TROIS QUESTIONS YAYA BALDE, MEDECIN CHEF DE LA REGION MEDICALE : « Il ya beaucoup difficultés liées à la santé maternelle à Kolda »
Le docteur Yaya Baldé a fait le point de la santé maternelle dans la région de Kolda. Même si la planification familiale a un taux de 21% des efforts restent à faire. Les mariages précoces se comptent au pluriel et les grossesses précoces et ou rapprochées y sont aussi une réalité. Et comme conséquence, la fistule demeure une problématique…
Situation de la planification familiale dans la région de Kolda ?
Dans le cadre de ce panel en prélude à la journée mondiale de la population qui se déroule chez nous, nous avons fait la situation . Cette année, notre région a été choisie pour abriter la journée. Il faut dire que des progrès sont en train d’être fait même si, nous n’avons pas atteint les objectifs qui nous sont assignés. Au-delà de l’état central qui fait des actions importantes, les partenaires techniques et financiers interviennent dans cette lutte en appuyant positivement ce que nous faisons. Nous avons passé en revue les différentes actions qui ont été mené et qui ont permis à la région aujourd’hui, en2 018 d’être à un taux de prévalence contraceptive de 21%. Ce n’est tout de même pas l’objectif visé, mais c’est important en termes de réalisations. On peut s’en réjouir et chercher à mieux faire.
Les difficultés pendant les réalisations de ces résultats ?
Il y’a des difficultés à souligner notamment le secteur privé dont nous voulons une participation plus importantes dans la planification familiale. Nous avons encore le niveau communautaire qu’il faut booster davantage. Pour cela nous avons mis en place un certain nombre d’activités que nous avons appelé les perspectives de la région comme le volet communication pour les acteurs communautaires. Ces derniers auront à jouer des rôles importants pour booster la demande. Au niveau de l’offre, des progrès ont été fait mais au niveau de la demande il y’a encore des efforts à faire. Ce que nous voulons aujourd’hui, c’est harmoniser pour que ce niveau communautaire et ce niveau rural puissent bénéficier de la bonne information. Ceci permettra d’allers vers cette marche de la planification familiale, tant souhaitée.
Les grossesses précoces et ou rapprochées entrainent des conséquences comme la fistule, Kolda une zone où les filles deviennent très tôt des femmes, quelle est la situation ?
Les fistules constituent des handicaps majeurs que nous déplorons. Notre région est une région qui est encore la proie des mariages précoces .Ces femmes qui n’ont pas la maturité biologique qu’il faut sont sur le plan sanitaire affectées par les maternités. Et c’est souvent les fistules .Tous ces éléments montrent à quel point, il est important pour la région de positionner encore mieux cette planification familiale. Concernant la mortalité maternelle et infantile, les choses bougent. Mais ça reste une question toujours difficile quand nous constatons les difficultés qu’on a à accéder au sang. A Kolda, nous n’avons même pas encore une banque de sang qui suit les normes requises. Nous sommes en train avec les partenaires d’aller vers la construction de ces banques de sang aussi bien à Kolda qu’à Vélingara pour que le don de sang puisse être fait dans de bonnes conditions. A ces difficultés il faut ajouter les pesanteurs socio culturelles qui font que jusqu’à présent ce n’est pas tous les citoyens qui vont donner le sang. Et tout ça ne milite pas en faveur de la santé de la femme. Aussi, il y’a la faiblesse des ressources humaines. Il y’a toutes les difficultés du monde qui sont liées à l’évacuation. Je pense que ce ne sont pas les chiffres qui importent, une seule femme qui meurt est un problème. Chaque fois qu’il y’en a, nous considérons que le probleme est toujours là. Des efforts sont en train d’être fait, mais nous ne sommes pas satisfaits du résultat.
Il y’a un nouveau programme canadien avec l’UNFPA qui est en train de faire une planification pour voir comment combler les gaps. Aujourd’hui, grâce au plaidoyer qui est fait au quotidien, de plus en plus de différents acteurs s’impliquent dans le renforcement des ressources humaines et dans la densification de la carte sanitaire. Les jeunes bénéficient des services de la planification ne serait que des conseils qu’on leur donne pour voir comment gérer leur vie sexuelle. On a aménagé dans les structures de santé des espaces Ados. Ils ont la possibilité d’aller dans ces structures de santé et de s’informer pour savoir comment gérer leur vie sexuelle.