Après le décès du président du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct ), des interrogations se posent sur le legs laissé par le secrétaire général du Parti socialiste (Ps) à la formation politique qu’il a eue à diriger depuis le départ de l’ancien président de la République Abdou Diouf. De l’avis de Barka Ba, Tanor Dieng laisse un héritage mitigé au Ps. Il pense que son adoubement par le Président Diouf lors du « Congrès sans débat » de 1996 est à l’origine d’un séisme majeur dans l’histoire du Ps. Selon lui, les dissidences de deux figures de proue de ce parti à savoir Djibo Kâ et Moustapha Niasse ont été décisives dans la chute du régime socialiste en 2000. Toutefois rappelle, M. Ba : « Ousmane Tanor Dieng a eu beaucoup de mérite en tenant la barque malgré les nombreux départs et secousses consécutives à la perte du pouvoir.
Tout comme M. Ba, le Professeur Moussa Diaw de l’Université Gaston berger de Saint Louis est d’avis qu’Ousmane Tanor Dieng a su maintenir le Ps en vie en l’ancrant prudemment dans le camp du pouvoir à l’arrivée du Président Macky Sall. Selon le Pr Diaw, qui estime que Tanor a laissé un lourd héritage au Ps, il n’était pas évident d’organiser un parti aussi important que le Ps qui sortait d’une défaite en 2000.
Sur l’avenir du Ps, Barka Ba est prudent. « Nous allons voir si le Ps pourra se doter rapidement d’un nouveau patron qui saura incarner la continuité sans trop de casse », confie-t-il, en soulignant qu’au vu des luttes d’influence feutrées mais parfois féroces à l’intérieur du parti socialiste, la succession ne sera pas une chose aisée. Sur ce point, le Pr Diaw renseigne que sa disparition va poser énormément de problème d’héritage entre les différents courants. Le problème, estime l’enseignant, c’est comment gérer cet héritage-là dans ces relations heurtées entre des leaders très ambitieux avec des orientations déférentes.
Moussa Diaw rappelle que Serigne Mbaye Thiam et Aminata Mbengue Ndiaye ont des histoires particulières si on tient compte de leur proximité avec Tanor Dieng. Toutefois, il se demande s’ils ont l’épaisseurs politique et le charisme nécessaires pour diriger le Ps. D’après lui, il est plus facile pour ces deux-là de continuer le travail commencé avec la majorité présidentielle, même si de son point de vue, ça ne constitue pas une approche qui peut rapprocher tous les courants du Ps, un parti qui a « un maillage national et une structure solide comparativement aux autres partis politiques.
A propos de Khalifa Sall, le Pr Diaw estime que ce sera plus difficile puisqu’il est en train de gérer ses démêlées avec la justice et ne sait pas comment ça va se terminer. Il pense que ce sera difficile de renouer le dialogue puisque les dissensions sont abyssales entre les différents courants.