«Alain MABANCKOU : Lettres à un jeune romancier sénégalais : entre autobiographie et art d’écrire» par Amadou Bal BA –
Le professeur Alain MABANCKOU, un franco-congolais, après son triomphe au Collège de France, est invité par les éditions Zulma, chez Laure LEROY, à Paris, à la Goutte d’Or, à un lundi littéraire du 4 septembre 2023, à 19 heures, autour de son nouveau livre sur l’art d’écrire : «Lettres à un jeune romancier sénégalais». A la session du 24 avril 2023 (voir mon article Médiapart, 19 avril 2023), le professeur Felwine SARR avait fait salle comble. Le roman avec une dimension autobiographique, écrit en forme d’échanges épistolaires, le professeur MABANCKOU s’adresse à la jeunesse, incarnée par le personnage d’Alioune, Sénégalais de 18 ans désireux de connaître les ressorts cachés de l’art du roman, traite de thèmes riches, avec grâce, humour et la force de caractère comme la nostalgie de l’enfance, la passion de la lecture, l’amour maternel, le plaisir de conter et de raconter. «Nous sommes dans l’ère de la mutation, cher Alioune, et ce sont les rencontres, comme la nôtre, qui définissent de plus en plus nos rapports. Les nationalités ne veulent plus rien dire. Tu es Sénégalais, je suis Congolais. Et alors ? Notre fraternité est liée à la complicité que nous éprouvons en nous lisant les uns les autres» dit l’auteur à ce jeune sénégalais, admirateur d’Ernest HEMINGWAY et rencontré à Dakar, lors d’un tournage d’un documentaire sur la littérature. Ce roman épistolaire de 19 lettres est à la fois autobiographique, mais traite aussi de l’art d’écrire. En effet, ce jeune sénégalais envahi par le doute, l’anxiété, ne croyait plus en lui, et recherchait un directeur de conscience, un écrivain confirmé. Or, la confiance en soi est la base de tout engagement littéraire ; il n’y a pas de formule magique pour devenir écrivain «Parce que c’est une soif. Parce que c’était une fringale. Parce que c’est un souffle, une respiration, une raison de vivre», écrit Alain MABANCKOU. Les grands classiques de l’art d’écrire, sous une forme épistolaire, sont notamment la correspondance entre Rainer Maria RILKE (1875-1926) et Franz Xaver KAPPUS (1883-1966). Rainer Maria RILKE avait trouvé que les poèmes de son élève n’avaient aucune consistance, mais la consistance, la vocation littéraire, pour être féconde et originale, doit se manifester par la patience, la régularité, et surtout un besoin vital chez l’auteur d’écrire : «Personne ne peut vous apporter conseil ou aide, personne. Il n’est qu’un seul chemin. Entrez en vous-même, cherchez le besoin qui vous fait écrire : examinez s’il pousse ses racines au plus profond de votre cœur. Confessez-vous à vous-même : mourriez-vous s’il vous était défendu d’écrire ? Ceci surtout : demandez-vous à l’heure la plus silencieuse de votre nuit : «Suis-je vraiment contraint d’écrire ?» Creusez en vous-même vers la plus profonde réponse. Si cette réponse est affirmative, si vous pouvez faire front à une aussi grave question par un fort et simple : «Je dois», alors construisez votre vie selon cette nécessité» écrit RILKE le 17 février 1903 à KAPPUS, «Lettres à un jeune poète». Seul l’amour permet de comprendre l’œuvre. À la fois créateur et premier lecteur, le poète doit donc être le premier à aimer son œuvre. «Et plus inexprimables que tout est les œuvres d’art» écrit RILKE.
Alain, Michel, MABANCKOU est le 24 avril 1966, dans une petite du Congo-Brazzaville, non pas à Pointe-Noire, comme le dit souvent, mais à Louboulou, dans le Sud du Congo-Brazzaville : «Pendant les vacances scolaires ma mère m’emmenait souvent à Louboulou. C’est un petit village de la région de la Bouenza, dans le sud du Congo-Brazzaville. C’est dans ce village que maman Pauline est née et a passé son enfance et son adolescence avant d’aller vivre à Pointe-Noire, la capitale économique où j’ai grandi. Grand-père Moukila était le chef de Louboulou» écrit Alain MABANCKOU, en 2013, dans un article «Le coq solitaire». Par conséquent, Alain MABANCKOU, jusqu’à son départ en France, a vécu au Congo, en pleine Guerre froide et une grande instabilité politique, d’abord sous Alphonse MASSAMBA-DEBAT (1968-1977), un président à l’orientation socialiste bantoue, du 16 août 1963 au 2 août 1968. MASSAMBA-DEBAT sera, par la suite, remplacé, par un militaire, un partisan du communisme orthodoxe, Marien NGOUABI (1938-1977), du 4 septembre 1968 au 18 mars 1977, date de son assassinat. Après une courte présidence de Joachim YHOMBI-OPANGO, de 1977 à 1979, Denis SASSOU-NGUESSOU, un militaire, sera président du Congo du 8 février 1979 au 31 août 1992. Sa mère, Pauline KENGUE, dite Maman Pauline, de l’ethnie Bembé, enceinte et abandonnée par son compagnon, un gendarme : «Papa Roger est mon père, un point c’est tout. Je ne veux pas savoir si j’ai un vrai père quelque part. Je ne veux pas voir le visage de ce monsieur que je ne connais pas et qui serait mon vrai père. C’est un lâche qui a laissé maman Pauline se débrouiller à l’hôpital alors que c’est lui qui l’avait épousée depuis Louboulou, le village de ma mère. Ce type était gendarme là-bas avant d’emmener ma mère vivre dans le district de Mouyondzi où on l’avait affecté. Maman Pauline n’était qu’une petite fille devant lui. Et voilà que ce gendarme a dit, juste deux ans après leur mariage : maintenant je fais ce que je veux, je prends plusieurs femmes si je veux, je vais te renvoyer dans ta brousse si tu n’es pas d’accord avec moi. Si tu ouvres ta gueule de villageoise de Loubboulou, je mets ta famille en prison jusqu’à la fin du monde. » Le gendarme montrait son pistolet à la pauvre Pauline. Il lui criait dessus : «Tu me sers à quoi, Pauline, hein ? Tu as été enceinte deux fois, et deux fois ces enfants sont morts dès qu’ils sont sortis de ton ventre ! Tu me sers donc à quoi, à la fin ? Ta famille, c’est des sorciers, ils ont mis des gri-gri dans ton ventre ! Tu n’auras pas d’enfants !» Le gendarme ne dormait presque plus à la maison, allait avec d’autres femmes, bientôt il ne vint plus, et le ventre de Pauline grossissait » écrit Alain MABANCKOU, dans «Demain j’aurai vingt ans». Aussi, maman Pauline transfère sa résidence à Pointe noire, la capitale économique, une ville côtière, avec ses bruits et fureurs, sa musique, quand il n’avait que six mois. Pointe-Noire, son côté sauvage et nostalgique, une seconde naissance, est importance source de sa création littéraire «Moi, je me sens enfant de Pointe-Noire. C’est là que j’ai appris à marcher, à parler. C’est ici que j’ai vu, pour la première fois, la pluie tomber. On est originaire d’un endroit où on a reçu les premières gouttes de pluie» écrit-il dans «Demain, j’aurai vingt ans». En l’absence d’un père biologique, Alain prend le nom de son oncle, René MABANCKOU, un communiste et à l’aise sur le plan financier. «Mon oncle René Mabanckou avait fait des études dans une école de commerce à Paris. A son retour, il était devenu le directeur administratif et financier de la CFAO à Pointe-Noire. Lui aussi insistait pour que je continue mes études. Pour moi, c’était sortir de la mêlée. A cette époque au Congo, tout le monde ne croyait pas aux vertus de l’école» dit-il. Maman Pauline tient un étale de primeurs, la vraie patronne de la maison, une mère-courage. «Vendeuse d’arachides au détail au grand marché de Pointe-Noire, elle rêvait d’avoir un jour la possibilité d’acquérir un camion pour aller acheter des bananes en gros, les charger, et les vendre dans les principales gares du Congo-Brazzaville. Elle était issue d’une société traditionnelle dans laquelle l’école n’était pas pour les femmes. Battante, elle a pu forcer les choses pour créer son petit commerce, acheter sa petite parcelle, faire construire sa petite maison» dit Alain MABANCKOU.
Enfant unique, ce qui est rare en Afrique, mais aussi maléfique, ses deux petites sœurs étant mort-nées, dans la croyance populaire congolaise, il porte le poids de la stérilité de sa mère. Cependant, cette solitude développe en lui, le goût de la lecture : «La solitude, je la connaissais depuis ma naissance. Lorsque je lisais, j’avais l’impression de retrouver des personnages ailleurs. C’est aussi ça la littérature: refuser le monde réel pour en inventer un meilleur, où l’on croise des gens qui nous sont plus proches.» dit-il. «Beaucoup d’éléments dans mon existence, ont contribué à m’orienter vers l’activité d’écrivain : la solitude, la phobie de prendre la parole, l’appétit de lire tout ce qui me tombait sous les yeux et la tendance à vouloir dialoguer avec ces personnages imaginaires» écrit Alain MABANCKOU. En effet, il y a une grande solitude dans l’art rappelle Rainer Maria RILKE : «Seule est nécessaire la solitude : une grande solitude intérieure. Rentrer en soi-même et, des heures durant, ne rencontrer personne, voilà ce à quoi on doit pouvoir parvenir. Être solitaire comme, enfant, on a été solitaire quand les adultes allaient et venaient, pris dans l’entrelacs de choses qui leur paraissaient importantes et sérieuses parce que les grandes personnes avaient l’air si affairées et qu’on ne comprenait rien à leurs affaires» dit-il.
Ses deux parents ne sont pas mariés, et son père adoptif, Roger KIMANGOU, de l’ethnie Kikongo, déjà marié à une autre femme, a sept enfants. Aussi, le jeune Alain a deux mères, mais ne vivant pas dans la même maison. Ses parents, à l’instar, d’un cousin greffier, l’intellectuel de la maison, voulaient, après un baccalauréat de lettres et de philosophie, qu’il devienne juge ou avocat. «Ma mère craignait que je devienne professeur. Elle estimait que les enseignants étaient pauvres et qu’ils souffraient. En revanche, grâce au droit, elle se disait que son fils pourrait la défendre : ne faut-il pas connaître des gens au tribunal du quartier pour avoir une table au marché ? Ce métier-là garantissait l’inscription sociale», dit Alain MABANCKOU. Aussi, il commence des études de droit à Brazzaville qu’il termine en France, à partir de 1989, à l’université Paris-Dauphine. «En la quittant à 22 ans, j’avais fait provision d’images. Pour écrire sur un lieu, il vaut parfois mieux s’en éloigner que d’avoir le nez collé dessus. On en trace mieux les contours», dit Alain MABANCKOU. En définitive, rien donc ne prédestinait Alain MABANCKOU à devenir un homme de lettres, connu et reconnu, professeur de Littérature à l’UCLA et au Collège de France. Comment donc dévoiler la fabrique de la création littéraire, l’art d’écrire ou tout simplement l’ambition et le talent littéraires ?
Le professeur Alain MABANCKOU, habité par une phobie de prendre la parole, avait un goût immodéré de la lecture ; ce qui peut mener à l’écriture «Je lisais beaucoup du Victor Hugo. Les lectures ont fini par forger le sentiment d’écrire. Plus on lit, on devient écrivain soi-même. Un écrivain, c’est avant tout un lecteur acharné», dit-il. Jusqu’à six ans, âge où j’allais enfin entrer à l’école, je n’avais pas touché, ouvert, encore moins humé les pages d’un livre. J’étais persuadé qu’il n’en existait qu’un seul au monde, et c’était celui-là̀ qui alimentait ma curiosité́ lorsque je l’apercevais entre les mains du père Joseph, à l’église de Saint Jean-Bosco de Pointe-Noire : la Bible» écrit Alain MABANCKOU. Et son personnage préféré dans la Bible, c’est Moïse et ses miracles. Par conséquent, si on n’est pas un lecteur, il sera difficile de devenir un bon écrivain «Tu n’as pas assez de carburant dans ta voiture, et tu veux entreprendre un long voyage. Pour entrer dans l’art, il fallait se munir d’une bonne dose humilité, vénérer ceux qui t’ont précédé, même si au faudrait t’émanciper d’eux, te démarquer afin de jouer ta petite musique», lui avait dit Sony LABOU-TANSI (1947-1995), un écrivain congolais. Alain MABANCKOU a indiqué ses livres préférés, notamment «Des souris et des hommes» de John STEINBECK, «Le livre de ma mère» d’Albert COHEN, «L’enfant noir» de CAMARA Laye, «Le livre dans la brousse» d’Amos TUTUOLA, «Mort à crédit» de Louis-Ferdinand CELINE, «Les contemplations» de Victor HUGO. Il a évité les thèmes de l’amour ou du sexe ne faisant pas partie des valeurs traditionnelles africaines. «
Pour Alain MABANCKOU, concernant l’acte d’écrire, on ne naît pas écrivain, on le devient, par la volonté, comme un athlète de très haut niveau : «Celle-ci implique, à un certain moment une prise de conscience de l’acte d’écrire, le recours à la régularité, à la constance, au travail qu’exige la réalisation de ce rêve» écrit-il. Dans son ambition littéraire, Alain MABANCKOU relate des dispositions à l’écriture remontant à l’enfance et à l’adolescence ; il a relaté une dette à l’égard de ses parents ; l’enfance est une mine d’or inépuisable de son inspiration littéraire. «Il faut rester enfant jusqu’au bout ; il n’y a jamais d’obstacles. Pour l’adulte, il y a des choses que l’on ne peut pas faire, parce que la Raison s’y oppose. Si vous voulez devenir écrivain, vous allez devenir fort, si vous avez préservé les fleurs du jardin de votre enfance ; mais si vous avez marché dessus, si l’avez saccagé, le jour où vous allez écrire, il sera difficile. L’enfance est ce qui met tout le monde d’accord» dit Alain MABANCKOU. Sa mère, disparue en 1995 en son absence, analphabète, une conteuse, dédicataire de tous ses livres, l’a fait poète. «Ayant été nourri par les contes de ma mère, j’étais loin de m’imaginer que le monde pouvait être décrit autrement que l’oralité. L’écrit est une dépravation, un vice rapporté par le colon, pour nous rouler dans la farine. La langue abrite la culture d’un peuple.», dit Alain MABANCKOU. Sa mère, comme un vieillard, Lisapongué, retiré dans une cabane, ont des dons extraordinaires de raconter. «En Afrique, on ne peut pas critiquer de front. Humilier publiquement un aîné ou un dignitaire, ça ne se fait pas. Mais on peut parodier les travers sociaux à travers des paraboles, des fables. Dès l’enfance, ces histoires forgent notre manière de déchiffrer le monde» écrit-il dans «Mémoires d’un porc-épic». La contribution de l’auteur investi d’un pouvoir d’enchantement, entre fiction et réalité, est de «détourner le lecteur de la vie réelle, de l’embarquer ailleurs» écrit-il.
Son père adoptif, dit Papa Roger, mort en 2004, réceptionniste à l’hôtel victoria, lui a donné une éducation politique, sous le manguier de la maison où il écoutait la radio, «une fenêtre sur le monde» ; il lisait les bandes dessinées ou animées ; «Blanche-neige» c’est le miroir magique de la méchanceté ou de la naïveté ; chez Zembla, le prestidigitateur, Rasmus, dans ses maladresses, se dégage un humanisme le rendant à la fois sympathique et pitoyable ; chez Robinson Crusoé, il espérait surpasser sa solitude. Papa Roger, un réceptionniste à hôtel Victory Palace, lui ramenait, à la maison, des livres de San-Antonio ; mais il «estimait surtout que je n’avais pas encore l’âge de lire, que les livres pouvaient polluer l’innocence d’un enfant. Je le comprends, parce qu’il rapportait à la maison des romans de San-Antonio avec des femmes nues en couverture. Elle était là, la transgression! Je lisais en cachette la petite bibliothèque qu’il se constituait pour sa retraite. Cette période-là est cruciale dans mon itinéraire, puisque, en quittant le Congo- Brazzaville, j’emporte avec moi un lot de manuscrits de poésie» dit-il. Frédéric DARD (1921-2000), alias San Antonio, un écrivain français, diffuseur d’une culture populaire, avait une langue aussi inventive que lumineuse, une fête des mots, «il jouait autant avec les mots, qu’avec ses personnages, ses lieux, sa connaissance pointilleuse de la matière qu’il traitait» écrit Alain MABANCKOU.
«Mabancool», c’est son surnom, entre flegme, humour, autodérision et joie de vivre, mélancolie et nostalgie, le dandy et sapeur a démarré par la poésie. La musique traverse toute son œuvre, notamment celle de Franklin BOUKAKA (1940-1972). L’inspiration littéraire n’est pas une force divine, la musique peut déclencher l’élan de l’écriture, une force invisible : «J’écris mes livres avec une musique en fond sonore» dit Alain MABANCKOU. Pour lui, la musicalité intrinsèquement associée toutes les grandes œuvres littéraires. «La poésie, c’est le chagrin de l’adolescence» dit-il. La poésie exige donc que l’artiste sache transcender la réalité et de l’amener au rang d’œuvre d’art. «Essayez de dire, comme si vous étiez le premier homme, ce que vous voyez, ce que vous vivez, aimez, perdez. Fuyez les grands sujets pour ceux que votre quotidien vous offre. Si votre quotidien vous paraît pauvre, ne l’accusez pas. Accusez vous-même de ne pas être assez poète pour appeler à vous ses richesses. Pour le créateur rien n’est pauvre, il n’est pas lieux pauvres, indifférents» écrit-il. Conseiller juridique à la Lyonnaise des Eaux, en 1998, son premier roman «Bleu-Blanc-Rouge» reçoit le Grand Prix Littéraire de l’Afrique noire. Ses trois premiers romans, sont plus militants, et «Verre cassé» est une rupture, un surgissement vers l’autodérision, de rire de soi et de faire rire les autres. En effet, 2005, «Verre cassé», un vrai roman congolais, avec son accent, son oralité, séduit les critiques littéraires, notamment JMG LE CLEZIO, et le public par son style totalement nouveau. En 2006 «Mémoires de porc-épic» obtient le Prix Renaudot et installe sa notoriété «Le lectorat s’élargissait, et c’était la première fois que j’allais être lu par une soixantaine de milliers de lecteurs», dit-il. Sa contribution littéraire traite de l’exil, de l’errance, les guerres fratricides au Congo. Après 23 années d’absence, il retourne au Congo, mais sa mère est déjà morte «J’ai longtemps laissé croire que ma mère était encore en vie. Je m’évertue désormais à rétablir la vérité dans l’espoir de me départir de ce mensonge qui ne m’aura permis jusqu’alors que d’atermoyer le deuil. J’ai encore sur le visage la cicatrice de cette disparition, et même s’il m’arrive de l’enduire d’une couche de joie factice, elle remonte à la surface lorsque s’interrompt soudain mon grand éclat de rire et que surgit dans mes pensées la silhouette de cette femme que je n’ai pas vue vieillir, que je n’ai pas vue mourir et qui, dans mes rêves les plus tourmentés, me tourne le dos et me dissimule ses larmes» écrit-il dans «Lumière de Pointe-Noire».
«Tout écrivain rêve, en secret de ce livre qui exprimera le mieux son univers chez le lecteur. Ce n’est pas à l’auteur de le désigner, car lorsqu’on publie une œuvre littéraire, il se créé une magie qui nous échappe : le livre continue son existence en dehors de nos prévisions», écrit Alain MABANCKOU. S’intéressant aux marginaux, aux laissés-pour-compte, pour Alain MABANCKOU, il faudrait savoir séparer le principal du secondaire : «Ce sont en réalité, les personnages secondaires qui m’intéresse le plus. C’est grâce à eux que je bâtis le personnage principal puisque, en général, ils le soutiennent, lui instillent de l’épaisseur, le poussent à bout ou le tirent d’affaire» dit-il. L’autofiction est, pour Alain MABANCKOU, un faux problème «J’ai besoin de connaitre les angoisses personnelles d’un créateur. C’est l’abondance du nombrilisme qui finit par étouffer le récit et empêcher celui-ci de traverser les frontières. L’écrivain est celui qui sait dire le monde, avec tous ses organes, y compris son nombril» dit-il. Alain MABANCKOU invite les écrivains africains, comme Ahmadou KOUROUMA, à enrichir la langue française «La langue vit, voyage, se heurte aux autres. Dans notre espace, le français côtoie les autres langues nationales. Le français, nous le «ramassons» dans la rue, et nous en faisons ce que nous voulons. Nous le pétrissons, nous le mélangeons avec de la terre rouge pour obtenir le kaolin que nous mangeons avec un peu de sel», dit-il. Traducteur, il estime qu’un «texte voyage d’une langue à une autre subit forcément une métamorphose», écrit-il.
Le plus dur, pour Alain MABANCKOU, n’est pas de commencer l’écriture d’un roman, mais de le terminer «L’écrivain qui vit le syndrome de la page blanche dans un état est plongé dans un état psychique qui, s’il n’est pas surmonté, causera à la longue, un manque de confiance en soi, donc une incapacité à aller jusqu’au bout de ses projets. Si le fruit que l’on veut manger n’est pas encore tombé de l’arbre, c’est qu’il n’est pas mûr » dit-il. Dans le domaine de l’écriture, il faudrait apprendre, sans filet, à se jeter à l’eau, patienter, et relire cinquante fois son texte, recommande Boubacar Boris DIOP (Voir mon article, Médiapart, 16 octobre 2023). Il faudrait en perfectionniste, apprendre à lire et relire ses textes. Dans un contexte de répression ou de dictature, Léo STRAUSS invite à écrire entre les lignes : «Un homme dont la pensée est indépendante peut exprimer publiquement ses opinions sans dommage, pourvu qu’il agisse avec prudence. Il peut même les faire imprimer sans courir aucun danger, pourvu qu’il soit capable d’écrire entre les lignes» écrit-il. «De l’audace devant la page blanche ! Écris au-delà du désespoir. Chante. Chasse tes visions dans le noir. Partage ta rage. Résiste. Dénonce. De la vigueur, du cœur, de la persévérance ! Donne du poids à l’imaginaire. Commence par douter. Va où personne n’est allé. Compose une langue unique. Sublime l’ordinaire. Pas de panique. Révèle une vérité inconnue. Divertis également. Soulage la soif de sérieux et de joie. On peut te retirer bien des choses – même la vie –, mais pas les récits que tu en fais. Pour toi, jeune auteur, ce mot donc, non dénué d’amour et de respect : écris !» écrit Colum McCANN. Rainer Maria RILKE compare la vie d’artiste aux ébats amoureux : «Au vrai, la vie créatrice est si près de la vie sexuelle, de ses souffrances, de ses voluptés, qu’il ne faut y voir que deux formes d’un seul et même besoin, d’une seule et même jouissance. En une seule pensée créatrice revivent mille nuits d’amour oubliées qui en font la grandeur et le sublime», écrit-il.
De nombreux ouvrages, parfois très anciens, sont consacrés à l’art d’écrire. «Bien écrire, c’est penser ou sentir quelque chose qui vaille la peine d’être dit, et le dire précisément comme on le pense ou comme on le sent. Les conseils qu’on peut donner pour atteindre ce but sont les mêmes pour tous ; car, à moins d’être des procédés et des artifices de rhéteur, ils font connaître la méthode et les moyens qui aident tous les esprits à se développer librement, selon la diversité naturelle de leurs aptitudes et de leurs puissances», écrit Gustave LANSON. Désormais, il y a de nombreux ateliers d’écriture, une activité devenue très lucrative. Les cours de littérature, comme les bons romans, n’enseignent techniquement ou pratiquement pas l’art d’écrire ; ils font seulement admirer l’édifice de la littérature. Cependant, les procédés de style ou l’art de la composition peuvent aider à révéler et mieux exposer son talent littéraire. Chacun peut donc écrire en fonction de ses facultés personnelles, pour exprimer ce que l’on ressent ou ses correspondances personnelles, et non forcément pour être publié. Ainsi, dans le domaine professionnel, ou intime, on est souvent amené à écrire une lettre «Il est nécessaire de bien faire attention à la personne qui doit la recevoir, pour dire ce qui lui convient ; on ne parle pas à un vieillard comme on parle à un enfant, à un supérieur comme à un serviteur. Il faut travailler les lettres avec soin ; les lire et les relire avant de les envoyer ; retrancher et corriger ce qui pourrait choquer l’oreille ou donner une mauvaise idée de sa personne ou de son instruction. Il faut toujours parler dans ses lettres comme on parlerait si l’on était en présence de la personne qui doit les lire» dit Philippe Hubert de VILLIERS. Ami de Tacite et de Suétone, auxquels sont adressées certaines lettres de cette sélection, PLINE LE JEUNE (61-113) prodigue, dans son «Art d’écrire», de précieux conseils sur le style, l’écriture, la critique, la lecture, et brosse un tableau saisissant de la plus célèbre éruption du Vésuve. Pour PLINE LE JEUNE, récrire, imiter, passer du latin au grec et du grec au latin stimule l’esprit, aiguise la plume, favorise une saine émulation permettant de progresser, d’améliorer sa langue comme le texte sur lequel on travaille. L’écriture d’un discours, par exemple, comprend plusieurs étapes bien définies, exigeant un savoir-faire particulier. Il faut d’abord trouver les idées, bien agencer les arguments puis y ajouter les figures de style. «La première qualité du style, c’est sa clarté», écrit Jules RENARD (1864-1910), dans son journal, 1887-1892.
Ecrire, c’est «un véritable métier» comme le souligne Stephen KING et ses ficelles, sa boîte à outils. «Tout éditeur est à la recherche d’un absolu, du manuscrit dans lequel se repère immédiatement le génie. C’est-à-dire ce style particulier, cette évidence de point de vue, les sons et les couleurs du monde en soi, cette souveraineté-là. Ecrire est le rêve de nombreux lecteurs et si les livres sur le sujet sont légion, peu d’entre eux nous font découvrir le travail de l’éditeur et son rôle majeur dans l’accompagnement de l’auteur» dit Claire DELANNOY. En effet, Hermann HESSE (Voir mon article, Médiapart, 8 avril 2021) répond à la sensation d’avoir une mission, exprimée par son interlocuteur, qui est déprimé et mélancolique «Merci pour ton message de Nouvel An. Il est triste et déprimé et je ne comprends cela que trop bien. Cependant, il y a aussi cette phrase où tu te dis hanté par l’idée qu’un sens et une mission ont été assignés à ta personne et à ta vie et tu souffres de n’avoir pas révélé ce sens ni rempli cette tâche. Voilà qui est encourageant malgré tout, car c’est littéralement vrai et je te prie de te rappeler et de méditer de temps en temps les quelques remarques que je vais faire à ce sujet» écrit Hermann HESSE dans sa première lettre. Chacun se doit de devenir lui-même, en résistant à la tentation des modèles idéaux. «Partout et toujours, le seul devoir moral pour l’individu est d’obéir aux forces extérieures qui l’habitent. La mise au pas des individus, même avec les meilleures intentions du monde, va à l’encontre de la nature et ne conduit pas à la paix et à la sérénité, mais au fanatisme et à la guerre», écrit Hermann HESSE le 5 janvier 1949 à un jeune artiste.
Virginia WOOLF (Voir mon article, Médiapart, 28 décembre 2021), dans sa «Lettre à un jeune poète», méditant la question à l’adresse du jeune John LEHMANN évoque plus qu’une simple forme littéraire. La question qui la hante est plus profonde : Que nous faudra-t-il inventer, pour dire nos enthousiasmes, notre amour ou notre élan vers la beauté ? «J’ouvrirai une école de vie intérieure, et j’écrirai sur la porte : école d’art. La vie intérieure est le discernement des esprits extérieurs, les discussions de la Raison avec ceux-ci. Les anges sont inégalement qualifiables, or que dire des démons ? Mais la voix de Dieu n’est pas celle de la Poésie. Les génies ne sont pas Dieu bien qu’ils aient été créés par Lui. Apprenez donc à discerner ces voix inspiratrices et faites qu’en vous Dieu les domine», écrit Max JACOB. On peut être tétanisé par l’acte d’écrire «Pour ce qui est de la peur en littérature ou quand je crée, j’en distingue deux sortes. Il y a la peur d’écrire, c’est-à-dire d’écrire mal, de ne pas trouver mon sujet, de ne pas trouver mes personnages. Je ressens donc une forme de peur au moment de m’asseoir à mon bureau, mais je n’ai pas du tout peur de ce que j’écris. Je n’ai pas du tout peur en matière de fond ; c’est au contraire un espace de liberté, un espace d’affranchissement qui est absolument immense. Et lorsque je me mets à ma table de travail, je ne suis plus vraiment moi», dit Leila SLIMANI.
La postérité, c’est le jugement de l’histoire «l’œuvre du temps est une des blessures que chaque auteur finit par affronter. «La bataille des livres devrait nous permettre de cultiver sans cesse l’humilité. Tel auteur qui n’était pas lu en son temps devient souvent la coqueluche du siècle suivant et efface ceux qui tenaient bien avant le haut du pavé et écrasaient les lettres de leur poids. Le cahier d’un retour au pays natal ne s’adressait qu’aux Noirs. Il était la feuille de route de tout peuple dominé. Ce livre disait tout le monde, et c’est le monde qui venait à lui. Le purgatoire est un moment nécessaire. C’est la période pendant laquelle l’œuvre prend de la hauteur, tourne le dos à la mode et retourne à la source divine de la création» écrit Alain MABANCKOU. L’écrivain, pour connaître le succès littéraire doit-il plaire et se faire accepter par les Français, par l’humour, afin de ne pas mourir de faim ?
L’heure n’est pas à la dénonciation du colonialisme, à la revendication identitaire de la Négritude, ni aux écrits de désenchantement des indépendances, mais à la farce, à l’autodérision et au grotesque, aux relations apaisées. Il est fasciné par la démarche d’engagement, mais aussi d’ouverture aux autres, de l’illustre sénégalais, Léopold Sédar SENGHOR qui «incarne non seulement une voix poétique qui esquisse les jalons d’un humanisme au carrefour des cultures, mais aussi un témoin de la pensée, d’un homme qui hissait la culture au-dessus de toute démarche, même politique ; il se définissait d’ailleurs comme «un poète tombe en politique». C’est en cela que ses essais devraient être lus avec attention et qu’il ne faudrait surtout pas ne retenir de lui que l’image du poète. Les écrits poétiques et théoriques de Senghor s’orientent vers cette culture de l’universel, et on ne pourra lui denier le crédit d’avoir rapproché les civilisations, d’avoir signé l’acte de naissance d’une littérature africaine ouverte au monde. Beaucoup de jeunes auteurs sont par conséquent senghoriens sans le savoir» dit Alain MABANCKOU, en 2006, aux «Nouvelles études francophones». Venu d’un pays communiste, le Congo-Brazzaville, enfant unique confronté aux difficultés d’intégration et de logement, Alain MABANCKOU, avait adhéré à un parti politique de droite, le RPR, maintenant devenu les Républicains, une organisation politique, maintenant fortement lepénisée, sous la pression d’Eric CIOTTI. Alain MABANCKOU, dans son expression écrite ou orale, a choisi le sens de la mesure, la courtoisie. Ainsi, dans «Le sanglot de l’homme noir», le Sénégalais, l’Antillais, l’Homme noir ont en commun, la traite négrière, la colonisation ainsi que la condition d’immigré ; par-delà de leur peau, ce qui les réunit, ce sont leurs souffrances, leur sanglot, en raison de la servitude et des violences dont ils sont constamment l’objet : «Je ne conteste pas les souffrances qu’ont subies et que subissent encore les Noirs. Je conteste la tendance à ériger ses souffrances en signe d’identité. Je suis né au Congo Brazzaville, j’ai étudié en France, j’enseigne désormais en Californie. Je suis noir, muni d’un passeport français et d’une carte verte. Qui suis-je ? J’aurais bien du mal à le dire. Mais je refuse de me définir par les larmes et le ressentiment» écrit-il dans «Le sanglot de l’homme noir». Alain MABANCKOU s’est d’abord marié à une Antillaise, puis à une Blanche, avec qui ils ont eu un garçon.
Alain MABANCKOU fustige le racisme grandissant et décomplexé au pays des droits de l’Homme «J’ai le sentiment que nous sommes entrés dans une ère où le raciste devient aux yeux de certains un résistant, un courageux. Nous le fabriquons nous-mêmes en le laissant parader dans les allées de la courtoisie et de la tolérance sous couvert d’une certaine liberté d’expression. Le racisme a toujours existé en France – sans pour autant qu’on opère un amalgame –, mais il trouve aujourd’hui un terrain fertile pour se propager et se terrer derrière les principes abstraits qui sont censés être le socle de la Nation française. Le racisme n’est jamais aussi apparent que lorsqu’il y a un manque d’autorité au sommet de l’État. La situation actuelle, me semble-t-il, reflète l’image d’une politique de la mollesse en France. Il n’y a qu’à voir comment le gouvernement gère la question en véritable mante religieuse», dit-il à Médiapart, en 2013. Ce livre «le sanglot de l’homme noir», a été mal compris et suscité de grandes diatribes contre Alain MABANCKOU. Aussi, l’artiste, loin d’être un adepte de «Case de l’Oncle Tom», entre deux mondes, deux cultures, a tenu à se justifier, se défendre et donner d’importantes précisions : la souffrance n’est pas une identité. En effet, il dénonce toutes les formes de racismes, y compris entre racisés, et la seule réponse à l’intolérance, c’est la création littéraire, par la déconstruction de l’inconscient colonial sur la place publique : «Chaque fois que notre existence en tant qu’être humain est remise en cause, l’indignation devrait aller de soi, peu importe l’origine de la personne qui est rabaissée. Je ne suis pas du genre à taxer quiconque de raciste parce que nous avons une dispute et que nous n’avons pas la même couleur de peau. Je suis par ailleurs conscient qu’il existe aussi un «racisme» entre Noirs malgré l’aberration d’une telle affirmation. Regardez comment on traite certains Haïtiens dans les départements d’outre-mer ou encore la condition pitoyable des Noirs dans le Maghreb, des Noirs qui sont pourtant Algériens, Marocains, Egyptiens ou Tunisiens ! J’ai subi certes des injustices, mais je ne les ai jamais justifiées par la couleur de ma peau, sans doute pour mieux les combattre par la seule arme qui est en ma possession et qui, elle, dépasse le crétinisme du raciste : la création. Le raciste ne crée pas, il détruit. Reléguer le Noir au stade de primate me fait immédiatement penser au fait que la plupart des pages sombres de l’histoire (génocides, colonisation, guerres tribales, etc.) ont souvent été écrites avec un vocabulaire de «l’animalité» pour rabaisser l’Autre et imposer la suprématie d’une pensée prétendument civilisée et civilisatrice. Souvenons-nous que pendant le génocide rwandais les Tutsis étaient traités de cafards ou de cancrelats et étaient massacrés comme tels», précise-t-il. «Aucune race n’a le monopole de la beauté, de l’intelligence et de la force» écrit Aimé CESAIRE dans son «Cahier d’un retour au pays natal».
Le passage d’Alain MABANCKOU, en 2016, au Collège de France, est un élément majeur de la postérité, comme l’ont été les mouvements de Harlem Renaissance, de la Négritude ou le Congrès à la Sorbonne des intellectuels et artistes noirs, à Paris en 1956. «J’aime penser que si j’ai été nommé au Collège de France, ce n’est pas parce que je suis un écrivain noir, mais parce que je suis un écrivain tout court. Je crois que nous avons dépassé ce stade de noir alibi. Il me semble que ce qui était novatrice dans la démarche des dirigeants du Collège de France qui m’ont recruté pour occuper la chaire de création artistique, c’est la désignation d’un écrivain à ce poste. C’est la première fois qu’on recrutait un écrivain. Pour ma part, j’ai voulu profiter de cette occasion pour transformer cette première en une double première en mettant à l’honneur la littérature africaine, qui n’a jamais été enseignée au Collège de France depuis la création de cette institution d’enseignement supérieur au XVIe siècle», dit Alain MABANCKOU à Jeune Afrique.
Indications bibliographiques
I – Contributions très sélectives d’Alain MABANCKOU
MABANCKOU (Alain), Lettres à un jeune romancier sénégalais, Paris, éditions Le Robert, collection secrets d’écriture, 2023, 1169 pages ;
MABANCKOU (Alain), «Le coq solitaire», Contemporary French and Francophone Studies, 2013, Vol 17, n°4, 472-476 pages ;
MABANCKOU (Alain), Au jour le jour : poèmes, Sainte-Geneviève-des-Bois, Maison rhodanienne de poésie, 1993, 47 pages ;
MABANCKOU (Alain), Bleu Blanc Rouge, Dakar, Présence africaine, 1998, 222 pages ;
MABANCKOU (Alain), Demain j’aurai vingt ans, Paris, Gallimard, 2010, 381 pages ;
MABANCKOU (Alain), Le sanglot de l’homme noir, Paris, Fayard, 2012, 184 pages ;
MABANCKOU (Alain), Les cigognes sont immortelles, Paris, Seuil, 2018, 312 pages ;
MABANCKOU (Alain), Lumières de Pointe-Noire, Paris, Points, 2018, 264 pages ;
MABANCKOU (Alain), Ma sœur-étoile, illustration de Judith Gueyfier, Paris, Seuil Jeunesse, 2010, 32 pages ;
MABANCKOU (Alain), Quand le coq annoncera l’aube d’un autre jour : poésie, Paris, Harmattan, 1999, 85 pages ;
MABANCKOU (Alain), Tant que les arbres s’enracineront dans la terre et autres poèmes, Paris, Points, 2007, 315 pages ;
MABANCKOU (Alain), Ver cassé, Paris, Seuil, 2017, 247 pages.
II – Références sur l’art d’écrire
ALBALAT (Antoine), L’art d’écrire enseigné en vingt leçons, Paris, Armand Colin, 1907, 326 pages ;
BLANCHARD (Sandrine), «L’écrivain Alain Mabanckou», Le Monde, 6 novembre 2022 ;
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BOUCHARD (Lucien), Lettres à un jeune politicien, VLB éditions, 2012, 84 pages ;
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DELAROCHE (Philippe), LIGER (Jean-Baptiste), «Entretien avec Alain Mabanckou», L’Express, 1er févier 2009 ;
DEON (Michel), Lettre à un jeune Rastignac, Paris, Fasquelle, 1956, 117 pages ;
DEVESA (Jean-Michel), «L’Afrique à l’identité sans passé d’Alain Mabanckou, d’un continent à l’autre», L’Express, 1er févier 2009 ;
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ZULMA éditions, «Alain Mabanckou», interview de Mme Kerenn ELKAIM, aux lundis littéraires du 4 septembre 2023, Paris La Goutte d’Or.
Paris, le 26 août 2023, par Amadou Bal BA – http://baamadou.over-blog.fr/