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Etats-Unis: Un des plus grands barons de la drogue tombe

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Les temps forts de la chute du plus grand narcotrafiquant mexicain Joaquin Guzman, alias «El Chapo», 62 ans, depuis sa première arrestation en 1993 jusqu’à son procès à New York dont le verdict est attendu mercredi.

Première évasion spectaculaire

Après avoir gravi les échelons du puissant cartel de Guadalajara, avant sa dissolution en 1989, «El Chapo» participe à la création du cartel de Sinaloa.

Le 24 mai 1993, il échappe à une tentative d’assassinat d’autres trafiquants à l’aéroport de Guadalajara, qui coûte la vie au cardinal Juan Jesus Posadas Ocampo.

Arrêté le 9 juin 1993 à la frontière entre le Mexique et le Guatemala, il est condamné à 20 ans de prison pour meurtres et trafic de drogue.

Il s’évade le 19 janvier 2001 de la prison de haute sécurité de Puente Grande à Jalisco, caché dans un panier de linge sale, grâce à de nombreux complices, dont le directeur et plusieurs gardiens.

Treize ans de cavale

Commencent treize ans de cavale pendant lesquels le fugitif, dont la fortune est estimée par le magazine américain Forbes à plus d’un milliard de dollars, bâtit son empire de la drogue, contrôlant 25% du narcotrafic aux États-Unis.

Chicago le désigne «ennemi public numéro un» de la ville, appellation qui n’était plus utilisée depuis Al Capone.

Il est capturé le 22 février 2014 par la marine mexicaine dans la station balnéaire de Mazatlan (nord-ouest).

Deuxième évasion

Il s’évade pour la seconde fois le 11 juillet 2015 de la prison de haute sécurité d’Altiplano, à 90 km de Mexico, en empruntant à moto un tunnel long de 1,5 km, creusé sous la douche de sa cellule, ventilé et éclairé, débouchant dans un immeuble en construction.

Surnommé «El Chapo» (Le Courtaud) de par sa petite taille, environ 1,60 m, le «Seigneur des tunnels» en avait fait construire des dizaines sous la frontière américano-mexicaine pour acheminer la drogue.

Obsession pour Kate del Castillo

En octobre, il accorde une interview secrète à l’acteur américain Sean Penn, en présence de l’actrice mexicaine Kate del Castillo, à qui il voue un véritable culte.

Celle-ci, célèbre au Mexique pour son rôle de chef d’un cartel de la drogue dans la telenovela «La Reine du Sud», a servi d’intermédiaire.

Cette entrevue clandestine, dont les autorités ont eu connaissance, le conduira à sa perte. Repéré dans la jungle, il sera pisté par l’armée jusqu’à sa capture, annoncée le 8 janvier 2016 par le président mexicain Enrique Peña Nieto, à Los Mochis, dans son fief de Sinaloa, après six mois de cavale.

De retour à la prison d’Altiplano, il est régulièrement changé de cellule. La télésurveillance est renforcée, il n’existe plus d’angle mort dans sa cellule et des tiges métalliques ont été placées sur le sol pour éviter le creusement d’un nouveau tunnel.

Extradé

Le 19 janvier 2017, il est extradé vers les États-Unis et détenu dans une prison ultra-sécurisée de Manhattan à New York, le Metropolitan Correctional Center (MCC), enfermé 23 heures sur 24 dans une cellule de 5 mètres sur 3, sans fenêtre et éclairée artificiellement en permanence.

Ses demandes d’aménagement des conditions de détention seront refusées, même l’obtention de bouchons d’oreille.

Procès sous haute sécurité

Son procès débute à New York sous haute sécurité le 5 novembre 2018. Il est accusé d’avoir codirigé pendant 25 ans le cartel de Sinaloa et d’avoir importé au moins 1.200 tonnes de cocaïne, plus de 49 tonnes de marijuana, plus de 200 kilos d’héroïne ainsi que de la méthamphétamine.

Il est déclaré coupable le 12 février 2019 de 10 chefs d’accusation, après trois mois d’audiences qui ont montré l’extrême violence et corruption des cartels.

Le parquet réclame le 10 juillet la réclusion à perpétuité, assortie d’une peine de 30 ans de prison. Le verdict est attendu mercredi.

Il pourrait finir ses jours dans la «prison de l’enfer», la prison de sécurité maximale de Florence dans le Colorado, l’une des plus sûres et dures du pays.

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