La vente illicite de médicaments est un danger pour la santé des populations. On joue avec la santé des populations en leurs fournissant de faux médicaments. Du moins selon le président de l’Ordre des pharmaciens du Sénégal. Docteur Amath Niang s’exprimait en marge du forum sur la vente illicite de médicaments qui s’est tenu ce mardi à Dakar. Le médicament dit-il, n’est pas un produit banal, c’est une substance active qui agit sur l’organisme. L’état se doit d’organiser cela, de l’encadrer, faire de telle sorte que ce soit l’apanage du pharmacien. En effet, « le pharmacien est investi d’une mission de santé publique. En tant que dépositaire du médicament, c’est son devoir le plus absolu de faire de telles sortes que ce médicament soit de bonne qualité. Cette profession est assujettie à une réglementation et c’est là où se trouve le problème. Aujourd’hui, on ne devrait même pas en être dans un processus de sensibilisation. Il suffit d’appliquer la loi. Parce que ne peut être autorisé à gérer le médicament que le pharmacien. C’est un problème de rigueur juridique, un problème de texte. Il faut que l’autorité politique, l’Etat soit en phase par rapport à ses obligations ».
Cependant, l’ordre des pharmaciens, malgré sa volonté d’éradiquer le fléau compte tenu du problème de santé publique que cela représente, fait face à des limites. « En tant que ordre, je suis peaufiné d’une mission de veille de régularité, que les textes puissent être appliqués. Aujourd’hui, je ne peux pas me faire passer pour un magistrat, ni pour un procureur, donc l’Etat se doit d’organiser la distribution des rôles dans ce pays. On ne peut pas laisser des gens manipuler les médicaments comme ils veulent pensant que c’est un acte banal au prix de la santé des populations » notre le docteur Niang. Qui ajoute : « On n’est pas là pour sensibiliser un Etat parce que c’est lui-même qui nous a confié cette mission de veiller sur l’exercice de la profession. Mais, si les gens se mettent à exercer de manière illégale, qui doit sévir c’est L’Etat. Il a l’obligation de sauvegarder la santé des populations. On ne peut pas se jeter dans la destruction. Les gens qui consomment ces médicaments ne se rendent pas compte à quel point ils sont exposés ».
Par rapport à la particularité de la grâce d’un des condamnés pour trafic de faux médicaments, il dira « nous avons très longuement discuté avec le président Macky Sall qui a reconnu les faits. Je pense qu’il a été un peu abusé quelque part, cela arrive. Mais ce sont des choses qui ne vont plus se reproduire. Le gars n’était pas éligible. Nous en avons discuté maintenant, nous attendons, la mise en œuvre des engagements pris par l’Etat. Il ne doit pas y avoir de dépôt à Touba. Les textes sont clairs. Un dépôt de pharmacie, ne peut pas cohabiter avec une officine également autorisée. Ce n’est pas possible. Ce qui se passe à Touba c’est au vu et su de tout le monde et cela affecte la santé des populations. Du point de vue du développement de certaines maladies chroniques, des maladies d’iatrogènes, les populations de Touba sont les plus exposées ».
En outre, il notifie que le problème du médicament est devenu une préoccupation internationale, ce n’est plus une affaire du Sénégal. Donc l’Etat se trouve dans la contrainte de devoir s’aligner.