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Centres d’accueil et de sauvegarde : l’enfance mal accompagnée

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Un audit des centres d’accueil et de sauvegarde des enfants en difficulté a relevé de nombreux déficits à la fois de qualification professionnelle, d’encadrement, de faible niveau des élèves et d’inadaptation des locaux et du matériel. L’audit a été fait pour disposer d’un diagnostic « sans complaisance » d’un secteur qui, pendant une trentaine d’années, a fait l’objet d’une animation de la part de fonctionnaires, de bonnes volontés et de partenaires stratégiques, mais sans une évaluation, a relevé la Directrice de l’éducation surveillée et de la protection sociale, Habibatou Diaby Siby.

Ces espaces d’apprentissage et de formation sont confrontés à des obstacles de nature à ne pas favoriser la possibilité de présenter les jeunes en fin d’apprentissage ou de formation à la certification professionnelle, a-t-elle expliqué lors de la rencontre de partage de l’audit, tenue lundi à Dakar. Seuls 10 apprenants des sections enseignement technique et professionnel ont pu être présentés au Certificat d’aptitude professionnelle (CAP), soit un taux de 1,28% des pensionnaires des centres d’accueil.

En fait, la DESPS a dû recourir à des artisans du secteur informel pour suppléer dans les ateliers les moniteurs de l’Etat, la plupart à la retraite ou affectés par les différentes politiques d’ajustement structurel. « La qualité des apprentissages en a pris un coup sérieux. Dans les sections techniques, même si le personnel d’encadrement est composé de moniteurs, de professeurs d’enseignement technique et des agents de l’Etat qui dispensent des programmes de formation, il existe des obstacles à la présentation de jeunes à la certification d’Etat, du fait de leur faible niveau scolaire », a-t-elle déploré.

Ces contraintes font que les centres se limitent à des évaluations internes des jeunes, selon la Directrice de l’éducation surveillée et de la protection sociale. « La grande majorité sortent des centres de la DESPS avec une attestation maison qui ne favorise pas leur réinsertion harmonieuse dans la société », a-t-elle souligné. Des constats qui ont amené le département de la Justice à encourager la DESPS à « changer de paradigmes dans sa politique de réinsertion à travers ses volets apprentissage et formation professionnelle », a précisé le Directeur de cabinet du garde des Sceaux, ministre de la Justice, Meïssa Diakhaté.

 

« L’idée est de sortir de cette rencontre avec une vision claire pour une prise en charge appropriée des centres », a -t-il ajouté. Il s’est agi ainsi de faire l’état des lieux des offres d’apprentissage et de formation des centres d’accueil et de sauvegarde afin de ‘’déterminer les écarts tant en ce qui concerne les programmes éducatifs, le profil des formateurs, les locaux qui abritent les ateliers et sections techniques ainsi que les équipements au regard des nouvelles orientations de l’apprentissage et de la formation professionnelle au Sénégal.

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