Il fallait recueillir « 53 457 signatures avec au moins 2.000 dans les 14 régions du pays » pour passer le premier cap. A cette épreuve, beaucoup de candidats sont passés à la trappe. En effet, la collecte des parrainages n’a pas été à l’avantage des candidats indépendants. Ils ont du revoir à la baisse leurs ambitions. Après 4 mois sur le terrain, ils n’ont pas pu surmonter l’obstacle du parrainage.
Sur les 27 dossiers qui ont atterri au Conseil constitutionnel, seuls 7 ont été considérés comme valides. Tous les candidats qui ont franchi cette étape ont une particularité. Ils s’appuient sur des appareils politiques qui ont une expérience des joutes électorales. Macky Sall (Bby), Karim Wade, Ousmane Sonko, Khalifa Sall, Idrissa Seck, Issa Sall du (Pur) et Madicke Niang qui a visiblement puisé dans le bassin électoral du Parti démocratique sénégalais.
Le filtre démocratique a fini par faire sauter tous les candidats indépendants qui ont affiché l’ambition d’amorcer des ruptures et de proposer une nouvelle façon de gouverner. Mis sur la touche, certains ne renoncent pas à leurs projets et s’attaquent au logiciel mis à la disposition du Conseil constitutionnel qui leur contesterait toute légitimité populaire.
Ils ruent dans les brancards et proposent de nouer des alliances stratégiques pour une meilleure représentation au sommet, au lendemain de la présidentielle de 2019. Considérant qu’ils ont été court-circuités par un fichier électoral « falsifié » dans l’intérêt du parti au pouvoir, ils ont rallié le C23, une coalition regroupant toutes les figurent de l’opposition pour atteindre des objectifs communs.
Ces résultats semblent démontrer une incapacité, pour l’heure, des candidats indépendants à infléchir les choses et confirment également la suprématie des politiques dans notre pays. Ils voguent aussi à contre-courant des tendances affichées de part et d’autre qui ont fait croire à un désamour manifeste des sénégalais pour la chose politique et ses acteurs.
