DERNIERES INFOS
S'informer devient un réel plaisir

Justice et politique : Demba Kandji se confesse…

0

Dans un documentaire riche et particulièrement intéressant de notre confrère Amadou Diaw, intitulé : « Justice, confessions profondes », le juge Demba Kandji est revenu sur le rapport justice-politique. Pour lui, la loi est impersonnelle. « La loi s’applique à tous de façon non différenciée. Nous n’avons pas de partie. On ne peut pas se donner la prérogative de pardonner quand la loi ne pardonne pas ou aggraver quand la loi n’aggrave pas. Ni partie ni passion, ni aimer ni haïr. On ne peut pas faire preuve de faiblesse au moment de la sanction. La loi n’a pas de passion et c’est la loi que nous appliquons. Quand c’est le Code pénal, nous utilisons la procédure qui y mène. Ceux qui entrent dans nos prétoires, c’est des justiciables. Dans le prétoire du juge, il n’y a pas de faits politique, sinon on aurait une loi qui ne dirait pas  : « Tout homme, toute personne… » Pour vous dire que la loi ne connait personne. Elle ne dit pas  : « toute femme, elle ne dit pas « tout responsable de parti », elle ne dit pas  « tout citoyen détenteur de tel mandat »…, ce n’est pas le problème du juge, il n’y a pas de politique. Il y a juste un justiciable », explique Demba Kandji.

S’agissant de la démocratie, le juge pense qu’au senegal, nous sommes dans une démocratie de donneurs de leçons, une démocratie de prêcheurs. « Nous sommes dans une société, malheureusement, ou il y a une démocratie de donneurs de leçons. Une démocratie de prêcheurs, ou on confond la morale, la religion et le doit. On ignore carrément le droit, on se construit sa morale, sa décision et on prétend d’imposer au juge, malheureusement. Mais, en tout cas, nous le vivons mal, car ce n’est pas parce que nous sommes dans une démocratie que nous devons nous permettre certaines dérives. Quand on doit critiquer l’avis d’un juge, on le fait à partir de ses considérants, de ses attendus, de la manière dont il a construit sa décision. Très souvent, les gens nous attaquent, mais trois jours après, vous ne entendez plus dire :  » il a dit dans tel considérant », etc. Les juges passent des nuits à élaborer la décision de justice avant de le lire. Malheureusement, nos compatriotes ne s’attachent pas à ça. Mais, c’est ça le propre des affaires correctionnelles, médiatiques. Je crois que les gens gagneraient a savoir que la justice, c’est la colonne vertébrale de l’Etat de Droit. On ne peut pas prétendre aller dans les performances économiques qui s’appelleraient émergence, sans une justice. Et la justice, ce n’est autre autre chose qu’un processus fort autour de valeurs. Dans tous les systèmes  de justice, il y a des décisions qui sont critiquées. La justice. c’est l’équilibre de la société. Nous sommes une démocratie qui se construit également ».

 

laissez un commentaire