Entre la bande à Oumar Sarr et les Wade, c’est comme qui dirait Rémus et Romulus, deux légendes qui font partie de la mythologie romaine.
Fils jumeaux de la vestale Rhéa Silvia et du dieu Mars, Rémus et Romulus échappent à la mort souhaitée par leur oncle. Voulant conserver son trône d’Albe, il ordonne de les jeter dans le Tibre. En réalité, les jumeaux sont abandonnés dans un panier sur le fleuve et recueillis par une louve. Elle les nourrit comme ses propres louveteaux. Plus tard, après révélation du secret, Rémus et Romulus se vengent de leur oncle en le tuant. Leur grand-père reprend les rênes du royaume d’Albe.
Ils décident de fonder une ville sur le Tibre mais les deux frères se disputent la gouvernance. Pour y remédier, ils consultent les auspices. Celui qui observera le plus de vautours sera le roi de la ville. Rémus est le premier à en voir six mais Romulus en dénombre douze. S’en suit une violente dispute où Rémus aurait perdu la vie. Romulus fonde la ville de Rome. Selon toujours la légende, Rémus n’est pas mort et qu’il est parti créer la ville de Reims en France, d’où l’importance historique de cette ville dans le sacre des rois de France.
A l’aune de ce récit, nous pouvons aisément prédire l’issue de ce pugilat intergénérationnel au sein du Parti démocratique Sénégalais (PDS) savamment orchestré par le pape du Sopi.
Le 09 aout dernier, alors que tout le monde cherchait à résoudre l’équation du mouton de la fête de l’Aïd el-Kebir, communément appelée Tabaski, Me Wade dévoila sa nouvelle « Dream Team » de reconquête du pouvoir sans ou avec ses anciens collaborateurs, mais rétrogradés…
En effet, dans l’attelage du nouveau groupe, ceux qui sont réputés être les plus proches de Wade fils s’emparent du Secrétariat national du Pds en lieu et place d’Oumar Sarr, Babacar, EL Hadji Amadou Sall, etc… tous défenestrés.
Non contents de leur nouveau galon de « gôbi » et frustré de la « karimisation » du Pds, Oumar Sarr et sa bande sonnent la rébellion. Tout en réitérant leur ancrage dans le Parti, l’aile combattante d’Oumar Sarr et Cie a ouvertement engagé les hostilités avec leur ancien mentor, Me Wade.
Cela nous rappelle un certain Idrissa Deck, un Me Wade bis qui faisait la pluie et le beau temps au Pds et sous le règne des libéraux au Pouvoir au point que certains observateurs parlaient de « dualité au sommet de l’Etat ».
Mais dès 2015, le dauphin d’abdoulaye Wade voit sa carrière politique prendre une nouvelle tournure qui l’a ouvert les portes de Rebeuss où il sort six mois plutard avec des ambitions présidentielles. Il fonda en 2006 le Rewmi en perspective de la présidentielle de 2007 dont nous connaissons l’issue. Après sa réélection, Me Wade organise les retrouvailles avec son dauphin qui réintègre le Comité Directeur du Pds.
En décembre 2010, Ndamal Cadior qui était convaincu que son maitre allait lui céder le trône vit son espoir anéanti. Le Pape du Sopi avait décidé de l’exclure du Pds. Objet de leur discorde: l’élection présidentielle de 2012 à laquelle Idrissa Seck veut se présenter contre Wade. Mais cette fois, il décide de mener le combat dans les flancs du Pds.
« J’entends m’appuyer sur ma famille politique naturelle (Pds) pour préparer ma candidature au statut de quatrième président de la République du Sénégal », disait Idy.
Mais aujourd’hui, la réalité est tout autre. Il n’est ni membre du Pds ni le quatrième président du Sénégal.
Comme Rémus dans la légende dans la mythologie romaine qui est allé créé la ville de Reims , Idrissa Seck règne dans son Rewmi à lui.
Alors est ce que Oumar Sarr et Cie pourront réussir là où Idy a échoué face à Wade ?
A cette question, nous partageons la conviction de Jules Ndéné Ndiaye pour qui le combat de ces frondeurs est perdu d’avance. A ce titre nous pouvons prédire, sans risque de nous tromper, qu’ils vont suivre la voie de Reims ou de Idy et que le champ politique va devoir compter dans les prochains jours, mois ou années la naissance d’un autre autre parti politique. Lequel? L’avenir nous le dira…
DIEDHIOU, ThieyDakar