Le vol de bétail est devenu un véritable cauchemar pour les éleveurs et qui se traduit en guerre froide, le long de la frontière. Nos confrères du journal L’EnQuête se sont rendu dans les communes de Djibanar, de Samine, de Niagha, Simbandi Balante, entre autres, du département de Goudomp. Le constat est que la quasi-totalité des propriétaires de troupeaux rencontrés ont des fusils sans ou avec autorisation administratives. Le port d’armes est un constat général. Une inimitié grandit entre les peuples des deux pays éleveurs.
Les vaches sont les premières de ces vols. Ensuite, il y a les moutons et les chèvres. Le département de Goudomp a reçu plusieurs visites d’individus non encore identifiés qui ont emporté avec eux des centaines de bêtes. Le 03 juillet dernier, 200 boeufs appartenant au président des éleveurs de Goudomp ont été emportées par une bande armée en direction de la frontière avec la Guinée Bissau. Après avoir constaté la disparition des bêtes, les populations, comme d’habitude se sont lance à leur trousse. Après de longues heures de recherches dans la zone frontalière, elles ont pu retrouver 198 têtes de boeufs vers Singhère, Commune de Kaour.
Dans le village de Bafata situé à 5 Km de la frontière avec la Guinée Bissau, commune de Djibanar, 25 vaches ont été emportées, il y a quelques jours, par des individus armés toujours, en direction de la Guinée Bissau. Jusqu’ici, les bêtes volées n’ont pas été retrouvées. La commune de Niagha n’est aussi pas en reste. Au cours des deux dernières années, 201 boeufs et 102 petits ruminants ont été volés, sous le regard impuissant de leur propriétaires.
En effet, dans cette partie du pays, même le fait de partir à la recherche de ses bêtes volées peut être périlleux. Car, les bandits sont armés et prêts à tout pour garder leur butin. Au cours des recherches, les propriétaires sont exposés sans cesse à des attaques et, souvent, essuient des fusillades. Certains éleveurs arrivent à identifier leurs boeufs volés dans le territoire bissai-guinéen. Par contre, ils rencontrent toutes les difficultés pour les récupérer. « Ils arrivent qu’on nous demande de verser des sommes exorbitantes pour rentrer en possession de nos boeufs retrouvés. Il nous arrive de verser de l’argent, et parfois, nous perdons non seulement nos vaches retrouvées, mais également la somme donnée. C’est pourquoi, nous interpellons les autorités sénégalaises à prendre à bras le corps cette problématique, pour nous accompagner dans la lutte contre ce vol de bétail, mais aussi, nous aider en tant qu’éleveurs dans la recherche de nos boeufs volés et conduits en Guinée Bissau », s’exclament Moussa Baldé, propriétaire d’un troupeau de 300 boeufs.