Entre le boutiquier Kader Ndiaye et l’élève Awa Ndao, que s’est-il réellement passé ? La question mérite d’être posée, car si le boutiquier persiste sur le fait que l’élève de 22 ans lui avait demandé de lui offrir 5 000 F et qu’il aurait refusé, la jeune fille parle, elle, de viol. Le sieur Ndiaye a ainsi été attrait à la barre la semaine dernière. Il sera fixé sur son sort, vendredi prochain. Devant le juge, il soutient : “Awa est venue dans ma boutique et m’a demandé de lui offrir 5 000 F. J’ai refusé et elle l’a mal pris. Elle m’a alors menacé en promettant de me créer des problèmes. Je suis allé voir son père pour lui expliquer le problème. Je lui ai même demandé de tenir sa fille loin de ma boutique.” “Ce n’est pas vrai !”, rétorque la jeune fille âgée de 22 ans et élève en classe de 1re. Que s’est-il alors réellement passé ? “Il m’a invitée à maintes reprises, en vain.
Un jour, il m’a remis un portable et la somme de 500 F pour que j’achète une puce chez un opérateur de téléphonie. Il m’a appelé après pour me demander de le retrouver quelque part, prétextant vouloir me présenter à un de ses amis. Je lui ai dit que ce n’était pas possible, car j’avais cours jusqu’à 17 h. Le lendemain, il m’a rappelée et m’a accusée de le tromper et m’a menacée. J’ai pris peur et je lui ai promis de passer le voir le lendemain”, raconte Awa Ndao qui semblait perturbée en partageant cette histoire. Elle écarquillait les yeux et gesticulait. “Le jour des faits, poursuit-elle, il m’a appelée pour me demander quand est-ce que je serai disponible, parce qu’il tenait vraiment à me présenter son ami. Je l’ai retrouvé à un endroit qu’il m’a indiqué. A bord d’une moto, il m’a emmené loin, dans un champ précisément. Il m’a présenté à son ami Khalil Salane, une fois sur place.
Dès que son ami est sorti de la chambre, il a sauté sur moi. Il m’a déshabillée”. “Tu n’as pas appelé à l’aide ?”, l’interrompt le juge. Les yeux grandement ouverts, elle crie presque : “Si !’’. “J’ai crié de toutes mes forces. Il me tenait comme un mouton. Après avoir fini, il est sorti de la chambre. Et son ami est entré précipitamment dans la chambre. Lui aussi, il voulait me violer. Il a enlevé son pantalon. En se dirigeant vers moi, il a remarqué le sang qui dégoulinait de mes jambes. Il a pris peur et m’a suppliée de ne pas le mêler à cette histoire’’, ajoutet-elle. Kader Ndiaye a réfuté les faits, une fois encore. Le procureur ne semble pas être convaincu. Il a requis 5 ans contre l’accusé. L’avocat du prévenu, Me Moïse Ndior, trouve cela excessif. Il estime que l’histoire se passe entre deux adultes et rien ne prouve que son client ait entretenu des rapports sexuels avec la plaignante. “C’est une stratégie qui ne passera pas. Kader Ndiaye est injustement détenu. Rien ne prouve qu’il ait entretenu des rapports sexuels avec cette fille. Elle dit qu’elle s’est délibérément rendue chez Salane et qu’elle a été contrainte par téléphone. On ne peut