Ψ Ses professeurs lui prédisaient des études poussées parce qu’elle était brillante à l’école. Mais sa carrière fut compromise après le BFEM. Penda SY, matrone, conseillère, a le rêve grand. Aujourd’hui elle est à la tête d’un grand business…
Elle reflète le leadership féminin. Penda Sy 38 ans, matrone de son état, est ce qu’on peut appeler une véritable businesswoman. Dans la commune de Kaymor, département de Nioro, elle a réussi, avec la manière. Au marché hebdomadaire de Kaymor, un mardi, quand on cherche une femme leader, toutes les indications convergent vers elle. « Allez voir Penda Sy. Elle pourra vous renseigner. C’est la phrase qui revient en chœur. Très simple, le teint clair, une taille moyenne, c’est une femme devant son étal de savon local qui accueille. Souriante elle se laisse photographier sans contestation. C’est à cœur ouvert qu’elle parle de son parcours qu’elle trouve glorieux.
A Kaymor autre commune du département de Nioro frontalière à celle de Dabaly, on ne mise pas trop sur des études poussées pour les femmes. Penda, très brillante à l’école subit l’autorité parentale. Après le brevet de fin d’étude, elle ne peut échapper à la volonté de son père. Elle est donnée en mariage à un cousin. « Un homme non instruit mais charmant et séduisant. Il était surtout travailleur »ironise Penda. A Cissé Kaymor, village de son mari, elle met en avant son niveau d’études et est choisi par les femmes pour une formation en matrone dans le cadre d’un partenariat avec les Japonais. Elle assiste ainsi, l’infirmier chef de poste (ICP) dans le suivi de la maternité des femmes. C’est la période pendant laquelle la localité n’avait pas encore de sage-femme. A l’arrivée de cette dernière vers 2005, le comité de gestion du poste de santé s’est lassé de rémunérer ses services. Ils devenus facultatifs. Elle investit ainsi dans la culture de l’oseille (Bissap). Elle teste avec un projet financé toujours par les japonais une nouvelle variété appelée dans l’espace local « Vimto ». Les récoltes sont fructueuses. Elle gagne en vendant son Bissap plus d’un million de francs Cfa. Aussi elle s’achète un moulin à mil. Quelque six mois après, l’acquisitiond’une machine à faire de la pâte lui permet d’agrandir sa cantine. D’année en année, elle installe une cantine dans les six grands villages de la communauté rurale devenu commune avec l’acte trois de la Décentralisation.
Penda croit aux femmes et misent sur elles. Par ses moulins, elle emploi que des femmes. Il en est de même dans ses champs de Bissap d’arachides et de mil. Avec la complicité de son époux qui a intégré le business, elle est devient l’une des productrices les plus influentes de la localité. Un jour elle a croisé un touriste Suisse. Ce dernier l’initie à la transformation en savon avec les produits cultivé au niveau locale. Elle initiera à son tour les femmes. Aujourd’hui elle est à la tête de cinq groupements comptent plus de 500membres.
Très influente et bien aimée par les femmes qui la placent au-devant de la scène elle comprend qu’il lui faut faire de la politique. Aujourd’hui elle est conseillère communale. « Je veux être un jour maire de ma commune, avec l’aide des femmes et de leurs familles. Qui détient les femmes détient les familles et le pouvoir suit forcément » dit-elle. Mieux Penda veut être député pour sa commune. En attendant elle étale son ambition et mène son business avec les femmes à ses côtés ainsi que quelques hommes de bonne volonté…
Yandé DIOP