prévenus sont en réalité des victimes. « Ils ont été utilisés. Les véritables coupables ne sont pas là. Je plaide une application bienveillante de la loi », a sollicité le conseil de la défense. Dans son verdict, le juge a condamné Abdou B. à deux ans, dont deux mois ferme et à 500.000 francs d’amende pour faux et usage de faux. Le magistrat a, par contre, relaxé Abdoulaye S. de tous les chefs de prévention.
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