Les huiliers de l’agglomération Touba Mbacké crient leur ras-le-bol. Ils se disent pris entre une traque des services de contrôle de l’Etat et une rude concurrence sur le marché de l’huile importée. Devant cette situation embarrassante qui les indispose, ils n’excluent pas d’abandonner leurs activités, au péril des 3200 emplois directs créés à Touba et du million de tonnes d’arachide en souffrance actuellement entre les mains des agriculteurs. les opérateurs huiliers imputent en grande partie cette situation inconfortable au ministère de l’agriculture. Ils dénoncent le manque de « considération du ministre Pape Abdoulaye Seck a leur égard ». Qui, disent-ils, « manque de vision » pour le secteur de l’arachide. « 35 000 tonnes d’arachide sont pressées par nos unités chaque année. Le ministre de l’agriculture n’a jamais donné suite à nos sollicitations, malgré plus de quatre correspondances que nous lui avons adressées », se désolent-ils.
En Assemblée générale, le regroupement des acteurs du secteur industriel agro alimentaire de Touba (Rasiaat), qui compte en son sein plus de 80 unités, a attiré l’attention du président de la République, Macky Sall, sur les difficultés que rencontrent ses membres, les dérives qui plombent leurs activités et les risques que la commercialisation de l’arachide encourt si des solutions urgentes ne sont pas trouvées. A en croire Serigne Mbacke Lo, » les agents du service du commerce versent dans un abus de pouvoir caractérisé en leur exigeant une déclaration avant l’écoulement de leur produit dans le marché ». Et de poursuivre : « A défaut du sésame, ils nous demandent de l’argent et lorsque l’argent est versé, il ne nous donnent aucun quitus. Il empochent cet argent et nous laissent enfin la possibilité de poursuivre tranquillement nos activités ».
