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Africa CEO Forum : vers le marché commun africain

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Le manque d’infrastructures, le nécessaire engagement du secteur privé, les entraves encore importantes à la libre-circulation des personnes… Autant d’obstacles à dépasser pour que la zone de libre-échange continentale devienne une réalité, ont estimé des personnalités telles que Paul Kagame, Carlos Lopes ou encore Naguib Sawiris, lors de l’ouverture des débats du Africa CEO Forum.

«  Il y a un an, 44 pays annonçaient leur intention de former ensemble la Zone économique de libre-échange continentale (Zlec), et depuis, 21 États l’ont ratifiée, mais énormément reste encore à faire », a rappelé dès l’ouverture de l’Africa CEO Forum, le 25 mars à Kigali, le chef d’État rwandais, Paul Kagame, pour qui une large part des difficultés à la mettre en place viennent de la politique.

Le président rwandais a notamment évoqué les tensions actuelles entre son pays et l’Ouganda qui ont un impact négatif sur le commerce régional et les économies des deux États. « Les frontières africaines, héritées de la colonisation, sont artificielles, il nous faut parvenir à les dépasser », a estimé Sahle-Work Zewde, la présidente éthiopienne, dont le pays est le 21e à avoir ratifié dernier l’accord de création de la ZLEC, en février.

La libre-circulation, une condition nécessaire

Le Nigérian Abdulsamad Rabiu, patron du conglomérat BUA Group, a expliqué que son pays prenait son temps pour rejoindre la zone de libre-échange du fait de l’expérience difficile de la mise en œuvre d’accords semblables à l’échelon Afrique de l’Ouest, parfois défavorables aux groupes nigérians, concurrencés par les importateurs.

Le dirigeant a toutefois estimé inéluctable, qu’à terme, le Nigeria devienne un membre à part, indiquant qu’un Comité avait été mis en place par le président Buhari pour étudier le sujet, associant notamment des personnalités du monde des affaires. Pour le président exécutif de BUA Group, « la première nécessité est avant tout la libre-circulation des Africains sur le continent, ce qui est loin d’être une réalité, puisqu’aujourd’hui, seuls le Rwanda et les Seychelles mettent ce principe en application ».

L’Égyptien Naguib Sawiris, président exécutif d’Orascom Investment Holding, présent notamment dans les télécoms, l’immobilier et le secteur minier, a fait valoir quant à lui la nécessité que les institutions financières internationales jouent un rôle plus actif dans le financement des infrastructures logistiques nécessaires à l’intégration régionale.

Belle progression

« La plupart d’entre nous investissons quand les infrastructures sont là », a-t-il affirmé, regrettant que le rôle des entreprises dans la création d’emplois ne soit pas suffisamment reconnu par les gouvernements africains. Reconnaissant l’importance de jouer un rôle proactif pour porter une partie des risques, Philippe Le Houérou, directeur général d’IFC (la branche dédiée au financement du secteur privé de la Banque mondiale) a estimé qu’un grand nombre d’infrastructures devaient nécessairement être bâties et gérées par des groupes privés, sans lesquelles elles ne deviendront pas une réalité, par exemple dans la production et distribution d’électricité.Voir l’image sur Twitter


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