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Le monde face à une pénurie d’oxygène en pleine pandémie…?

 

Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a annoncé, jeudi, dans son communiqué n° 340 sur la situation de la Covid-19, que 56 cas graves sont actuellement pris en charge dans les services de réanimation. Ces malades, d’après des experts, peuvent consommer jusqu’à plus de 15 litres d’oxygène par minute. Ce qui fait de ce produit une denrée vitale pour les patients Covid-19.

 

Les patients atteints du Sras-CoV 2 (Coronavirus) peuvent développer une pneumonie avec une détresse respiratoire aiguë nécessitant la mise en place d’un protocole d’oxygénothérapie. D’ailleurs, lors de sa communication, le 10 janvier dernier, au cours du point sur la situation de la Covid-19, le Directeur du Samu national, Pr. Mamadou Diarra Bèye, révélait qu’à peu près 300 cas sévères étaient pris en charge dans les centre de traitement épidémiologique (Cte) et qu’ils consomment en moyenne 10 à 15 litres d’oxygène par minute. Certains spécialistes relèvent que les besoins d’oxygène dépendent de l’atteinte pulmonaire. « Aujourd’hui, on peut effectivement évaluer ces légions pulmonaires à partir d’un scanner. Si un patient a besoin d’oxygène, on peut prendre la saturation et on peut commencer à partir de 2 litres, jusqu’à 15 litres », a fait savoir le Dr. Pape Amar Fall, infirmier urgentiste à la réanimation de l’hôpital Principal de Dakar.

Selon une étude menée par l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé, 14 à 20% des patients symptomatiques atteints de Covid-19 développent une maladie pulmonaire grave (avec essoufflement, hypoxie et infiltrats pulmonaires diffus) et 5% développent une insuffisance respiratoire mettant leur vie en danger (avec choc, Sdra, défaillance de plusieurs organes et parfois décès).

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Les personnes âgées et les patients présentant des comorbidités les plus exposés

Cette grave insuffisance respiratoire peut parfois survenir rapidement et de manière inattendue, c’est-à-dire en quelques heures. A en croire les données de l’agence suisse, l’insuffisance pulmonaire grave dans le cadre de Covid-19 survient principalement chez les personnes âgées et chez les patients présentant des comorbidités : souffrance cardiovasculaire, diabète sucré, hypertension, maladie pulmonaire chronique, malignités, maladie rénale chronique et obésité (IMC ?30 kg/m2). Les hommes développent une insuffisance respiratoire plus fréquemment que les femmes.

Mais, si un patient Covid a des besoins en oxygène qui dépassent la capacité disponible dans les Cte, il est préférable de l’évacuer dans les services de réanimation mieux dotés dans ce sens. « Si les besoins du patient sont évalués à plus de 15 litres d’oxygène, on transfère le patient dans une unité de soins intensifs, parce qu’il y a un monitorage qu’on peut lui faire et qui est impossible dans un Cte. Il y a également ce qu’on appelle une ventilation non invasive qu’il ne peut recevoir qu’en unité de soins intensifs », ajoute l’urgentiste.

Le service de réanimation de l’hôpital principal de Dakar, qui accueille la majeure partie des cas sévères, dispose d’une centrale d’oxygène médicale donc il est indépendant dans ce domaine. Ce qui n’est pas le cas pour beaucoup d’autres structures de santé publiques comme privées. Ils doivent s’en procurer…des entreprises spécialisées dans la vente d’oxygène médical comme Sahel Gaz. Son directeur des ressources humaines (Drh), Assane Fall, a d’ailleurs rassuré que le produit est disponible en quantité et en qualité au Sénégal. « Il y a des normes de sécurité draconiennes, il n’y a aucun risque. Le gaz que nous fournissons respecte de manière stricte les normes de sécurité. Il est destiné à l’assistance des malades », a-t-il indiqué. Toutefois, M. Fall admet que même si les risques de rupture sont minimums, le secteur n’est pas sans difficulté. « Les problèmes qui pourraient éventuellement se poser, c’est lié aux emballages, aux bouteilles. Si celles-ci ne reviennent pas rapidement, les usines sont obligées de s’arrêter. Si les bouteilles sont en souffrance dans les hôpitaux, nous risquons d’arrêter », a-t-il alerté.

Risques de pénurie d’oxygène aux Etats-Unis, au Brésil, en Afrique du Sud…

Pendant ce temps, de nombreux pays sont confrontés à de réels risques de pénurie d’oxygène. En effet, ces derniers jours, c’est le Mexique qui semble le plus en difficulté sur le sujet. Depuis la fin du mois de janvier, les pénuries sont si importantes que des malades ne peuvent pas avoir accès à cette assistance respiratoire. Une situation d’autant plus grave que la rareté cause une augmentation des prix. Selon Reuters, il faut compter au moins 160 dollars (plus de 86 000 de FCFA) pour une recharge de 24 heures, alors que le salaire moyen journalier est de 7 dollars (5,8 euros environ).

Le Brésil, les Etats-Unis ou encore l’Afrique du Sud ont connu des situations semblables, ou s’en approchent. Au Pérou, des habitants font parfois jusqu’à 72 heures de queue en dormant dans la rue pour espérer obtenir une bouteille. Une problématique qui tend encore un peu plus des hôpitaux parfois au bord de la rupture. Mais il est pour autant difficile de répondre à la demande quant à ce gaz vital.

Le Soleil

 

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