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Attaque d’un convoi au Burkina: le bilan s’alourdit!

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L’attaque, menée par « des individus armés non identifiés », a visé un convoi de cinq autobus transportant des travailleurs d’une mine d’or de la société canadienne Semafo.

Des soldats maliens et des soldats français de Barkhane, le 2 novembre 2017 lors d’une opération près de la frontière avec le Burkina Faso et le Niger (Photo d’illustration)

Avec 37 morts et 60 blessés, c’est la plus meurtrière attaque djihadiste depuis près de cinq ans perpétrée au Burkina Faso. Mercredi, dans la matinée, un convoi de cinq autobus transportant des travailleurs d’une mine d’or de la société canadienne Semafo a été visé par des « individus non identifiés ».

« Le bilan provisoire de cette embuscade fait état de 37 décès civils et 60 blessés », a déclaré le gouverneur de la région de l’Est, le colonel Saidou Sanou.

Les cinq bus transportaient du personnel, des entrepreneurs et des fournisseurs liés à la compagnie minière, et ils étaient escortés par des militaires.

« Attaque complexe »

L’attaque s’est produite à 40 kilomètres de la mine d’or de Boungou (propriété de Semafo), dont les activités n’ont pas été affectées, a indiqué la compagnie. Semafo avait fait part dans un premier temps d’un bilan de « plusieurs morts et blessés ». Les assaillants ont mené une « attaque complexe », a indiqué le gouvernement burkinabé dans un communiqué mercredi soir.

« Un véhicule militaire qui assurait l’escorte en tête de convoi a sauté sur un engin explosif. Deux cars qui transportaient des travailleurs ont ensuite essuyé des tirs nourris », a expliqué une source sécuritaire s’exprimant sous le couvert de l’anonymat. « Les forces de défense et de sécurité ont lancé une opération » de secours « et ont entrepris un ratissage de la zone », a précisé le gouvernement.

Semafo, producteur aurifère canadien basé à Montréal, a présenté ses condoléances « aux familles des victimes » et exprimé « son soutien résolu aux forces de sécurité du Burkina Faso », selon un communiqué. L’État burkinabé avait demandé cette année aux compagnies minières de prendre des dispositions spéciales pour le déplacement de ses employés, selon des sources proches des miniers.

Près de 700 morts en cinq ans

Deux attaques meurtrières avaient déjà visé des convois de personnels de la mine de Boungou et leurs escortes en août et décembre 2018, faisant 11 morts au total. Mais le bilan de l’attaque de ce mercredi en fait la plus meurtrière perpétrée au Burkina Faso depuis le début de la spirale de violences djihadistes il y a près de cinq ans.

Le 15 janvier 2016, 30 personnes, majoritairement des Occidentaux, avaient été tuées et 71 blessées lors d’un raid djihadiste contre l’hôtel Splendid et le restaurant Cappuccino à Ouagadougou, la capitale. Le 19 août dernier, une attaque avait frappé une base militaire à Koutougou, faisant au moins 24 morts, soit l’attaque la plus meurtrière jamais subie par l’armée burkinabée depuis 2015.

Au total, les attaques attribuées aux groupes djihadistes, certains affiliés à al-Qaïda, d’autres au mouvement Etat islamique, ont fait près de 700 morts depuis début 2015 et environ 500 000 déplacés internes et réfugiés, selon l’ONU.

Toute la région sahélienne, notamment le Mali et le Niger, voisins du Burkina, est affectée par les violences de groupes djihadistes, malgré la mise sur pied d’une force multinationale régionale (G5-Sahel) appuyée par la force française Barkhane ainsi que par l’armée américaine.

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