L’économiste ultralibéral Javier Milei sera le prochain président de l’Argentine, après avoir largement remporté dimanche le second tour de l’élection présidentielle, avec 55,95% des voix contre 44,04% à son rival, le ministre de l’Economie Sergio Massa, selon des résultats officiels partiels.
Les résultats montrant une avance de plus de onze points pour Javier Milei ont été communiqués par le secrétariat général de la présidence, avec plus de 86% des votes décomptés.
Quelques minutes auparavant, le centriste Sergio Massa, qui était arrivé en tête au premier tour le 22 octobre, avait concédé sa défaite, annonçant à ses partisans à son QG de campagne à Buenos Aires que Milei « est le président que la majorité des Argentins a élu pour les quatre prochaines années ».
Il a ajouté avoir appelé Javier Milei « pour le féliciter et lui souhaiter bonne chance ».
En même temps, l’euphorie a envahi l’extérieur du QG de campagne de Javier Milei, où quelque milliers de partisans ont chanté et scandé deux des slogans fétiches du candidat: « La caste tiene miedo » (La caste a peur !) « Viva la libertad, carajo ! » (Vive la liberté bordel !).
“Qu’ils s’en aillent tous, qu’il n’en reste pas un seul ! », ont entonné aussi les pro-Milei, agitant des drapeaux jaunes à l’effigie du lion -une image cultivée par Milei lui-même, évoquant sa chevelure-crinière.
Le président brésilien Lula a souhaité « bonne chance et succès » au nouveau gouvernement argentin, dans un message sur le réseau social X dans lequel il n’a pas mentionné Javier Milei. « L’Argentine est un grand pays qui mérite tout notre respect. Le Brésil sera toujours disponible pour travailler avec nos frères argentins », a écrit Lula.
L’ampleur de l’écart suprend: des sondeurs avaient ces dernières semaines donné un léger avantage à Milei, mais nombre d’analystes prédisaient un résultat se jouant « au vote près », dans une élection crispée et indécise comme rarement en 40 ans depuis le retour de la démocratie.
Au final, « l’outsider » qui promettait de dégager la « caste politique parasite », les gouvernements peronistes et libéraux se succédant depuis 20 ans, a renversé la politique argentine par un petit raz-de-marée, à hauteur du ras-le-bol d’Argentins éreintés par une économie à genoux.
Une inflation chronique, désormais à trois chiffres (143% sur un an), quatre Argentins sur dix sous le seuil de pauvreté, un endettement pathologique et une monnaie qui dévisse dressent le paysage de ce second tour.
Soins longue durée ou thérapie de choc ? Pour la troisième économie d’Amérique latine, 36 millions d’Argentins étaient appelés à se prononcer entre projets d’avenir on ne peut plus antagoniques.
D’un côté, Massa, politicien accompli, ministre de l’Economie depuis 16 mois d’un exécutif péroniste (centre gauche) dont il s’était distancié. Et qui promettait un « gouvernement d’unité nationale », et un redressement économique graduel, préservant l’Etat-providence, crucial dans la culture argentine.
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