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La vérité sur la tentative d’enlèvement de l’enfant de la Médina racontée par un vigile

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« J’ai voulu parler dans une radio de la place, tellement j’ai été estomaqué par toutes ces versions qui ont été données sur cette affaire. Je suis dépassé. Les sénégalais sont prompts à raconter des faits comme s’ils y étaient alors qu’ils n’en détiennent que quelques bribes. Quand l’enfant est sorti de son école vers 08h30 parce que son instituteur était absent, la femme lui a emboîté le pas et remis une pièce de 50 Fcfa d’après ce que mon collègue vigile m’a expliqué. L’enfant n’a pas voulu prendre la pièce et a poursuivi son chemin. La fillette a sans doute pensé à tous ces enlèvements dont on parle dans la presse et a pris ses jambes à son cou. Elle a donc couru jusqu’au vigile et s’est réfugiée derrière lui, en pleurant, disant que l’individu voulait l’enlever. Le gardien s’est mis debout, la dame a tendu une seconde pièce de 50 Fcfa, le vigile a alors cru qu’il s’agissait de la mère de l’élève. L’enfant a refusé de prendre l’argent. Mon collègue lui a demandé s’il connaissait la femme, il a répondu par la négative, précisant qu’elle venait de la croiser dans la rue. C’est là qu’il a pensé me l’amener puisque je suis son chef de poste. Il s’est trouvé que j’entrais juste dans la banque. Une des caissières m’a signalé qu’elle était gênée depuis quelques minutes par les pleurs d’un enfant. Nous avons pensé qu’il s’agissait du rejeton d’une mendiante qui vient souvent dans le coin. Juste au moment de m’enquérir de cette situation, je suis tombé sur le vigile qui m’amenait l’élève. Elle pleurait en demandant qu’on l’amène à la rue 17 auprès de sa mère. J’ai demandé au gardien ce qui se passait, il m’a répondu que la petite a soutenu que la dame qui était devant la banque voulait l’enlever. Les employés sont sortis pour regarder la présumée suspecte. Le voisinage et les parents ont été vite mis au courant . Elle a vite été encerclée, on la bombardait de questions, elle ne réagissait même pas. Certains la prenaient en photos, d’autres faisaient des enregistrements mais c’est comme si elle ne voyait pas. Puisque la petite réclamait sans cesse sa mère, j’allais prendre ma moto et la conduire auprès de sa génitrice mais la responsable de l’agence m’en a dissuadée. Avec toutes ces affaires d’enlèvement, on est jamais trop prudent et la famille de l’élève pourrait ne pas me croire, il valait mieux aller à la Police m’a t-elle conseillé. J’ai appelé Serigne Kébé, un policier qui est à Rebeuss qui a promis d’aviser quelqu’un. Dès qu j’ai raccroché, j’ai vu deux éléments de la circulation qui venaient de prendre service. Quelqu’un a couru les aviser. Les policiers ont encerclé la femme, ont pris un taxi et l’ont conduite au commissariat de Rebeuss. C’est comme cela que ça s’est passé. J’ai entendu des gens dire que la femme a tenté de mettre la fillette dans un taxi, que c’était un homme déguisé en femme. Ce qui m’étonne dans cette affaire, c’est qu’elle a largement eu le temps de s’enfuir quand le vigile est entré dans la banque pour m’avertir. Pourquoi n’est-elle pas partie? Certains disent qu’elle savait que les carottes étaient cuites et qu’elle allait être rattrapée par la foule », témoignage le vigile dans les colonnes de l’AS Quotidien.

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