Il y a encore beaucoup d’opérateurs publics fournissant des revenus juteux. Les gouvernants y tiennent. Depuis quelques mois, les Etats ont même tendance à vouloir profiter de ce pactole de l’Internet en taxant davantage les abonnés. C’est le cas en Ouganda, en Zambie, en Tanzanie, au Kenya et au Bénin. Ces nouvelles taxes sont parfois très politiques. Imposer les conversations sur les réseaux, c’est faire taire les voix critiques ou limiter leur écho dans l’opinion. Mais les Etats cherchent d’abord à augmenter leurs recettes fiscales. Les GAFA, les géants de l’Internet étant des champions de l’évitement fiscal, les argentiers africains ont déjà l’habitude d’imposer lourdement les opérateurs. Au Tchad, la moitié des profits réalisés par les opérateurs iraient dans les caisses de l’Etat. Mais ces opérateurs commencent à faire de la résistance. Reste donc l’internaute, facile à identifier, à tracer et donc à ponctionner.
Des usagers qui supportent mal ces ponctions sur leur pouvoir d’achat
Et grâce aux campagnes menées sur les réseaux sociaux, ils contraignent parfois les gouvernements à faire machine arrière. C’est ce qui vient de se produire au Bénin. Une décision applaudie par l’Alliance pour l’Internet abordable qui s’inquiète de cette frénésie fiscale. Ces décisions court-termites sont néfastes pour l’essor du digital africain, estime l’association. C’est aussi l’avis de Georges Vivien Houngbonon, qui a publié une tribune sur cette question. Au lieu de taxer, pourquoi ne pas subventionner pour accélérer la transition ?
L’Ethiopie par exemple a supprimé les tarifs douaniers sur les antennes paraboliques pour abaisser les coûts. Et c’est aujourd’hui l’un des pays africains où les prix sont contenus, bien en dessous de la moyenne africaine. C’est aussi une volonté des pouvoirs publics puisqu’il n’y a pas de concurrence pour le moment mais une seule compagnie nationale, Ethio Telecom. Rfi